Avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus à travers le monde. Tintin au Congo, la deuxième œuvre d’Hergé, est pratiquement l’une des plus mythiques. Et pourtant, cet album n’est pas dénué de controverses. Et ces débats sur le fond raciste de la BD font rage depuis les années 1970.
Dernièrement, en 2010, Bienvenu MbutuMondodo soutenu par le Conseil Représentatif des Personnes Noires (CRAN) a demandé l’interdiction de l’album le qualifiant de « raciste et xénophobe ». La demande fut rejetée par le Tribunal de Première Instance de Bruxelles. La demande d’interdiction avait soulevé de nombreux émois dans l’opinion publique. Pierre Kroll avait d’ailleurs dessiné quelques caricatures à ce sujet dans TéléMoustique. S’insurgeant face à la montée d’un « politiquement correct » tout en usant de stéréotypes racistes sur la bêtise des noir∙e∙s.
Plus récemment encore, en 2019, Moulinsartla société gérant les droits d’exploitation commerciale de l’œuvre d’Hergé avait annoncé la réédition en ligne de Tintin au Congo pour célébrer ses 90 ans. L’édition sélectionnée était celle de 1931 (et non celle corrigée par Hergé, lui-même en 1946). Les associationsnotamment le Collectif Mémoire coloniale et Lutte contre les Discriminations ont rapidement réclamé l’insertion d’un « appareil critique » en début de récit afin de mettre en garde de la propagande coloniale et raciste du récit. Moulinsart a refusé.
Bruxelles, la capitale de la bande dessinée
Au niveau mondial, la Belgique rayonne par sa bande dessinée. On a tendance à dire qu’Hergé fut le premier bédéiste belge. En effet, c’est par la création de Tintin par Hergé que la bande dessinée belge a réellement pris son ampleur en Belgique. Les années passant, c’est à l’échelle internationale qu’elle finira par briller.Et nous entendrons souvent les Bruxellois·e·s se vanter d’être la ville de la bande dessinée. Pour légitimer d’autant plus cet état de fait, de nombreuses fresques furent réalisées grandeur nature. Astérix, Lucky Luck, Tintin, Boule et Bill, Gaston Lagaffe, Blake et Mortimer, le Chat, CortoMaltese, Billy the Cat, XIII, Broussaille, Titeuf, Spirou, Marsupilami, Yoko Tsuno, Monsieur Jean, Ric Hochet, tous sont représentés sur les murs de Bruxelles.
La dernière fresque en date à avoir été inaugurée à Bruxelles est appelée « Les Crocodiles ».Elle fut réalisée pour dénoncer le sexisme ordinaire et le harcèlement dont sont victimes les femmes, dans les rues bruxelloises. Dans la liste non exhaustive de « classiques » de la BD belge susmentionnés, les femmes y sont minoritaires ou tenant des rôles de faire-valoir, objectivées le plus souvent.Espérons que, par cette fresque et les autres à suivre, les BD contemporaines pourront au mieux lutter contre un patriarcat à la peau aussi dure que ces crocodiles.
Preuve en est, cette envolée lyrique hautement misogyne d’Hergé lors d’une interview en 1943 :
Bruxelles abrite également le musée de la bande dessinée. Bâti en 1906 par Victor Horta dans un style art nouveau, en pleine période coloniale pour y abriter, à la base, les anciens magasins Waucquez. D’une surface de 2.400m², ce musée accueille quelque 200.000 visiteurs par an. Il y expose la grandiloquence de la bande dessinée belge, avec ses stars bien connues de tout bon Belge : Hergé, Peyo, Raoul Cauvin, Lambil et autre Philippe Geluck.
Ce centre de la bande dessinée abrite la plus grande bédéthèque du monde ainsi que de nombreuses expositions temporaires retraçant les origines de la BD belge à ses productions actuelles. Les différentes maisons d’éditions belges sont parmi les plus influentes dans la bande dessinée au niveau mondial. Le Lombard, Casterman ou encore Dupuis.
Pour Casterman, l’éditeur d’Hergé, les ventes de Tintin représentent, encore aujourd’hui, entre 10% à 15% de leur chiffre d’affaires annuel.Près de quatre millions d’exemplaires de Tintin vendus chaque année dans 120 langues différentes. Tintin au Congo fait partie du top 3 des ventes d’Hergé. Une poule aux œufs d’or pour la maison d’édition. Voici sans doute pourquoi il est primordial de déconstruire cette bande dessinée.
Dans certaines librairies en Angleterre, Australie ou Nouvelle-Zélande, vous devez maintenant aller dans le rayon adulte pour trouver Tintin au Congo. Les libraires voulaient sensibiliser aux personnes qui disent se sentir heurtées par une telle œuvre. A fortiori, protéger les enfants encore inconscients des errements de cette bande dessinée. A la bibliothèque de Brooklyn, à New York, la BD n’est plus disponible que sur commande.
