Identification des migrant·e·s haïtien·ne·s en République dominicaine

Une interview de Robin Delobel

Aujourd’hui encore, les relations entre la République de Haïti et la République dominicaine (qui se partagent l’île d’Hispaniola) sont marquées par la logique esclavagiste qui a permis à cette région d’être la première productrice de sucre pendant des décennies (voir la série d’articles de Paul Delmotte sur l’histoire coloniale de cette région du monde). Celestin Richecarde, du BAI (Bureau des avocats international) et de la PAPDA (Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif), interviewé  par Robin Delobel, décrit la situation  dramatique vécue par les migrants haïtiens toujours victimes de pratiques dignes de l’époque des colonies.

Ton projet de mémoire porte sur la problématique de l’identification des coupeurs de canne en République dominicaine. Peux-tu expliquer en quoi est-ce une problématique de politique migratoire ?

L’État a la responsabilité d’assurer l’effectivité des droits. Parmi ceux-ci il y a le droit à l’identification, l’État identifie ses citoyen·ne·s. Il met à leur disposition un acte de naissance, l’extrait des archives, la carte d’identité nationale. L’État le doit à toute personne. Si une personne est désireuse de voyager, l’État met à disposition un passeport. En Haïti depuis l’indépendance, il y a eu continuité de la société coloniale, un système d’exploitation et d’exclusion a été maintenu.

 


By Robin Delobel

Journaliste de formation, militant et permanent au CADTM (coordinateur de la revue Les autres voix de la planète). Décroissant et technocritique.