Malgré un large dispositif policier, environ 400 personnes sont parvenues à envahir et occuper un site d’Engie à Flémalle dans le cadre du mouvement Code Rouge. Cette action vise à empêcher la construction de nouvelles centrales fossiles sur une planète qui a déjà atteint ses limites. Le mouvement demande que l’énergie soit désormais traitée comme un bien commun.
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Une des seules manières de se défendre face à la négation systématique de notre droit à vivre dignement sur une planète saine
Cette action est organisée par le mouvement “Code Rouge”, soutenu par 25 organisations de défense de l’environnement et des droits sociaux, qui avait occupé avec succès un site de Total-Energie il y a environ un an. “Au vu de l’immobilisme politique en matière de justice sociale et climatique, ce type d’action est devenue une des seules manières de se défendre face à la négation systématique de notre droit à vivre dignement sur une planète saine,” rappelle Katherina, porte parole de l’action. La police est présente en masse (combis de la police fédérale, hélicoptère…), mais a été débordé par les militant.e.s. Elle se contente pour le moment d’encercler le site à distance.
Engie hypothèque notre futur
Les participant.e.s à l’action qui occupent le site souhaitent sensibiliser la population au non-sens que représente aujourd’hui la construction de cette centrale polluante. “A l’heure actuelle, il est quasi certain qu’on ne pourra pas limiter les effets du dérèglement climatique en laissant émettre les centrales qui existent déjà. En construisant des centrales supplémentaires, Engie hypothèque notre futur et sape tous les efforts réalisés par la population en matière de climat !” explique Léo. Cette centrale, dont la construction a été prévue avant la crise énergétique, est intégralement subventionnée par le gouvernement fédéral. “Cela se rajoute au méga-cadeau de 17 milliards d’euros que ce même gouvernement a octroyé à Engie pour la gestion des déchets et le démantèlement des centrales nucléaires. Au regard de la guerre en Ukraine, la Belgique a revu sa position sur une série de dossiers. Elle devrait en faire de même pour ces nouvelles centrales au gaz fossile et pour la prolongation des centrales nucléaires” rajoute Léo.
Des profits toujours plus colossaux pour quelques un.e.s
Cette action intervient alors que des centaines de milliers de personnes viennent de perdre leur droit au tarif social pour l’énergie, limité au 1er juillet. “Une situation d’autant plus injustifiable sur le plan social que les 3,4 milliards de dividendes reversées par Engie à ses actionnaires en 2022 suffiraient pour financer des mesures bénéficiant à toutes et à tous comme la gratuité sur tout le réseau de chemin de fer belge,” explique Morgane, porte-parole du mouvement. “Alors qu’il devrait être un droit fondamental pour chacun et chacune, le secteur de l’énergie sert maintenant à assurer des profits toujours plus colossaux pour quelques un.e.s.”. Une énergie propre et renouvelable à bas prix ne pourra se faire qu’en reprenant le contrôle sur la production des mains de géants comme Engie.