Les suites de notre enquête.
La justice procrastine à nouveau et L’Institut des Réviseurs d’Entreprises défend l’opacité. De découverte et en découverte.
Remettre une pièce dans le juke-box ? La justice l’a fait.
A l’abri d’un huis-clos imposé discrétionnairement.
Pour mémoire, il s’agit du cinquième expert judiciaire, nommé le 14 septembre 2017. Les quatre précédents ont soit échoué, été récusé ou abandonné. Le premier d’entre eux avait été nommé le 26 avril 2002.
Alors on se dit, ce matin-là, que les choses vont enfin avancer au bout de tant d’années. On y croit à ce point que l’on a écrit à Madame La Présidente , Isabelle De Ruydts, pour l’informer que nous assisterions à l’audience dont il nous paraissait évident qu’elle serait publique et pour lui demander de pouvoir la filmer : une occasion unique de saisir le moment où ceux qui empêchent la manifestation de la vérité depuis plus de dix-huit années seront enfin contraints par l’autorité judiciaire de communiquer les éléments comptables dont tout expert a besoin pour faire le travail que la justice elle-même lui a demandé d’effectuer.
Tout citoyen bruxellois au courant de l’affaire aurait d’ailleurs pu, tout à fait légitimement, être présent à cette audience. Ne lit-il pas, n’entend-t-il pas quasi-quotidiennement que les finances de la Région Bruxelles-Capitale traversent une bien mauvaise passe, le mot est faible, en ces temps de deuxième vague du Covid-19 ? Apprendre en direct que la justice décide enfin de prendre les mesures susceptibles de faire rentrer des dizaines de millions d’euros dans les caisses de la Région bruxelloise (c’est elle qui encaisse les droits d’enregistrement) a de quoi susciter l’enthousiasme d’un citoyen responsable ! En ne venant pas, le citoyen en question aura au moins évité une chose : celle d’être venu pour rien.
La documentation que nous avons, depuis, pu consulter nous dit que la publicité des audiences est très importante : elle « protège les justiciables contre une justice secrète échappant au contrôle du public ; elle constitue aussi l’un des moyens de préserver la confiance dans les cours et tribunaux », précise la Cour européenne des droits de l’homme. Elle permet aux procès d’être équitables, comme ce doit être le cas dans une société démocratique. Il existe toutefois des exceptions. Selon la Constitution belge, « les audiences des tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité ne soit dangereuse pour l’ordre ou les mœurs, et, dans ce cas, le tribunal le déclare par jugement ».
Le Code judiciaire exclut précisément certains domaines : par exemple, il n’est pas question de publicité et de présence d’un public en matière de protection de la jeunesse, les audiences de mineurs ayant donc toujours lieu à huis clos. La Convention européenne des droits de l’homme précise également que la salle d’audience peut être interdite au public dans l’intérêt de la moralité, de l’ordre public ou de la sécurité nationale, lorsque les intérêts des mineurs ou la protection de la vie privée des parties au procès l’exigent ou si cette publicité était susceptible de nuire aux intérêts de la justice. La Convention européenne des droits de l’homme et le Code judiciaire belge ne disent pas tout à fait la même chose à propos de la possibilité pour le juge de déroger à l’obligation de publicité. Un exemple : un particulier demande au juge que son affaire soit jugée à huis clos pour protéger sa vie privée. S’appuyant sur la Convention, le juge pourrait accepter s’il estime que le droit à la vie privée est ici plus important que la transparence dans le fonctionnement de la justice. Le Code judiciaire belge ne dit rien à ce sujet. En fait, il n’existe pas de droit au huis clos et c’est donc au juge à l’autoriser ou à l’interdire. Quelle que soit sa décision, le juge devra la prendre par un jugement motivé, après avoir entendu les deux parties en audience publique. Quand la Présidente de la Chambre décide du huis-clos, elle ne fait référence à aucun jugement intervenu au début de l’audience ou lors d’audiences précédentes. Dès lors, au nom de quoi le huis-clos a-t-il été ainsi imposé ?
Le huis-clos n’a pourtant pas empêché une colère publique, preuve de nouvelle fracture chez les héritiers.
S’est bien produit là un revirement majeur dans cette saga au long cours qui aurait dû alerter les juges barricadés dans leur huis-clos.
Et l’on repart pour un tour : nouveau coup fourré. La Région de Bruxelles-Capitale attendra.
