L’État-providence selon La Presse : comment la fiscalité de l’entreprise Thomson Reuters peut élever le débat

Récemment, un dossier de La Presse dressait le portrait d’un État québécois à la croisée des chemins sur le plan financier. Le cadrage de ce débat, articulé autour de la question « avons-nous encore les moyens de notre État-providence ? », laissait encore une fois dans l’ombre la question des revenus perdus de l’État pour mieux se concentrer sur ses dépenses prétendument trop importantes.

Pourtant, la question de l’évitement fiscal demeure centrale au débat entourant le financement des services publics. Omettre de l’évoquer est dans ce contexte un choix éditorial navrant qui sert bien la rhétorique néolibérale d’un État dépensier devant laisser davantage de place au secteur privé. Ce billet tente de recadrer ce débat à partir de l’exemple des transferts massifs de profits de l’entreprise Thomson Reuters au Luxembourg, qui se sont élevés à 57 milliards de dollars dans les dernières années.