« Nous leur donnons 48 heures pour partir » : les plans d’Israël pour transférer les Gazaouis remontent à 60 ans

Dans les années 1960 et 1970, les gouvernements israéliens de gauche ont proposé des plans pour « éclaircir » la population de la Bande de Gaza. Un examen des comptes rendus de leurs réunions révèle que leurs idées ne diffèrent pas beaucoup de celles du gouvernement d’extrême droite actuel.

« Diluer la population », « évacuer les maisons », « expulsion », « exil », « vider » et même « transférer ». Une large série de mots ont été utilisés par les ministres du gouvernement israélien pendant les délibérations historiques des années 1960 et 1970 à propos de l’avenir des Palestiniens de la Bande de Gaza.

Un examen des comptes rendus dans les Archives de l’État d’Israël indique que l’aspiration actuelle de l’extrême droite à «  encourager l’émigration » de Palestiniens de la Bande de Gaza n’est qu’un écho des idées et des propositions qui ont été discutées dans le passé – par des Premiers ministres, des ministres et des dirigeants de gouvernements de gauche, qui faisaient partie des fondateurs du pays.

Les ministres n’étaient pas à court d’idées pour résoudre le problème déposé à leur porte par l’occupation de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie pendant la Guerre des Six-Jours. À l’époque, il y avait environ un million de Palestiniens dans ces territoires, dont 400 000 dans la Bande de Gaza. Il y a eu des propositions pour les expulser hors de la Bande de Gaza vers la Cisjordanie, la Jordanie, le Sinaï, des pays arabes ou tout autre endroit du monde qui les recevrait — par force, avec leur consentement, par ruse ou avec toutes sortes d’incitations.

Golda Meir: «  Il n’y a pas d’autre choix. Nous devons le faire, volontairement ou par force. »

« Si nous pouvons expulser 300 000 réfugiés de Gaza vers d’autres endroits … nous pouvons annexer Gaza sans problème », a déclaré le ministre de la Défense Moshe Dayan le 25 juin 1967. Il a mentionné une idée qui était à cette époque acceptable pour le gouvernement, mais qui n’a pas été complètement mise en oeuvre finalement — annexer la Bande de Gaza à Israël, la vider des réfugiés palestiniens et ensuite la coloniser avec des juifs.

« Je propose d’annexer Jérusalem et la Bande de Gaza, même si je ne dirais pas de faire les deux choses en même temps », avait dit le Premier ministre Levi Eshkol une semaine plus tôt. « Nous sommes prêts à être tués sur la question de Jérusalem et, en ce qui concerne la Bande de Gaza, quand nous pensons à ces 400 000 Arabes, cela laisse un sentiment amer. »

Moshe Dayan : « Vous enlevez les meubles. Ceux qui veulent s’en aller — s’en vont. Quelqu’un ne vient pas s’occuper de ses affaires, vous amenez un bulldozer pour détruire la maison. S’il y a des gens dedans, vous les enlevez. Jusqu’à maintenant, il n’y a eu aucun cas dans lequel les gens ne partaient pas. »

Ses ministres se sont mobilisés pour aider et ont proposé des idées. Le ministre de l’Intérieur Moshe Shapiro a parlé de « la manière d’organiser la question des réfugiés dans la Bande de Gaza ». « Si c’était possible de transférer 200 000 des réfugiés à El Arish ou d’en installer quelques-uns en Cisjordanie », a-t-il proposé, en se référant à la ville égyptienne de la Péninsule du Sinai qu’Israël a occupée pendant la Guerre des Six-jours. Le ministre de la Police Eliyahu Sasson a suggéré de « les transférer sur la rive orientale [Transjordanie] » — à savoir en Jordanie.

« Nous aurions à les emmener en Transjordanie par la peau du cou et les jeter là, et je ne sais pas qui les acceptera, particulièrement les réfugiés de Gaza », a dit son collègue le ministre Yosef Sapir.