Ce n’est pourtant pas ce qui s’est passé ce jour-là, la Cour s’est en effet contentée d’un nouveau calendrier d’échanges de conclusions entre chacune des parties, les cinq, Luc Verbruggen, Jack Verbruggen et l’Etat belge, courant jusqu’au 10 février 2021 : encore quatre mois pendant lesquels l’expert judiciaire risque bien de ne pas obtenir les pièces réclamées, pour la simple raison que les lui livrer sans contrainte reviendrait, pour ceux qui les cachent depuis plus de dix-huit années, à capituler volontairement sans conditions.
Avec un tel calendrier qui ne mentionne curieusement pas la date de plaidoirie qui devrait cependant se situer en mars ou avril 2021, suivie en principe d’un jugement qui devrait être connu en mai ou juin 2021, la Région Bruxelloise va donc devoir encore attendre pendant près de neuf mois pour y voir un peu plus clair ou bien n’y rien voir du tout.
La Justice se met dans une seringue.
L’autorité judiciaire peut-elle aller jusqu’à envisager de prononcer un jugement alors que l’expert judiciaire, qu’elle a elle-même nommé, a vu sa mission empêchée par cinq héritiers qui continuent à défendre l’indéfendable à savoir que la succession du richissime notaire est de 117.000 euros, transformant ainsi leur mensonge en parjure devant le notaire judiciaire ?
Une seule certitude dans cette situation : « le business juridique et financier » a lui aussi remis une pièce dans le juke-box et fera à nouveau tourner le compteur des honoraires qui s’élèvent déjà à près de cent fois le montant de la succession déclarée ! Quant à celui qui n’a plus depuis longtemps les moyens de se payer les services d’un avocat, il sera, selon la « méthode habituelle », destinataire des conclusions de ses adversaires au tout dernier moment, au mépris, une nouvelle fois, des règles déontologiques censées être respectées par les avocats de la partie adverse.
Le coup fourré avait été précédé de deux coups de Jarnac, l’un autorisé par le Tribunal, l’autre en découlant.
L’héritier rebelle Luc Verbruggen décide, malgré lui, de ne pas s’opposer à cette incroyable exigence considérant que c’est peut-être une chance, au bout de tant d’années, de voir enfin les pièces mises à disposition et comptant sur la vigilance de la Cour pour y parvenir, vigilance dont il considérait qu’elle compenserait le fait qu’il perdait dans l’affaire la possibilité de faire valoir son point de vue avant la publication du rapport de l’expert. L’administration fiscale fédérale décida de s’opposer à ces exigences allant à l’encontre du droit, cependant que Jack Verbruggen ne prendra pas position.
Un tel coup de Jarnac n’a aucune chance de réussir se dit le commun des mortels. Il a pourtant bien tort. Le coup de Jarnac, c’est la Présidente de la 43ème Chambre de la Cour d’Appel de Bruxelles, Isabelle De Ruydts, qui le permet en décidant d’accéder aux demandes outrancières de ceux qui planquent les pièces depuis près de vingt années. Elle fait donc droit aux receleurs de pièces essentielles de ne pas les dévoiler à ceux qui en sont victimes. Mais de quel droit ? Au nom de quelle justice ? Le déroulement de l’expertise ne devait-il pas se dérouler de manière parfaitement contradictoire ?
Le premier coup de Jarnac joué, le second pouvait être tenté par ceux qui considèrent que, décidément, rien ne peut leur être interdit. Les contradicteurs écartés, ils poussent leur avantage, généreusement octroyé par « la justice », en décidant tout simplement de persévérer dans la rétention des pièces dont l’expert judiciaire a besoin. A ce jour, les faits montrent bien qu’ils continuent à avoir succès. Rien, strictement rien n’a été décidé par l’autorité judiciaire qui en a le pouvoir pour contrecarrer leurs plans pervers, sauf un planning d’échanges de conclusions qui va permettre de faire traîner les choses pendant six mois encore. Pourquoi, alors que tant de demandes ont été faites pour lui demander d’enfin agir ? Qu’attend-t-elle ? La disparition de l’héritier rebelle qui ferait s’éteindre le conflit et qui pourrait à tout le moins permettre une « transaction financière » avec l’administration, à l’abri du regard citoyen et permettant de s’assurer de la virginité du casier judiciaire de ceux qui jouent l’opacité ? Un troisième coup de Jarnac qui selon la logique de ceux qui peuvent impunément tout se permettre devrait conduire à tenter de demander la nomination d’un sixième expert judiciaire, avec à la clé encore quelques années de gagnées ? Que fera alors l’autorité judiciaire, elle qui a déjà fait le succès des deux premiers ?
Quand le Vice-Président de l’Institut des Réviseurs d’Entreprises se transforme en ardent défenseur de l’opacité.
