POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse tous à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier ici des textes qui inaugurent cette réflexion collective à la suite de notre texte sur les leçons que nous devrons retenir collectivement. Un bon exemple de ce remue-méninges salutaire nous est fourni par les billets que Paul Hermant, animateur dans le groupe des Actrices et acteurs des temps présents[1] entend écrire régulièrement. Voici donc le premier acte de ce qu’il a appelé « Corona carnets ». A.A. |
Centralité du travail dans la crise sanitaire et, dans cette centralité, hypercentralité du travail utile. Le travail qui se considère lui-même comme dispensable ferme ses portes les unes après les autres. Michelin, Renault, PSA ont fermé des usines (salut à Audi d’hier), les môles commerciaux sont vides, les compagnies aériennes restent au sol faute de voyageurs, anticipant ainsi ce que seraient des politiques climatiques sérieuses. Que penser alors de la FN où les ouvriers travaillent désormais une semaine sur deux, payées pleines ? La question de la réduction collective du temps de travail ne vient en tout cas pas de là où on l’attendait. Il sera intéressant d’entendre, plus tard, les patrons qui ont toujours plaidé l’irresponsabilité et l’impossibilité d’une telle demande sociale.
Le travail utile, décidément, est de première ligne. Dans le secteur de la santé, dans le social, dans l’agriculture, dans la conservation et la transformation alimentaire, dans l’approvisionnement de ce qu’il reste de distributeurs de billets, dans la fourniture d’information, dans le transport de denrées et de personnes, dans la continuité de l’administration des pensions et des allocations, plus quelques autres secteurs très ciblés, mais la liste de l’utilité est finalement très restreinte.