Député pendant 15 ans, puis deux fois ministre sous François Hollande, et aujourd’hui entrepreneur, Arnaud Montebourg vient de publier,aux éditions Grasset, L’engagement,qui pourrait, dit-on, constituer son programme pour les prochaines élections présidentielles en France. Qu’on appuie, ou pas, cette candidature, le livre vaut largement le détour.
Pour rappel, Montebourg est un des rares hommes politiques d’envergure à avoir proposé la dé-mondialisation, à l’époque où la religion officielle des « sachants » était encore celle de la « mondialisation heureuse » : toute velléité protectionniste valait à son auteur les flammes de l’enfer.
Montebourg ne prône pas le repli sur soi, mais fixe comme objectif le retour à la souveraineté des peuples. En effet, écrit-il, la mondialisation est doublement antidémocratique : elle a été soustraite à la délibération des peuples, et elle a eu pour effet d’appauvrir 580 millions de personnes. (Ce chiffre provenant de McKinsey Global Institute, pas vraiment connu pour être un club de gauchistes). Voilà l’origine de la révolte des Gilets jaunes, entre autres.
La mondialisation est, par définition, une déréglementation.
Arnaud Montebourg, L’engagement. Un récit intime et édifiant du pouvoir, Editions Grasset, 2020, 416 pages, 22€
(1) L’avion du président bolivien Evo Morales avait été interdit de survol de la France, de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal, sur injonction des Américains, qui soupçonnaient, à tort, que s’y trouvait Edward Snowden. Celui-ci risquait la peine de mort aux États-Unis pour avoir révélé les écoutes, par la NSA, de toutes les conversations téléphoniques de leurs alliés (70 millions de données rien que pour la France), ce qui avait suscité un scandale mondial. Evo Morales rompit les relations diplomatiques avec les États-Unis et la France fut traitée de marionnette par une foule de manifestants boliviens.
(2) Le programme Young leaders est un outil d’influence des États-Unis, qui invite des jeunes gens prometteurs du monde de la finance, des médias et de la politique à séjourner chez eux pour favoriser le dialogue atlantiste. De mauvaises langues prétendent que ces personnes deviennent ainsi, quand ils sont aux affaires, des agents du soft power américain. Quelques Young leaders : Christine Ockrent, Alain Minc, Emmanuel Macron, Pierre Moscovici, etc.
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