Monsieur Fernand Maillard, c’est de lui qu’il s’agit, a été choisi comme Conseiller technique par les auteurs de fausses déclarations de succession qui sont aussi ceux qui bloquent l’accès aux informations depuis toujours. Réviseur d’entreprises depuis le 1er octobre 1986, il accède à la Vice-Présidence de L’Institut des Réviseurs d’Entreprises (IRE), l’Ordre Professionnel des Réviseurs d’Entreprises, le 27 avril 2019. Ce n’est pas rien l’Institut des Réviseurs d’Entreprises. Ce que l’on peut lire sur son site Internet est aussi solennel que rassurant : « le réviseur d’entreprise est un expert indépendant et impartial au service des entreprises, des pouvoirs publics et de nombreux organismes du secteur non marchand ». L’une des tâches importantes du réviseur d’entreprises « est d’assurer la fiabilité des comptes annuels dont tous les utilisateurs (tous ceux qui peuvent être conduits à les consulter) attendent qu’ils donnent une image fidèle du patrimoine et de la situation financière et des résultats de l’entité ».
Il en connaît donc un rayon Monsieur Fernand Maillard en matière de comptes fiables et fidèles : autant, sinon plus que sa consoeur Chantal Verbruggen, héritière et « Ministre des Finances » de la famille Verbruggen, encore inscrite au Registre des réviseurs d’entreprises actifs en juillet 2020, adepte des comptabilités tenues au crayon (!) et suffisamment créative pour parvenir à ce que 90 % des opérations comptables des sociétés de famille qu’elle comptabilisait elle-même soient constituées de ce que les spécialistes appellent des « opérations diverses réparatrices », de quoi mettre la puce à l’oreille de n’importe quel comptable, expert-comptable, réviseur, sauf à l’Institut des Réviseurs lui-même qui lui n’y voit rien à redire, malgré plusieurs plaintes dont il a été saisi par l’héritier rebelle.
Interpellant tout de même que « la bande des cinq » ait pu décider de s’offrir les services d’une telle sommité de la profession du chiffre, elle qui, pour échapper à l’image fidèle du patrimoine et de la situation financière des sociétés faisant partie de la succession, n’a de cesse de se soustraire systématiquement à tout ce qui permettrait de l’obtenir. Une sommité pareille a nécessairement un agenda de ministre et une clientèle existante qui ne permet pas au premier venu de prétendre s’immiscer dans un tel emploi du temps. Eh bien la « bande des cinq » y est parvenu. Il faut dire qu’elle a une longue expérience des recours aux experts divers et variés puisqu’elle y a déjà laissé plusieurs millions d’euros qui témoignent de sa capacité financière sans limites, sésame permettant d’ouvrir des portes infranchissables pour d’autres.
Mais qu’écrit le Conseiller technique Fernand Maillard ?
Comment le formule-t-il ? Conflit d’intérêt et mission impossible à accepter. L’Institut des Réviseurs est impliqué au plus haut niveau.
En fait, cette note pourrait se résumer à l’en-tête et à la signature. C’est en effet ce que la « bande des cinq » a acheté : la signature d’un Réviseur d’entreprise, Vice-Président de son Institut, lequel, à longueur de rapports annuels successifs, ne cesse de vendre la profession avec des slogans comme ceux qui suivent : « Notre métier, créer la confiance », ou, « Notre métier, créateur de confiance et de valeur » et en insistant sur les missions légales du réviseur, consistant à certifier les comptes des entreprises qui en ont l’obligation.
Le décor est ainsi posé, délibérément, pour mieux s’opposer à celui qui se défend seul. L’objectif est d’impressionner la Cour et sa Présidente dont ce n’est pas lui faire injure que de penser qu’en tant que Présidente de Chambre de la famille et de la jeunesse, elle n’est pas nécessairement familière avec les aspects comptables et financiers, d’où tout l’intérêt, pour ceux qui en ont les moyens, de s’offrir la signature d’un réviseur. Non seulement le Conseiller technique se présente comme Réviseur et non comme Conseiller technique, mais en plus il engage de facto l’Institut des Réviseurs d’entreprises en tant que Vice-Président. Et sous cette seconde fonction, il se situe véritablement en conflit d’intérêt dans la mesure où l’adversaire de ses clients a porté plainte à plusieurs reprises contre plusieurs réviseurs toujours inscrits auprès de l’Institut, sans suite et sans aucune justification à cette absence de suite. Fernand Maillard n’aurait donc pas dû accepter cette mission. Indépendamment de ce conflit d’intérêt, il n’aurait pas dû non plus l’accepter au motif prévu par L’Institut des Réviseurs, à savoir celui de missions s’exerçant dans des conditions susceptibles de mettre en cause l’objectivité du missionné.