Le ministre Yigal Allon a dit qu’il était « en faveur d’encourager l’émigration outre-mer », ajoutant que « nous devons la gérer aussi sérieusement que possible ». Il a aussi conclu que sa destination préférée était le Sinai ; mais il a aussi proposé d’étendre les options : «  La zone entière du Sinaï, et pas seulement El Arish, permet l’installation de tous les réfugiés de Gaza, et, selon moi, nous ne devrions pas attendre. Nous devons commencer à les installer ». Plus tard, il a aussi proposé que quelques-uns des Palestiniens « aillent au Canada, en Australie ». Eshkol a résumé : « J’ai dit cela même quand le problème n’était pas encore assez aigu pour que les réfugiés aient à se débrouiller en dehors de notre Israël. »

« Les sortir de force maintenant, commencer à trainer les réfugiés dans des camions — c’est une question qui attirerait une attention particulière et braquerait un projecteur particulier sur la Terre d’Israël et je ne pense pas que nous ayons besoin de cela maintenant ». Le ministre des Questions religieuses Zerach Warhaftig.

 

Discrètement, calmement et en secret

Le 1er octobre 1967, le ministre de la Justice Yaakov Shimshon Shapira a demandé : «  Quand aurons-nous de l’information sur le plan pour installer en Cisjordanie les réfugiés de la Bande de Gaza ? », expliquant : « J’ai entendu des rumeurs ». À l’époque, il y avait un comité professionnel appelé le comité pour le développement des territoires occupés, dont les membres incluaient du personnel de sécurité et des universitaires. Son travail, comme l’a défini Eshkol, était d’examiner « l’aspect économique et social de cet empire entier ou d’une partie de l’empire », y compris de « susciter des réflexions sur l’émigration ».

Les membres du comité comprenaient que leur travail était politiquement sensible et par conséquent ils suggéraient au gouvernement « de recruter les réfugiés pour les projets dont l’objectif politique ’n’est pas mis en avant’ et de le leur présenter comme ‘des campagnes humanitaires’ et non comme ‘partie d’une solution globale du problème des réfugiés’ ».

Les délibérations des ministres ont continué jusqu’à la fin de l’année. « Toute la question de l’émigration requiert un traitement plus sérieux et plus énergique, et alors il sera possible de l’encourager et de faciliter le départ de beaucoup de personnes », a dit Dayan en novembre 1967. Eshkol a ajouté : « En attendant 2000 personnes partent pour la Jordanie chaque semaine et la majoritépasted-image.png
sont des personnes de la Bande de Gaza. Il y a d’autres idées sur leur émigration vers des pays plus lointains. »

Fin décembre, Dayan parlait d’un accord de paix incluant « l’installation des réfugiés, leur renvoi de Gaza et leur installation sur la rive orientale du Jourdain. » Il promettait que dans un tel cas : « À Gaza, il n’y aurait plus 400 000 Arabes mais 70 000 ou 100 000. » Le jour suivant, Eshkol a dit : « Nous souhaitons d’abord viser Gaza. Par conséquent, nous laisserons en premier lieu partir les Arabes de Gaza. » Mais le ministre Yigal Allon pensait déjà à des schémas plus ambitieux. « Ce ne serait pas mal du tout de diminuer le nombre des Arabes en Galilée », a-t-il dit.

« Nous leur donnons 48 heures pour partir. Nous leur disons, par exemple, vous déménagez à El Arish ou à un autre endroit, nous vous conduisons … d’abord vous leur donnez l’option de déménager volontairement. » Moshe Dayan.

Le ministre Sasson a expliqué comment il serait possible de faire avancer leur objectif en encourageant les Palestiniens à partir afin de travailler. « Aidons-les à trouver du travail. Et alors ils déménageront là avec toute la famille. Nous tirerons probablement profit de tout cela en réduisant le nombre des Arabes dans ces zones. » Dayan a approuvé et a ajouté : «  En accordant à ces Arabes la possibilité de chercher et de trouver du travail dans d’autres pays, il y a une meilleure chance qu’ils veulent émigrer plus tard dans ces pays ». Le ministre Allon a essayé une fois encore d’ajouter les Arabes israéliens au plan. « Pourquoi ne pouvons-nous étendre cela aux Arabes de l’ancien Israël ? », a-t-il demandé.

