Les États-Unis vers un national-capitalisme autoritaire ?

POUR publiera une série régulière sur le suivi de la trumperie qui est là. Le premier épisode est publié ce jour. D’autres viendront dans les semaines et les mois à venir.

 

La trumperie qui est là – 1

 

La réélection de Donald Trump marque un tournant pour les États-Unis. Ses premières mesures et ses promesses de campagne sous-tendent déjà une mutation du pays vers un modèle profondément autoritaire et nationaliste, censé promouvoir une nouvelle variété de capitalisme tissant des liens étroits avec le pouvoir politique. Un exercice du pouvoir dont les déclinaisons se retrouvent à Pékin ou à Budapest, et qui peut être conceptualisé sous le terme de national-capitalisme autoritaire (NaCA).

Plus qu’un changement de politique, le nouveau mandat de Donald Trump engage les États-Unis dans un changement systémique. Les États-Unis se lancent dans une révolution conservatrice présentant une dimension à la fois idéologique, politique et économique. Avec Ahmet Insel, nous avons qualifié de national-capitalisme autoritaire ou NaCA ce modèle d’organisation qui a accompagné le mouvement d’autocratisation en cours depuis le milieu des années 2000 dans de nombreux pays du monde et dont la Chine est l’exemple le plus notable.

Le projet de Trump repose clairement sur les trois piliers du NaCA : un nationalisme identitaire comme idéologie de justification ; un autoritarisme avéré ; et, enfin, un capitalisme qui a tourné le dos au capitalisme libéral d’antan qui obéissait, au moins en principe, aux règles objectives de l’état de droit et de la concurrence.