100 personnes bloquent le chantier du nouveau centre fermé pour familles

Dès 10h ce matin, une centaine de personnes regroupées au sein du collectif #NotInMyName ont pris possession du chantier du nouveau centre fermé pour familles, situé à côté de l’aéroport de Zaventem. Elles se sont attachées aux portes et clôtures du chantier afin d’arrêter les travaux. Une vingtaine de grimpeurs a déployé plusieurs banderoles sur le toit des nouvelles unités familiales. D’autres sont montés en hauteur sur les clôtures afin d’y pendre plusieurs messages tels que “1 heure en centré fermé = 1 heure de trop” et “Personne n’est illégal”. 

Ils dénoncent la détention de personnes étrangères en centre fermé pour le seul fait qu’elles ne possèdent pas les bons papiers. Sur place, Camille nous explique: “la construction de ce nouveau centre fermé pour familles est tout simplement scandaleuse. Pour nous, c’est complètement illégitime d’enfermer des personnes, mineures ou majeures, en centre fermé. Et même les meilleures conditions de détention ne justifient pas le fait de mettre des gens qui n’ont commis aucun crime derrière les barreaux“.

Cette action a lieu deux jours avant une visite parlementaire de ce nouveau centre fermé pour familles. Selon le collectif #Notinmyname, “visiter, c’est cautionner”. Les personnes détenues témoignent constamment des mauvaises conditions dans les centres, mais le problème fondamental reste l’enfermement lui-même.

A l’instar du médiateur fédéral et du Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, plus de 250 organisations belges dénoncent depuis des mois la construction de ces “unités familiales”. Un tel projet est contraire à la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant et la Cour Européenne des Droits de l’Homme a déjà stipulé à plusieurs reprises que l’enfermement d’enfants constitue un traitement inhumain et dégradant. De nombreuses organisations telles que la Ligue des droits de l’Homme ou le Réseau Migreurop dénoncent plus largement la criminalisation des personnes migrantes et les violations de leurs droits rendues possibles par l’existence de ces centres. Malgré toutes ces interventions, le gouvernement belge continue à soutenir la construction de nouveaux centres fermés. La désobéissance civile est, dès lors, un recours légitime, pertinent et nécessaire pour empêcher la détention de personnes en centre fermé.

Cette action a lieu dans un contexte politique tendu en Belgique concernant la migration. Les nombreuses rafles au parc Maximilien, le meurtre de Mawda par la police belge et plus globalement une politique structurelle qui invisibilise les 150.000 personnes sans papiers vivant en Belgique illustrent une politique migratoire inhumaine. Les personnes du collectif dénoncent cette politique migratoire meurtrière, inefficace et coûteuse qui n’apporte aucune solution adéquate. Le collectif affirme qu’une autre politique migratoire est possible, qui passe par la régularisation de toutes les personnes sans papiers sur le territoire belge et l’ouverture des frontières.

Le collectif #NotInMyName renvoie tous les citoyens et citoyennes qui refusent cette politique migratoire inhumaine vers leur site internet: www.notinmyname.be où différents moyens d’agir sont répertoriés.