Dérapages incontrôlés et sortie de route garantie : Pourquoi la trajectoire budgétaire de l’Arizona ne tient pas en 7 points

Parallèlement à l’accord de gouvernement fédéral, le gouvernement a présenté un tableau budgétaire qui synthétise les « efforts » à fournir et la trajectoire budgétaire à respecter pour la législature 2025-2029 (voir document pdf en-dessous de l’article). Ce tableau commence par présenter la trajectoire à politique constante, qui montre que, sans changement de politique, on passerait d’un déficit de 20 milliards € en 2025 (3,1 % du PIB) à un déficit de 42 milliards en 2029 (6 % du PIB).

Afin de respecter les critères européens et d’éviter une procédure pour déficit excessif, le gouvernement entend ramener le déficit sous le seuil des 3 % d’ici la fin de la législature. Rappelons que le déficit budgétaire s’est élevé à 28 milliards en 2024, soit 4,6 % du PIB. Pour y arriver, le gouvernement compte réaliser un effort total de 23 milliards sur la législature[1].

Cette trajectoire budgétaire ne tient absolument pas la route, pour plusieurs raisons.

 

1. Faux départ et aquaplaning

À peine quelques semaines après la présentation de la trajectoire, dévoilée le 4 mars 2025, il apparait déjà que plusieurs milliards manquent à l’appel. Le dernier rapport du Comité de monitoring – organe chargé d’analyser les budgets –, daté du 6 mars, prédit en effet une dégradation du déficit de 2,5 milliards € en 2025 à politique inchangée. Concrètement, cela signifie que le déficit initial de 2025 n’est plus de 20,2 mais bien de 22,7 milliards.

Si on ajoute à cela les marches arrière concernant la taxe sur les plus-values et la fin de la déduction sur les résidences secondaires (cf. point 4), il apparait que les chiffres budgétaires sont déjà à jeter à la poubelle. Et nous ne sommes qu’au troisième mois de l’année… À plus long terme, la Banque nationale de Belgique (BNB) affirme que les objectifs budgétaires de l’Arizona ne seront tout simplement pas atteints, et qu’il est possible que le déficit ne diminuera même pas au cours des prochaines années. En cause, une évolution des dépenses primaires sous-estimée et des effets retour surestimés (cf. point 3).

Article publié sur le site de Ma Tribune et proposé à la publication par Olivier Bonfond.

By Olivier Bonfond

Olivier Bonfond est économiste,  membre du CEPAG et du CADTM. Il collabore à MaTribune et édite une lettre mensuelle, la Lettre des Bonnes Nouvelles.