Loin de vouloir censurer cette bande dessinée, les collectifs associatifs réclament sa mise en contexte accompagné d’un avertissement critique quant à la propagande coloniale inhérente au récit.
« Je ne suis ni germanophile ni anglophile. J’avoue cependant que la notion d’”ordre nouveau” me plaît. (…) Même si l’Allemagne choisissait [de nous réduire en] esclavage, j’aurais au moins la conscience tranquille, et je pourrais me rendre cette justice (…) que je n’aurais rien fait pour empêcher cette collaboration de se réaliser.»
Une commande particulière
Avant de nous pencher sur la BD en tant que telle, nous nous devons de nous questionner sur les diverses influences et inspirations d’Hergé avant et pendant l’écriture de Tintin au Congo. En effet, Hergé n’a jamais été au Congo et s’est uniquement basé sur des sources extérieures. Nous y reviendrons.
Tout d’abord, revenons sur le contexte de création de Tintin au Congo. Nous sommes en 1925, Hergé (ou plus exactement Georges Remi) est fraîchement diplômé de ses études secondaires et cherche un emploi. C’est lors d’une réunion scouteHergé a longuement fait partie des Boy-Scouts de Belgique. qu’un abbé lui propose un emploi au Vingtième Siècle, un hebdomadaire aussi catholique que conservateur.
L’Abbé Wallez est, de sa propre plume, défini comme antisémite et fasciste. Il arbore fièrement un portrait de Mussolini dans son bureau. Hergé dira lui-même que l’Abbé Wallez a eu une grande incidence dans sa réflexion.
Le personnage de Tintin, commandé par l’Abbé Wallez, va forcément, dans ce contexte devenir un outil puissant de propagande
. Le personnage de Tintin, commandé par l’Abbé Wallez, va forcément, dans ce contexte devenir un outil puissant de propagande. En 1930, l’Église est profondément anticommuniste et l’abbé Wallez ne fait pas exception à la règle. Ainsi, Tintin représentera la jeunesse d’un journaliste catholique libérant le peuple opprimé par l’incurie soviétique.
Nous ne remettons que très peu souvent le personnage d’Hergé en question pour ses errements politiques. Pourtant, de sa propre bouche nous l’avons entendu dire :
Ainsi, pendant toute l’occupation, Hergé continuera à écrire dans Le Soir sous domination allemande, « Le Soir volé ».
Il fut déjà dénoncé à l’époque pour ceciNotons que durant la guerre, Hergé vendra 600.000 albums des suites de sa collaboration avec l’occupant nazi. C’est à cette époque qu’il bâti sa fortune.. Benoit-Jannin, biographe d’Hergé s’exprime comme suit sur la situation :
Autant dire qu’avant même sa création, Tintin au Congo était déjà entre de mauvaises mains. Et nous nous devons de réaliser cette introduction contextualisante pour réaliser pourquoi Tintin au Congo porte les relents d’un racisme structurel avec une volonté claire de domination. Au moment où Hergé écrit Tintin au Congo (en 1931), il a tout juste 24 ans, il est un jeune dessinateur en quête de succès. Sans doute ne pense-t-il pas à mal. Seulement, le mal sera fait.
Plus insidieux encore, le projet de Tintin au Congo, diffusé dans la revue Le Petit Vingtième, était de former de manière ludique la jeunesse belge à l’entreprise coloniale. Il ne s’agit pas d’une œuvre apolitique. Nous ne pouvons pas lire Tintin au Congo sans réaliser la propagande qu’il représente.
Bien qu’il ne s’agisse pas de faire le procès d’Hergé (déjà réalisé à la Libération) ou de vouloir porter de nombreux jugements de valeur sur une époque que je n’ai pas vécue, il me semble inexorable de regarder rétrospectivement son œuvre au regard de son impact passé et actuel. Nous ne pouvons plus faire l’impasse sur les réifications constantes de plus d’un siècle de stigmatisation. Aussi innocente que pouvait être l’œuvre d’Hergé, Tintin au Congo s’inscrit dans un cadre colonial où les noir·e·s étaient considérés comme inférieur·e·s sous tous les aspects. Plus insidieux encore, le projet de Tintin au Congo, diffusé dans la revue Le Petit Vingtième, était de former de manière ludique la jeunesse belge à l’entreprise coloniale. Il ne s’agit pas d’une œuvre apolitique. Nous ne pouvons pas lire Tintin au Congo sans réaliser la propagande qu’il représente.
