Elimination
Il ne reste qu’une quarantaine de matches à disputer. Déjà se présentent les décisions couperets, les premiers drames nationaux, regrets et soulagements. A dater de ce jour, chaque match devient quasiment décisif. Une victoire au premier match, confirmée par une autre au deuxième, vous propulse normalement en huitième de finale. Une défaite, ou un match nul, à la rencontre initiale imposent une victoire au deuxième match pour garder une option vers la qualification.
Le plus gros « arrangement » pour sortir de la logique sportive de la qualification, et fausser le tournoi, a eu lieu entre l’Allemagne et l’Autriche, en 1982. C’était au détriment de l’Algérie qui avait battu l’Allemagne au terme d’un premier match historique, puis s’était inclinée face à l’Autriche. En difficulté, l’Allemagne ne se qualifiait que si elle gagnait contre l’Autriche, mais pas avec un trop gros écart, sinon elle éliminait son voisin. Au petit trot, le match s’est terminé par 1-0. La honte, et l’élimination de l’Algérie. A l’époque, une élimination contre un pays néophyte était jugée inacceptable dans un grand pays du foot. Quand la… Corée du Nord s’est débarrassée de l’Italie, la rentrée des joueurs italiens au pays s’est faite sur fond de honte nationale.
Tout en ayant très bien joué, le Maroc est déjà éliminé. Il y avait une faute offensive sur le but des Portugais, qui ont pu « gérer »dès les 5 premières minutes. Avec leur deuxième victoire, plantureuse pour les Russes, à l’économie pour les Uruguayens, ces équipes se qualifient et éliminent l’Egypte et l’Arabie saoudite. Rien de surprenant, sauf peut-être la grosse maîtrise russe qu’on n’attendait pas dans une telle aisance offensive. L’Espagne est venue à bout de l’Iran, mais sans impressionner du tout. Si l’on prend le parti de soutenir les « petits », misons maintenant sur le Sénégal, qui a effectué une très bonne entrée en matière. Et sur le Pérou qui va jouer sa vie contre la France.
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Sans transition, reprenons notre petit florilège des bourdes médiatiques dans l’audio-visuel. Et reprenons d’abord cet énorme effort en géographie, puisqu’un pays a ni plus ni moins que changé de mer : « Les Croates jouent au bord de la Baltique, ce qui les changera de la Méditerranée ». Les supports papier et l’écriture sont en perte de vitesse puisque la communication numérique supplante tout. Pas pour le mondial : « Ce but fera couler beaucoup d’encre sur la toile ». Un Ecolo s’est glissé au sein de la rédaction pour, certainement, observer attentivement la qualité de la pelouse. Il concluait après quelques minutes : « Le round up d’observation est terminé ». Allez les Belges, une prêtresse est avec vous. « La forme de Hazard est une bonne (sic) augure pour la suite de la compétition ».
N’oubliez pas la fête de la musique, celle que vous aimez, celle qui chauffe votre cœur. A Kazan, lors du match Iran-Espagne, les supporters n’ont rien trouvé de mieux que l’usage de la vuvuzela, cette corne sud-africaine qui rend fou tant elle est assourdissante. Depuis 2010, elle est interdite de stade, mais voilà …
C’est navrant quand on sait qu’une tribune peut émettre de l’émotion par son chant, sa ferveur, sa communion et même sa justesse de ton.
Gérard Lambert