Que déclare-t-il ?
Secondaire par rapport à la forme, le contenu de la note du Conseiller technique n’en comporte pas moins d’étonnants propos, à commencer par la constatation faite consistant à faire semblant de regretter de devoir constater qu’il soit demandé à ses clients des informations et documents remontant à plus de trente ans, dont les auteurs ou acteurs sont entretemps décédés.
Veut-il ainsi préparer la Cour à une issue concluant à l’impossibilité de l’expertise à cause de la disparition des pièces ? Comment un Conseiller technique /Réviseur peut-il écrire cela alors qu’il sait parfaitement que ses clients se refusent à communiquer les pièces depuis plus de dix-huit ans ? Qui peut croire une seconde que « la bande des cinq » doté des compétences d’un chef d’entreprise, d’un notaire et d’une réviseure d’entreprise puisse décider de ne pas précautionneusement s’attacher à sauvegarder toutes les pièces alors que le conflit familial a officiellement commencé par une plainte pénale en 2002 mais dans les faits encore beaucoup plus tôt, en l’occurrence depuis 1989 (Voir épisode 2 de l’enquête) ?
Le conseiller technique omet un élément essentiel : Chantal Verbruggen, l’un de ses cinq clients, est sa consoeur, l’actrice et le témoin idéal de cette longue période, au cours de laquelle elle a été constamment aux manettes. Elle a prêté serment (oui, les réviseurs d’entreprise prêtent serment) en 1980, 22 années avant le décès de son père notaire. Pas une écriture comptable des sociétés familiales qui ne soit passée par elle, y compris évidemment ces fameuses opérations diverses réparatrices qui, pour peu qu’elles aient été comptabilisées au crayon, pouvaient d’un coup de gomme ne pas laisser de trace et se voir remplacées par d’autres opérations diverses réparatrices, plus opportunes.
Quant à Fernand Maillard, il a prêté serment aussi, en 1986. Quand il accepte la mission de conseiller technique que lui confient sa consoeur Chantal et ses quatre frére et sœurs, Chantal est toujours inscrite au registre public des réviseurs actifs et lui est devenu Vice-Président de l’Institut de Réviseurs d’Entreprises (IRE) le 27 avril 2019. Fin juillet 2020, Chantal était toujours inscrite comme Réviseure active, même s’il apparaît aujourd’hui qu’elle ne l’est plus (elle apparaît comme Réviseure Honoraire), comme si, cette affaire n’en finissant pas, ses acteurs majeurs prenaient du champ à l’instar du planificateur successoral Maître Emmanuel de Wilde d’Estmael qui voit ou laisse filer tous ses associés de son très prospère Cabinet, à peu près à la même époque, en juin 2020. A se demander si la notaire héritière Liliane, autre pièce maîtresse de cette gigantesque évasion fiscale aux droits de succession, ne va pas, elle aussi, décider de mettre un terme à son activité de notaire dans les prochains mois.
La longévité semble être une caractéristique de ce métier dont on entend souvent qu’il est harassant. C’est ainsi que l’on retrouve Marc Ghyoot, comme réviseur honoraire, lequel s’était particulièrement illustré en procédant à d’invraisemblables expertises des sociétés familiales créées par le notaire Robert Verbruggen. A son encontre aussi, l’héritier rebelle avait porté plainte auprès de son Institut, sans le moindre effet.
Ils sont plusieurs à pouvoir parler de l’affaire Verbruggen au sein de l’IRE puisque l’on y trouve encore Jacques Cloquet, qui fut expert judiciaire pour une courte durée dans cette affaire ainsi que Hugues Fronville (lequel est omniprésent au sein des différents organes et commissions de l’IRE) expert judiciaire également dans cette affaire ,mais finalement récusé, tous deux en tant que réviseurs honoraires. Dans sa note de Conseiller technique /réviseur de son ex-consoeur Chantal Verbruggen, le Vice-Président de l’IRE ne recommande-t-il pas son confrère réviseur honoraire Marc Ghyoot et ses « expertises » remontant à 1999 et 2002. Et si ceux-là ont quelques problèmes de mémoire, pas forcément inhérents à leurs statuts de réviseurs honoraires, ils pourront toujours compter sur Gérard Delvaux, Henry Garny, Bertrand Guevar qui, tous, ont prospéré sur cette affaire scandaleuse et qui eux aussi sont toujours Réviseurs honoraires.
