Le charme discret de la libération de Julian Assange (ou comment il a sauvé WikiLeaks)

L’affaire de presse la plus importante de notre génération, pour citer le regretté John Pilger, s’est conclue un peu comme elle avait commencé : en provoquant un pic d’intérêt éphémère des médias (il faut bien alimenter le fil de l’actualité, que diable) accompagné de leur désinvolture habituelle dans le traitement de cette affaire (il y a d’autres sujets à traiter, que diable).

D’ailleurs, je constate que pas mal de “médias alternatifs et indépendants” n’ont pas moufté plus que ça. Ils ont honte ou quoi ?

En résumé, Julian Assange a fini par craquer et plaider coupable – ce qui prouve qu’il l’était, sinon il aurait plaidé innocent et aurait fait confiance à la justice – et a profité de la magnanimité du gouvernement des États-Unis qui a finalement décidé en son âme et conscience, et sous la pression amicale de son allié Australien, que l’affaire devait être réglée dans un souci de…

Doux Jésus. Pour un gouvernement qui avait envisagé de l’enlever, l’empoisonner ou de l’assassiner, qui a soudoyé de faux-témoins, qui l’a fait séquestrer sous une forme ou une autre, harcelé, espionné, calomnié et diffamé et fait torturer pendant près de 15 ans, voilà un sacré revirement. Que dis-je, un volte-face. Que dis-je, une reconversion. Que dis-je, une illumination. Que dis-je, un miracle. Que dis-je, entendez cette musique céleste et voyez cette lumière divine. Que dis-je, je ne sais plus, mais Hallelujah quand même.

Documents joints
L’accord de plaidoyer – en anglais – PDF
PDF 2.2 Mo

Source : https://www.legrandsoir.info/le-charme-discret-de-la-liberation-de-julian-assange-ou-comment-il-a-sauve-wikileaks.html

Illustration :David G Silvers, CC BY-SA 2.0