Le dernier jour de 1967, Eshkol avait des nouvelles. « Je me suis engagé dans l’établissement d’une unité ou d’un escadron pour gérer l’encouragement aux Arabes à émigrer », a-t-il révélé aux ministres. Il a ajouté : « Nous devons traiter cette question discrètement, calmement et en secret, et nous devons trouver un moyen pour qu’ils émigrent dans d’autres pays et pas seulement de l’autre côté du Jourdain. »

Et de fait, à l’époque il y a eu plusieurs initiatives actives pour « encourager l’émigration des Palestiniens de Gaza ». L’une d’elles a été menée par Ada Sereni, veuve du parachutiste Enzo Sereni (capturé lors d’un saut en parachute derrière les lignes ennemis dans l’Italie occupée par les Nazis) et l’une des responsables de l’effort secret pour amener des juifs d’Europe en Palestine mandataire. Un document de mai 1968 enregistre une requête pour un budget mensuel afin d’ « encourager l’émigration de la Bande de Gaza, à mettre en œuvre selon les instructions de Mme Ada Sereni. »

L’idée était de créer une « émigration discrète », de telle sorte qu’Israël ne serait pas vu comme impliqué là-dedans. Pour atteindre cette fin, des Israéliens avec une formation en sécurité et familiers de la société arabe ont été envoyés directement aux agglomérations de Gaza afin de persuader leurs dirigeants d’encourager les départs volontaires.

« À cause de ces conditions suffocantes et de l’enfermement de cet endroit, peut-être que les Arabes déménageront de la Bande de la Gaza, mais même après cela, environ 400 000 Arabes resteront ici [en Israël] et 150 000 resteront encore à Gaza », a ajouté Eshkol à la fin de l’année. La nouvelle solution qu’il a proposée était rude. « Peut-être que si nous ne leur donnions pas assez d’eau, ils n’auraient aucun choix, parce que les vergers jauniront et dépériront. Mais nous ne pouvons pas savoir cela à l’avance. Qui sait, peut-être pouvons-nous nous attendre à une autre guerre et alors ce problème sera résolu, mais c’est une sorte de luxe, une solution inattendue », a-t-il dit.

 

Dès lors qu’ils partent pour le Brésil

En février 1968, Eshkol avait peur que quelqu’un puisse penser que « nous faisons pression sur les Arabes pour qu’ils quittent le pays ». Cependant, avec son humour typique, il a dit : « Nous ne porterons pas le deuil s’ils partent. » Par la suite, il a commencé à parler nombres. « Quatre-vingt cinq pour cent ont tout l’argent nécessaire pour l’émigration. Je pense que tout juif tant soit peu raisonnable dira : prenez d’abord les 80 pour cent, vous serez certains qu’ils partiront. »

Le ministre des questions religieuses Zerach Warhaftig a rejoint la discussion et fait ses propres suggestions. «  Notre question principale devrait être de leur donner la possibilité de quitter la Bande de Gaza avec une somme d’argent quelconque », a-t-il suggéré. « Nous devons leur permettre de réaliser leurs actifs qui ne valent pas grand-chose, mais en y investissant notre propre argent. Si nous payons 1000 dollars pour une cabine dès lors qu’ils partent avec leurs familles pour le Brésil ou l’Argentine, j’y vois un grand avantage. De cette façon, nous pouvons motiver 10000 personnes à quitter Gaza. »

«  Nous devrions les emmener sur la rive orientale par la peau du cou et les y jeter et je ne sais pas qui les acceptera, particulièrement les réfugiés de Gaza » Le ministre Yosef Sapir

Mais il a aussi incité à la prudence en ce qui concerne les termes utilisés dans l’offre. « Au lieu de leur dire que nous leur donnons de l’argent pour émigrer, ce qui n’est ni gentil ni juste — nous achèterons leurs actifs transférables et les paierons une belle somme d’argent et cela les aiguillonnera à quitter la Bande de Gaza, avec de l’argent en main pour commencer leur vie dans un autre pays ». Il a ajouté qu’une famille qui va en Amérique du Sud sans un sou en poche ne se précipite pas pour s’enraciner dans un pays nouveau et qu’une famille qui part avec des moyens de survie en sa possession immédiatement à son arrivée dans un nouveau pays aura plus de facilités à s’ajuster à ce pays et à y rester. »

En 1969, Eshkol a indiqué un problème. D’un côté, Israël veut encourager l’émigration et d’un autre investir dans le développement de la Bande de Gaza et faire cela encouragera « probablement » ses résidents à y rester. « Si nous arrangeons les choses là, de sorte qu’elles marchent, qu’il y ait du travail et une industrie là-bas et si nous construisons des usines là-bas et y employons des Arabes — ils resteront dans la Bande de Gaza », a-t-il averti.

