Dans les deux articles précédents (ici et là), nous avons fait la chronique des raisons, actuelles et historiques, de la grève massive en Inde, soutenue par plus de 250 millions d’agriculteu∙rice∙s et de travailleur∙euse∙s agricoles en Inde. Dénonçant les modifications de la législation agraire approuvée par le gouvernement, son application est actuellement suspendue par décision de la Cour suprême indienne, depuis le 12 janvier 2021. Le comité d’experts dont la Cour suprême a ordonné la création a pour tâche de créer un forum d’entente entre les organisations agraires et le gouvernement. Mais les véritables causes du conflit ne se trouvent pas seulement en Inde. Dans ce monde de mentalités et de pratiques mondialisées, nous devons également nous pencher sur ce qui s’est passé auparavant là-bas et sous d’autres latitudes pour voir où nous mènent ces processus sans véritable intérêt pour le bien-être des êtres humains.
Le puissant agrobusiness dans le Monde
Quant à la grève et aux agriculteur∙rice∙s, même si la Cour suprême de l’Inde a suspendu pour l’instant les trois lois agraires du Premier ministre Modi, il est difficile pour l’Inde de revenir au scénario précédent. Il n’est même pas évident que ce soit la bonne chose à faire. En théorie, le comité d’expert∙e∙s que la Cour suprême a ordonné de mettre en place est chargé de résoudre le conflit gelé entre les e∙ et le gouvernement.
Une réaction populaire de ces dimensions, soutenue et provenant de peuples ou de régions très divers, ne peut s’expliquer que par le fait que la réforme augmente encore plus la souffrance sociale et personnelle de millions de personnes dans le monde agraire. Souffrance et mort.