Au nom de qui et de quoi ? Arrêter la domination et l’injustice

Arrêter la domination et l’injustice (*)

Le futur ne peut pas être écrit et imposé par le plus fort,
le plus riche, le plus compétitif,
il doit être construit ensemble par et pour la justice.

On parle beaucoup en Europe de la menace russe considérée comme la plus dangereuse pour la sécurité européenne si bien qu’en un coup de vent, suite à la décision des Etats-Unis de ne plus aider militairement l’Ukraine, l’Union européenne a adopté un paquet de 800 milliards d’euros pour les 4 ans à venir destiné à réarmer lourdement les pays européens. La grande menace est une autre: l’existence de systèmes fondés sur les principes de domination et d’injustice qui , forts de leur puissance, continuent de prétendre d’imposer au monde leurs conceptions et leurs intérêts.

 

La guerre entre les Etats-Unis/Otan et la Russie en Ukraine est une histoire de domination/injustice réduite, par mystification, en un drame entre agressé et agresseur qui a déjà couté la vie à de centaines de milliers de morts et de blessés de guerre (sans les civils).(1)

Au nom de qui et de quoi la Russie a-t-elle envahi l’Ukraine ? Pour la sécurité de la Russie, menacée par l’extension de l’influence USA et de l’OTAN en Ukraine, et la sécurité des populations russophones de l’Est de l’Ukraine dont l’autonomie « régionale » était  sous attaque de la part du gouvernement central ukrainien ? Peut-on considérer que la provocation effective des USA/OTAN menaçant le dépassement de la ligne rouge fixée de commun accord entre les USA et la Russie constitue une raison suffisante pour justifier  les  massacres  provoqués  par  l’invasion russe ?. Absolument pas. Il n’y a pas de « guerre juste défensive ». Dans le cadre du système de relations internationales de droit existant, la guerre a toujours eu lieu car les groupes sociaux dominants des États les plus forts ont appliqué le principe « si tu veux la paix , prépares la guerre », convaincus que la paix existe tant que les plus forts parviennent à imposer leur puissance, aux autres, par les armes. Cas exemplaire, surtout depuis la première guerre mondiale , des Etats-Unis (2).


By Riccardo Petrella

Riccardo Petrella Italien, né en 1945, vivant à Bruxelles, professeur honoraire de l’UCL et professeur honoris causa de nombreuses universités, Riccardo Petrella se définit comme chercheur, académique, “engagé pour transformer le monde”. Fondateur en 1997 du Comité international pour un contrat mondial de l’eau, suite à son “Manifeste de l’eau”, et fondateur en 2018 de l’Agora des Habitants de la terre, il concentre son action militante sur les sujets de l’eau et les communs. Agora des Habitants de la Terre L’Agora des Habitants de la Terre à été créée fin 2018 en Italie par des citoyens ressortissants de l’Allemagne, de l’Argentine, de la Belgique, du Brésil, du Cameroun, du Chili, de l’Espagne, de la France, de l’Inde, de l’Italie, du Liban, du Portugal, du Québec (Canada) et de la Suisse.