Le ministre de l’Agriculture Haim Gvati a discuté de cela dans une autre session, et a dit : « Bien sûr, nous aimerions faire tout ce qui est possible pour réduire la population de Gaza … Il y a la crainte que si nous réhabilitons aussi les camps de Gaza, les réfugiés verront que la situation est similaire dans les deux endroits … et alors il n’y aura aucun intérêt à quitter la Bande de Gaza. » Le ministre Allon a dit qu’il était « en faveur de continuer à maintenir le fossé entre le niveau de vie de la Cisjordanie et celui de la Bande de Gaza. » Il a dit qu’ils ne devraient pas offrir un niveau de vie dans la Bande de Gaza qui serait similaire à celui de Cisjordanie, parce que l’attrait de la Cisjordanie en serait réduit. »

 

« Donnez-leur 48 heures pour partir »

Eshkol est mort en 1969, et les délibérations ont été poursuivies par la Première ministre Golda Meir. En 1970, le ministre de la Défense Moshe Dayan a averti qu’il fallait pas agir ouvertement en encourageant l’émigration des Gazaouis. « Si nous allons vers un plan de 20 000, cela veut dire que nous annonçons un transfert », a-t-il dit. « En faisant cela, nous gâchons tout dès le début — S’ils nous demandent de l’aide, c’est bien — Ce sera un processus lent et naturel. Tout ce que faisons en grande pompe déclenchera son propre échec ».

Le ministre du Développement Haim Landau a proposé une nouvelle idée. « Une éducation professionnelle de première classe devrait être donnée et elle devrait être massive, parce que cela ouvre la possibilité qu’ils émigrent de là-bas ». Il a expliqué qu’« il y a une meilleure chance pour que les gens avec un métier soient absorbés et intégrés dans d’autres pays. »

En 1971, Golda Meir s’est aussi intéressée à la question. « Il y a le problème d’éclaircir les camps. Il n’y a pas de discussion sur le principe », a-t-elle dit. Dayan a décrit comment les résidents seraient chassés de leurs maisons — certains soupçonnés de terrorisme contre des juifs ou des Arabes locaux, et certains propriétaires de maisons qui doivent être démolies pour une raison différente : « Nous leur donnons 48 heures pour partir. Nous leur disons, par exemple, vous déménagez à El Arish ou à un autre endroit, nous allons vous y conduire … d’abord vous leur donnez l’option de déménager volontairement. Vous enlevez leurs meubles de la maison. Si la personne ne vient pas s’occuper de ses affaires — nous amenons un bulldozer pour démolir la maison. S’il y a des gens dans la maison, nous les chassons de la maison. Puisque nous lui donnons 48 heures … il n’y a pas de moment critique ici, où des gens viennent et disent : ‘nous vous chargeons, vous et vos meubles, dans le camion’, vous lui donnez une opportunité de le faire volontairement. »

Le directeur du Cabinet Haim Bar Lev a introduit une patate chaude dans la discussion, disant que les Palestiniens ne doivent pas être déplacés dans des endroits conçus pour l’installation ultérieure de juifs. « Je suis tout à fait sûr qu’il sera possible de trouver des endroits — et nous avons trouvé de tels endroits — qui ne bloqueront pas nos options pour l’installation juive. » Il a ajouté un message rassurant : « Je suis convaincu que cela ne nous empêchera pas de construire quelques colonies juives supplémentaires dans la Bande de Gaza. »

