POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur
La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier textes et vidéos qui illustrent quelles seront les leçons que nous devrons retenir collectivement pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ». Voici la 31ème livraison des Corona carnets, ces billets que Paul Hermant, actif dans le collectif des Actrices et acteurs des temps présents1, nous propose chaque jour. A.A. |
Jour 31, le gras
La question de l’usage de cette crise devrait être jugée à l’aune de ce qu’elle permet plutôt que de ce qu’elle révèle. Nous n’avons pas à paraître étonnés d’avoir découvert à cette occasion un système friable et failli, c’est ce que nous sommes un certain nombre à seriner depuis bien des années, depuis bien des vies aussi. Et ce qui est le plus étonnant, c’est que pendant toutes ces années et toutes ces vies, nous avons toujours eu raison. Je veux dire : les gens qui se sont opposés à cette Machine Monde ont eu raison depuis le début, sur tout. Il faudrait pouvoir se le dire calmement. Ce qui arrive ne survient pas. C’était là depuis le début. Nous le savions. Nous n’osions pas.
On peut faire le détail de ce que j’avance, depuis le Rapport du couple Meadows et le Printemps silencieux de Rachel Carlson. On peut passer en revue toutes les indignations, les mises en garde, les alertes, les luttes et les combats. Rien n’était de trop, rien n’était déplacé. Climat, biodiversité, croissance, inégalités, extractivisme, financiarisation, nucléarisation, tout était connu, de toute façon, tout était écrit, il suffisait de lire.
Seulement, pendant toute ces années et toutes ces vies, nous avons eu affaire à des religieux et nous avons craint, pourquoi donc, leurs excommunications. Ils vont recommencer avec leurs menaces et leurs sermons, n’en doutons pas, car ils croient encore nous faire croire. Nous devrons cette fois faire savoir que nous connaissons la fable et que nous savons la fin de la farce. Ces prochains jours seront ceux des annonces des déconfinement, il va falloir être attentifs aux prêches qui se mettent doucement en place.