Union européenne : les déboires de plusieurs décennies de libéralisation

En 2022, lors de son discours sur l’État de l’Union, la présidente de la Commission européenne évoquait une réforme en profondeur du marché européen de l’électricité. Face à la nouvelle crise énergétique induite par l’invasion à large échelle de l’Ukraine, le système hérité de la libéralisation de l’énergie vingt ans plus tôt montrait une fois de plus ses limites.

Cet effet d’annonce ne s’est finalement pas traduit par une refonte du système existant. La révision adoptée sera largement en deçà des attentes. Dès l’été 2023, le gaz russe était en grande partie remplacé par de larges importations de gaz naturel liquéfié américain, égyptien ou qatari, rétablissant l’envolée des prix et par la même occasion l’urgence de revenir sur la libéralisation du secteur de l’énergie.
Cette libéralisation a vu le jour à la toute fin du XXe siècle. À l’instar d’autres services publics, comme les télécoms ou le système postal, la Commission européenne estimait que l’absence de concurrence dans l’énergie entraînait des prix trop hauts. La Directive de 1996 relative à l’électricité et de 1998 relative au gaz sont alors introduites et promettent aux consommatrices‧teurs une baisse du prix à terme grâce aux mécanismes de marché.

 

Bertille Munk, 19 mai 2025.

 


 

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Publication intégrale autorisée avec l’aimable autorisation de l’auteur et de Pages de Gauche, Suisse.

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