Corona carnets : Jour 2 – Le piège

POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur

La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse tous à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier ici des textes qui inaugurent cette réflexion collective à la suite de notre texte sur les leçons que nous devrons retenir collectivement. Un bon exemple de ce remue-méninges salutaire nous est fourni par les billets que Paul Hermant, animateur dans le groupe des Actrices et acteurs des temps présents[1] entend écrire régulièrement. Voici donc le premier acte de ce qu’il a appelé « Corona carnets ».

A.A.

Jour 2 – Le piège

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Et le piège du coronavirus se referma sur les travailleuses et les travailleurs, les mères célibataires, les petits commerçants, les sans-abri, les indépendants précaires, les sans-papiers, les personnes isolées, les allocataires, les prisonniers, les personnes handicapées, etc. (vous noterez ici toutes celles et ceux qui ont vocation d’être demain considéré∙e∙s comme non indispensables, tout ce qui s’invisibilise sous vos yeux, là).

Deux jours après l’application des mesures de confinement élaborées par le gouvernement fédéral en affaires courantes augmenté des autorités régionales, ça commence à se voir comme un masque sur la bouche que les décisions prises ne vont pas participer à la création de solidarités, de mutualisations et de partages.

Les choix effectués sont finalement assez peu étonnants. Restent ouverts : les postes de travail, les centres de consommation. On peut créer de l’argent, en dépenser. Chair à production, bouche à consommation : voilà en quoi se résume l’usage prophylactique de la citoyenneté. Les travailleuses et les travailleurs à qui l’on dit qu’il faut aller demain au travail, je les vois un peu comme les nettoyeurs à Fukushima.

Pour le reste, dégrèvement ici, détaxation là. L’administration confinée promet d’être aimable avec les endettés.

Pour le reste, rien qui tienne aux emplois vraiment nécessaires, vraiment vitaux en situation de crise ou de catastrophe. Le trader continue à valoir l’infirmier.