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Nous l’avons dit plus haut, Hergé n’a jamais été au Congo. Il lui a pourtant fallu s’inspirer pour décrire un pays qu’il n’avait jamais vu. Pour ce faire, il lit. Il lit les récits des premiers colons sur place comme Henry Morton Stanley. Il lit les journaux de l’époque qui relatent cette expansion. Il y voit, par exemple, la photo de Stanley, accompagné de ce jeune enfant noir qui lui servait de boy. Ce même enfant qui deviendra Coco sous la plume d’Hergé.
Mais il va également au Musée de Tervuren. Ce musée, issu de l’exposition universelle de 1897, il s’agissait à la base d’une exposition coloniale, temporaire, mais qui, forte de son succès, fut rendue permanente. L’exposition temporaire de 1897, en dehors de présenter les produits exotiques extraits du Congo (café, banane, cacao, tabac, et autres bois exotiques), y était également présentés 267 Congolais·e·s dans des zoos humains. Mais aussi 60 Congolais·e·s de la Force PubliquePolice coloniale dans l'Etat Indépendant du Congo sous Léopold II. A l’instar de Tintin au Congo et à la veille de la reprise du Congo par la Belgique, l’objectif était assez clair : convaincre les populations belges du bienfondé de la mission civilisatrice coloniale. Pratiquemment 2 millions de visiteur·se·s déambulèrent dans cette “exposition”.
Les Congolais·e·s étaient enfermé.e∙s dans des reconstitutions de villages « typiques » pour montrer aux peuples « civilisés » ce que à quoi le monde « sauvage » pouvait ressembler.
Les Congolais·e·s étaient enfermé.e∙s dans des reconstitutions de villages « typiques » pour montrer aux peuples « civilisés » ce que à quoi le monde « sauvage » pouvait ressembler. 4 trouvèrent la mort durant les 4 mois de trajet du Congo à Anvers,7 moururent de froid ou de maladie durant l’exposition. Une plaque commémorative trône désormais au-dessus de leurs tombes au Musée de Tervuren.
Le musée abrite encore aujourd’hui la plus grande collection d’objets d’arts africains du monde.
Le musée de Tervuren comme inspiration première
Hergé déambule, donc, dans les immenses couloirs du bâtiment de Tervuren. Il y voit la pirogue longue de 22 mètres, celle qui a permis à Léopold III de remonter le fleuve Congo en 1957. Cette pirogue qui fut « offerte » par les habitants d’Ubundu. Au musée de Tervuren, comme dans nombre de musées coloniaux, le terme de cadeau fut souvent utilisé pour parler de ce qui se révèle être de l’ordre du pillageLe principe se retrouve également dans l’espace public. Avec, par exemple, la statue de Léopold II à Trône où une plaque explique que « le cuivre fut gracieusement offert par le peuple congolais ». L’exploitation coloniale sous Léopold II causa de millions de morts. Parler de « don gracieux » là où il s’agit d’esclavage est une insulte à leur mémoire..Cette même pirogue qui conduit Tintin à l’école catholique où il donnera un cours de mathématique avant qu’un léopard interrompe sa classe.
Ces os, découverts par un Belge en 1950, semblent être parmi les toutes premières « calculatrices » de l’Humanité et elles ont été découvertes au Congo. Ces os sont datés de plus de 20.000 ans.
Notons que dans la première édition de Tintin au Congo de 1931, Tintin donnait un cours de géographie sur la mère patrie : la Belgique. Hergé changea cela en cours de mathématique en 1946. C’est dommage qu’il n’ait pas pensé à un cours d’histoire, il aurait ainsi pu parler des Os d’Ishango. Ces os, découverts par un Belge en 1950, semblent être parmi les toutes premières « calculatrices » de l’Humanité et elles ont été découvertes au Congo. Ces os sont datés de plus de 20.000 ans. Ils sont conservés au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Ou encore de ces lokole, sorte de téléphone de l’époque permettant d’échanger des messages entre villages à plusieurs kilomètres de distance.
Hergé croisa aussi la route des quelques 10.000.000 spécimens d’animaux au sein du Musée. Et d’ailleurs, Tintin au Congo a bien souvent des allures de safari mortifère. Partout où Tintin passe, la mort le succède. Crocodiles, grands singes, lions, boa (qui n’existe pas en Afrique), léopard, éléphant (dont il ramène les défensesEntre 1895 et 1900 seulement, l’État Indépendant du Congo par l’intermédiaire de la Société anversoise de commerce au Congo a exporté 878.690kg d’ivoire), rhinocéros, buffles, etc. La faune et la flore qu’Hergé dessine dans Tintin au Congo ne représente pas la réalité topographique du pays. Ces forêts verdoyantes et luxuriantes ne ressemblent en rien à la brousse congolaise.