Le conseiller technique de la bande des cinq se trompe, les véritables acteurs, ceux qui savent, ne sont pas décédés et ils ont même une particularité commune : ils se fréquentent au sein du même Institut !
Le conseiller technique de la bande des cinq et Vice-Président de l’IRE, en principe apôtre de la transparence et de la sincérité des comptes, totalement dédié à la volonté de ses clients de ne pas voir le cinquième expert judiciaire enquêter là où il le faut, se répand en considérations savantes sur la notion de sondages (qui permettraient de passer à côté de l’essentiel) en se référant à la norme d’audit ISA 530 (norme internationale d’audit) tout en oubliant de préciser que cette norme s’applique, semble-t-il, aux audits d’états financiers des périodes ouvertes à compter du 15 décembre 2009. Il ne fait en revanche aucune référence à ce que dit le Conseil des normes internationales d’audit et d’assurance (International Auditing and Assurance Standards Board, IAASB) à propos de la tenue de comptabilité au crayon papier…Le conseiller technique ne craint pas non plus d’opposer à l’expert judiciaire qu’il doit se contenter de consulter les pièces, lui qui d’expérience sait nécessairement qu’une mission d’expertise judiciaire ne peut s’effectuer sans en disposer physiquement et totalement, seule façon d’assurer la transparence et le contradictoire.
Fernand Maillard indique qu’à l’analyse de la comptabilité des sociétés concernées, il n’a pas constaté de complexités techniques particulières ou hors du commun, élément d’information capital dans la mesure où l’expertise judiciaire, si elle finit par arriver à son terme, permettra de déterminer in fine si dans sa mission d’intérêt général, le vice-président de l’institut a failli.
De découverte en découverte.
La proximité, pour ne pas dire la consanguinité, qui règne entre l’Institut des Réviseurs d’Entreprises et ceux qui leur accordent nombre de missions, est particulièrement choquante, d’autant plus que des enjeux financiers très importants sont en jeu. A quand la publication par le Tribunal de Commerce de Bruxelles (et par tous les autres) des expertises judiciaires confiées, de leurs montants et de leurs bénéficiaires ? Les surprises ne manqueraient vraisemblablement pas.
Un Vice-Président de l’IRE polyvalent.
En tirant la pelote, le Centre Belge de la Bande Dessinée (CBBD) nous conduit au site de ActuaBD qui a publié deux contributions de lecteurs pour le moins troublantes, où l’on retrouve notre Conseiller technique, Fernand Maillard. Les deux semblent bien indiquer que le CBBD exerce une activité commerciale : l’une datée du 01 décembre 2019 est titrée : « Quand un scandale en cache plusieurs autres, conflits d’intérêts à répétition », l’autre datée du 07 décembre 2019 est titrée, elle : « Auteurs, rentrez, Marchands, sortez ». Sans rentrer dans les détails, le Réviseur Fernand Maillard, administrateur et trésorier du CBDD n’a pas trouvé à redire à ces conflits d’intérêts qui semblent patents, pas plus qu’il n’a fait barrage à « l’absence de rigueur ahurissante », pour reprendre les termes de la parution, ayant présidé à l’élaboration des bilans 2015, 2016, 2017 et 2018 ayant été déposés à la Banque Nationale de Belgique. Et l’on ne parle pas là de certaines « curiosités de gestion » qui apparaissent comme étant « incohérentes et incroyablement favorables aux marchands, au détriment du CBBD », pas plus que de charges exceptionnelles qui ont la particularité pour le moins paradoxale d’être récurrentes.
L’irruption du Vice-Président, Fernand Maillard, de L’Institut des Réviseurs d’Entreprises (IRE) dans l’affaire Verbruggen nous a donc permis non seulement d’aller plus avant sur la personne du Conseiller technique choisi par les héritiers hostiles aux droits de succession, au point de commettre le parjure, mais aussi de mettre en évidence que cet Institut (1) est un véritable repaire des meilleurs connaisseurs de l’affaire Verbruggen qui, jusqu’à présent, restent unis et actifs dans le déni, au point d’accepter que son Vice-Président soit celui qui officiellement fasse obstacle, en son nom, à la manifestation de la vérité.
Christian Savestre
(1) Au-delà de l’affaire Verbruggen, la plongée au sein de L’Institut des Réviseurs d’Entreprises (IRE) mérite le détour, comme on dit dans le guide Michelin, un détour trois étoiles même. Nous y reviendrons dans un autre article qui viendra compléter nos recherches en matière d’organisation de l’évasion fiscale.