Pour votre sécurité, vous n’aurez plus de liberté

Cela fait bien longtemps qu’on ne se fait plus d’illusions quant aux politiques menées par le gouvernement français en matière d’encadrement des manifestations. Le fabuleux combat des gilets jaunes a montré à suffisance combien cette gestion a fait place à la répression et aux violences policières. Dans le contexte de crise actuel – Covid conjugué aux derniers attentats – la porte semblait grande ouverte à LREM pour faire passer des lois restreignant plus encore nos libertés et, à l’inverse, renforçant plus encore le pouvoir répressif de ce gouvernement qui est très certainement l’un des pires que la France ait jamais connus…

Une « sécurité globale », voilà ce que voudrait faire passer LREM avec la proposition de loi relative à la sécurité globale. Il faut lire les textes de loi, c’est éclairant. Dans cette proposition, on rappelle qu’« en 2017, le Président de la République a fait de la sécurité la première priorité de son quinquennat. Le budget de la sécurité a ainsi augmenté de plus de 1milliard € depuis cette date et le recrutement, sans précédent, de 10.000 policiers et gendarmes a été lancé sur 5 ans. »

Imaginez, 1 milliard € dans le secteur de la santé. Imaginez 10.000 infirmières et médecins, enseignants, éducateurs, etc. Non, à la place, nous avons eu 10.000 policiers supplémentaires et des sommes faramineuses investies dans l’armement de ces derniers (dont les fameux LBD).

La colère est là, qui couve sous les masques. Elle gronde.
Aujourd’hui, nous sommes confinés, masqués. En cette période, les conditions de rassemblement et manifestation sont difficiles à réunir. Mais la colère est là, qui couve sous les masques. Elle gronde. Il en faudra peu pour qu’elle explose et que les gens sortent à nouveau dans la rue. Le gouvernement français le sait et se prépare lui aussi. Après les armes et les policiers, ce sont de nouvelles lois qu’il s’apprête à passer dont voici quelques conséquences.

 

Possibilité de reconnaissance faciale en direct

Actuellement, les gendarmes et policiers sont autorisés à filmer avec une caméra mobile sur leur lieu d’intervention. Cependant, ces images ne sont pas analysées au moment même, mais peuvent l’être par la suite, en cas d’incident.

Désormais, ce ne sont plus les figures de proue des contestations qui seront sur la sellette, ce seront tous les opposants politiques et autres personnes déjà fichées
L’article 21 ce cette proposition de loi relative à la sécurité globale permet la lecture en direct de ces images. Pourquoi cette nouveauté ? Cela ne change pas grand-chose, me direz-vous. Sauf que depuis 2012, la police est autorisée à utiliser des logiciels de reconnaissance faciale. Imaginez un policier que l’on informerait en direct de l’identité du manifestant qu’il a en face de lui, dont le visage aurait été reconnu par le logiciel de reconnaissance faciale.