Enfin, dans ses pérégrinations au Musée de Tervuren, Hergé resta longtemps devant la statue de « l’homme léopard » dont il dessina les brouillons sur place. La posture d’agression discrète de l’homme léopard du musée de Tervuren se retrouvera trait pour trait dans Tintin au Congo. À deux doigts de se faire attaquer par l’AniotaLes Aniotas sont une société secrète animiste qui, par l’intermédiaire d’assassinats, veillait au maintien d’un ordre traditionnel et indépendantiste. Ils tuaient des noir∙e∙s qui s’alliaient avec le pouvoir colonisateur. Aucun blanc ne fut tué par les Aniotas., Tintin va être sauvé par un serpent s’en prenant à l’homme-léopard. En tuant le serpent, l’Aniota lui explique que comme Tintin l’a sauvé : « à présent, moi être ton esclave ô blanc généreux !… »
Ce que l’on doit comprendre de l’hésitation de Milou ? Un médecin noir, c’est impossible.
Les premières pages de la BD suffisent à comprendre le contexte dans lequel nous nous plaçons. Milou annonçant fièrement qu’il a « décidé d’aller chasser le lion », lassé qu’il est de sa vie monotone. Accueilli dans le bateau par un boy à l’accent à couper au couteau, Tintin et Milou s’en vont dans leur cabine. Cet accent sera utilisé tout au long de la BD par l’entièreté des personnes noir·e·s représenté·e·s : « missié » au lieu de monsieur, « li » ou lieu de lui et autres « toi y’en a ». Milou, après s’être battu avec un perroquet doit aller voir un médecin. Il prend peur lorsqu’il voit un noir entrer dans la pièce, avec une scie en main. Tintin, rieur, lui explique que ce n’est évidemment pas lui le médecin, il s’agit simplement du charpentier. Et Milou de lui répondre : « Oh ! Ce n’est pas que j’aie eu peur. Seulement, je … il … enfin … Tu comprends ? »
Une scène assez représentative de ce que sera le reste de la BD : un racisme larvé, prononcé à demi-mot, masqué par un paternalisme assumé à travers le voyage d’un Européen dans la dangereuse et luxuriante nature africaine. Heureusement que Tintin et Milou sont armés de tout le progrès et la connaissance européenne, ils n’ont donc rien à craindre de ce continent qui n’a jamais pu se développer.La preuve par l’image de la supériorité occidentale face à des sauvages d’Afrique. Ce que l’on doit comprendre de l’hésitation de Milou ? Un médecin noir, c’est impossible.
Un triste constat encore actuel
La BD se termine sur une image d’un village au Congo où tous les habitant·e·s sans exception (chiens compris) regrettent le départ de Tintin et Milou. Tous et toutes s’émerveillent de l’être exceptionnel qu’est Tintin, se disent, un peu rêveurs, que tous les Européen·ne·s sont comme Tintin. Comme il doit faire bon vivre dans un pays rempli de Tintin. Triste clôture d’une nauséabonde lecture, cette dernière image culmine dans l’horreur condescendante. L’on pourrait presque en rire si, aujourd’hui encore, les ramifications insidieuses de ces schémas de pensée ne continuaient pas à sévir.
« Les résultats de cette enquête sont inquiétants. 31% des personnes interrogées se déclarent intolérantes envers les minorités ethniques ; 33% d’entre elles pensent que certaines races sont plus douées que d’autres ; 60% des répondants ont indiqué que, dans certaines circonstances, des réactions racistes pouvaient être justifiées ; 40% environ pensent que les groupes minoritaires viennent en Belgique pour profiter de la sécurité sociale et 50% que les problèmes de criminalité se sont aggravés en Belgique en leur présence, etc. »
A l’aune de ses résultats, nous sommes donc en droit de demander de Tintin au Congo qu’il s’adapte à la situation multiculturelle de la société belge. Car la même étude poursuit en disant :
« L’enquête montre que l’acceptation de la diversité dépend largement de la fréquence et de la qualité des contacts entre groupes culturels. C’est pourquoi il faut encourager toutes les pratiques d’harmonisation culturelle sur le lieu de travail, dans les services publics, à l’école, dans les quartiers, etc. »
Il est donc primordial, pour tout citoyen·ne belge, de grandir dans une société poussant réellement à la compréhension des différentes cultures et leur brassage quotidien. Force est de constater que le racisme latent de Tintin au Congo n’en fait pas un apprentissage constructif pour les générations futures. Les cartes sont entre les mains de Moulinsart pour faire de cette BD mondialement connue, un apprentissage mondialement retenu.
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