Dayan a remarqué que «  il ne nous a pas traversé l’esprit, et il ne nous traverse pas l’esprit maintenant, de les installer dans un endroit qui interfère en aucune façon avec l’installation juive ». Le ministre du Tourisme Moshe Kol a dit aussi que « Si nous voulons voir la Bande de Gaza faire partie de l’État d’Israël, nous devons nous débarrasser de la population là-bas, à n’importe quel prix. Nous paierons une compensation plus élevée aux personnes qui veulent partir. »

Contrairement à d’autres, le ministre Yisrael Galili a aussi discuté de l’aspect problématique de l’opération. « Je ne me leurre pas moi-même à croire que c’est un acte humanitaire et que nous leur faisons la charité « , a-t-il dit en 1971. « Je ne veux pas édulcorer cette opération cruelle, mais c’est la moins mauvaise option dans les conditions données ».

Le ministre Shlomo Hillel a parlé de la moralité de la proposition. «  La morale n’est pas jaugée par le fait de savoir si vous ôtez les gens de leurs foyers contre leur volonté, qu’ils l’aiment ou non », a-t-il dit. « La morale est jaugée par le fait que nous sommes le gouvernement de Gaza et que nous n’avons pas réussi à satisfaire à ce qui est requis de nous, en tant que gouvernement, et qui est d’abord et avant tout de protéger les personnes innocentes, de protéger les vies de ceux qui sont prêts à venir travailler pour nous. »

Meir a affirmé que ce qui était proposé n’impliquait pas de cruauté. « Il est clair que nous ne réussirons pas à éclaircir le camp de Jabalya volontairement », a-t-elle expliqué. « Cela aurait été beaucoup plus agréable si nous l’avions fait volontairement [de la part des Palestiniens]. Il n’y a pas d’alternative … Mais réellement, c’est une terrible ‘cruauté’ », a-t-elle dit sarcastiquement. « Les déplacer dans un appartement … leur donner une compensation … si cela, c’est de la cruauté, je ne sais pas comment vous faites quelque chose de confortable. Et pourtant, il n’y a aucun doute qu’ils ne veulent pas être déplacés. »

Le terme « force » a aussi commencé à être utilisé plus tard dans la discussion. Le ministre des Affaires religieuses Warhaftig a dit à Meir : « Ce serait mieux d’utiliser la force quand il y a une nécessité de le faire, mais seulement au milieu de troubles majeurs ». il a expliqué qu’il fallait attendre une détérioration ou une guerre pour expulser de force les gens de leurs foyers.

« Les faire sortir de force maintenant, commencer à traîner les réfugiés dans des camions — c’est quelque chose qui va attirer une certaine attention et braquer un certain projecteur sur la Terre d’Israël, et je ne pense pas que nous en ayons besoin maintenant. »

Finalement, seuls quelques dizaines de milliers de Palestiniens ont quitté la Bande de Gaza au cours de ces années. La première colonie à Gaza a été établie en 1970, mais la plus grande partie de la population palestinienne de la Bande de Gaza est restée sur place. En 2005, les colons ont été évacués de la Bande de Gaza dans le cadre du désengagement. Près de vingt ans plus tard, les ministres du cabinet populiste du camp politique d’Itamar Ben-Gvir ont demandé leur retour.

Dans les années 1970, Allon semblait être l’un d’eux. « Je suis d’accord avec les expulsions », a-t-il dit. « Nous avons fait cela dans le passé et nous avons besoin de continuer à le faire dans le futur aussi ». Allon a parlé de « créer de l’espace et d’éclaircir les camps existants » pour des raisons de sécurité et de « commencer à déplacer les réfugiés dans des endroits que, avec le passage du temps, il sera possible de voir comme des solutions permanentes. »

Il n’a pas mâché ses mots : » Par la coercition également », a-t-il dit, arguant qu’il n’y aurait pas d’alternative. « Cela implique une douleur ponctuelle et vous pouvez aussi l’expliquer comme nécessaire pour des exigences de sécurité et de santé. »

 

Ofer Aderet,
11 décembre 2024, Haaretz, via AURDIP.


Sourcehttps://aurdip.org/nous-leur-donnons-48-heures-pour-partir-les-plans-disrael-pour-transferer-les-gazaouis-remontent-a-60-ans/

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