The truth will always win ! – JULIAN ASSANGE

JULIAN ASSANGE, UNE VIE
Épisode 8
Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans leurs cœurs, le désir de la mer.

Cette citation d’Antoine de Saint Exupéry guidera Julian durant toute la mise en place du projet Wikileaks.

L’une des premières tâches est de trouver un logo pour l’organisation. Les premières esquissent du logo figurent une taupe qui perce un mur et se retrouve nez à nez avec trois figures autoritaires ou encore celle d’un cadenas qu’on ouvre… L’image du sablier est finalement préférée à celle de la taupe.

Il faut ensuite mettre sur pied un conseil consultatif. La première personne vers laquelle Julian tourne est Daniel Ellsberg (le lanceur d’alerte des Pentagone Papers que Julian admire entre tous). Julian lui écrit : « Nous aimerions que vous nous conseilliez et que vous fassiez partie de notre armure politique. Plus forte elle sera, mieux nous pourrons agir. ». Daniel Ellsberg lui répondra : « Votre concept est formidable et je vous souhaite bonne chance ». Il n’acceptera pas de faire partie du conseil d’administration de WikiLeaks, mais sera un soutien indéfectible pour l’organisation.

Ensuite, c’est John Young, le créateur de Cryptome.org (Cryptome est un site ancêtre de WikiLeaks qui publie des documents classifiés, mais sans prévoir de protection pour les sources) que Julian va contacter :

Vous me connaissiez sous un autre nom depuis l’époque des Cypherpunks. Je suis impliqué dans un projet (…) de fuite massive de documents qui nécessite qu’une personne ayant une bonne connaissance de l’infrastructure soit chargée de l’enregistrement du domaine .org… Nous nous attendons à ce que le domaine soit soumis aux pressions politiques et juridiques habituelles. (…) Il serait facile d’annuler le domaine, à moins que quelqu’un ne soit prêt à se lever et à prétendre être le titulaire du domaine. 

Le 4 octobre 2006, avec l’aide de John Young, Julian fait enregistrer le nom de Wikileaks.org à San Francisco. Le choix de San Francisco est stratégique. C’est dans cette ville que siègent des organisations qui défendent la liberté de presse et la liberté d’expression comme l’EFF (l’Electronic Frontier Foundation, fondée par le Cypherpunk John Gilmore)

Julian contacte l’association RISEUP (qui se consacre à la lutte contre le capitalisme et d’autres formes d’oppression) à Seattle. RISEUP propose aux associations impliquées dans l’émancipation des peuples un service informatique qui permet de sécuriser les communications. C’est RISEUP qui fournira la technologie à WikiLeaks permettant la transmission massive de leaks de manière intraçable et sécurisée. C’est à ce moment que Julian rencontre Jacob Applebaum (développeur du Tor Project) qui va devenir un grand ami et un précieux membre de WikiLeaks.

Julian tient absolument au fait que WikiLeaks ne soit pas une association anti-occidentale, mais bien une association pro-information.
Julian entreprend ensuite un second grand voyage afin de chercher des collaborateurs partout dans le monde… Il rassemble un conseil de spécialistes en cryptographie et journalistes de différents pays tels que les États-Unis, Taiwan, l’Afrique du Sud et l’Australie. Julian tient absolument au fait que WikiLeaks ne soit pas une association anti-occidentale, mais bien une association pro-information. Parmi cette équipe figurent des dissidents chinois de la place Tiananmen, des journalistes émanant des communautés de réfugiés russes et tibétains, Phillip Adams (journaliste australien) ainsi qu’un ancien analyste du renseignement américain. Nous y retrouvons aussi des Cypherpunks tels que Daniel Mathews, Ben Laurie (spécialiste britannique de la sécurité informatique) et John Gilmore… Tous acceptent de faire partie du conseil consultatif de WikiLeaks.

Julian ne quitte plus son ordinateur. Il lui faut finaliser le codage du système informatique de WikiLeaks. Il y travaille nuit et jour…

Il se souvient qu’à l’époque, alors qu’il vivait dans un petit appartement à Paris, il a regretté que WikiLeaks n’aie pas été déjà fonctionnel pendant l’élection qui allait porter Sarkozy au pouvoir.

Voilà. C’était le 8ème épisode de WANTED, la série qui vous emmène au cœur du réacteur de notre monde et vous en dévoilera les faces cachées.

Demain, WikiLeaks divulguera ses tout premiers leaks… qui lui vaudront le prix Media d’Amnesty International…

Belgium4Assange

Texte écrit par Delphine Noels,
Avec la collaboration de Marc Molitor, Pascale Vielle et Bogdan Zamfir

SourcesThe unauthorized autobiography, Julian Assange, Canongate Books Ltd, 2011.The most dangerous man in the world, Andrew Fowler, Skyhorse Publishing, 2011.

Le 4 janvier 2021 sera une date historique : à Londres, la justice britannique rendra son verdict dans le procès d’extradition de Julian Assange. Quels sont les enjeux de ce procès ? En quoi nous concernent-t-ils directement ? Difficile d’avoir les idées claires à ce sujet tant la mésinformation et la désinformation ont été grandes.

A partir du 1er décembre et jusqu’au 4 janvier, Belgium4Assange diffusera quotidiennement un épisode de WANTED, série Facebook qui raconte la vie de Julian Assange en 34 épisodes.