Le profilage ethnique, entre liberté et légalité

Dans le contexte actuel de lutte contre les discriminations raciales venue des États-Unis mais tout aussi prégnant en France et en Belgique, on est amené à se poser de plus en plus de questions à ce sujet. Après le lancement de la campagne « Pas normal » contre le profilage ethnique créé par 7 associations en juin dernier, les partis belges Groen et Ecolo proposent eux aussi du changement vers plus de transparence dans le fonctionnement de la police…

En Belgique, selon Unia (le service public indépendant de lutte contre la discrimination et de promotion de l’égalité des chances) le profilage ethnique existe lors des contrôles de police mais reste très difficile à prouver faute d’analyses objectives et documentées. Pour répondre à cela, Groen et Écolo proposent en octobre dernier aux six conseils de police bruxellois l’enregistrement des profils lors des contrôles d’identités. La police répond en évoquant une augmentation de la charge administrative. A cela Pierre-Arnaud Perrouty, président de la LDH (Ligue des droits humains) rétorque avec l’exemple des Royaumes-Unis qui, pour lutter contre les contrôles systématiques des mêmes personnes, aujourd’hui gagne du temps grâce à la mise en place d’enregistrements systématiques. Il pense également que l’enregistrement des contrôles permettrait d’avoir de la part des policiers un récépissé pour chaque contrôle et ainsi documenter le fait que certaines catégories de la population sont plus fréquemment contrôler que d’autres.

Cette proposition n’est pas la seule initiative lancée pour tenter de lutter contre ce genre de pratiques de la part des forces de l’ordre. Les associations Amnesty International, la Ligue des Droits Humains et son homologue la Liga voormensenrechten, Uit de Marge, JES Brussel, le MRAX et le Minderhedenforum ont lancé la campagne « Pas Normal – Stop au profilage ethnique ». Cette campagne a pour but d’ouvrir les yeux sur ce phénomène et combattre les discriminations dont sont victimes les personnes qui ne sont pas contrôlées pour ce qu’elles font mais pour ce qu’elles sont.

 

Pas de preuve, pas de justice