En 2003, Julian Assange entreprend des études d’astrophysique à l’université de Melbourne. Pourquoi l’astrophysique ? Il veut parvenir à penser l’injustice dans le monde en termes mathématiques et en s’appuyant sur la physique quantique. Il s’intéresse à « l’articulation entre vérité mathématique et nécessité morale ». Il explique :
A cette période, « l’information » devient un axe principal de ses préoccupations. Il imagine un pipeline de l’information ayant un impact sur l’état de la justice. Il observe le pipeline avec des questions : comment les infos se déplacent-elles ? Qui construit le pipeline, qui le paie ? Il dira : « J’ai commencé à considérer l’information comme une matière, j’ai commencé à examiner comment elle circule parmi les gens et dans la société, et comment l’arrivée de nouvelles informations entraîne des changements. Imaginons qu’il existe un pipeline qui permet un flux de matériel vers ce qui assure l’état de la justice. »
C’est à cette époque qu’il comprend qu’il peut devenir « vecteur de l’information » et qu’il en vient à concevoir ce que pourrait être un « journalisme scientifique » : il consisterait dans le fait de donner accès à de l’information brute par opposition aux articles de journaux rédigés où l’information peut être biaisée par le point de vue du journaliste. Donner accès à l’information brute (possiblement accompagnée de commentaires) permet au lecteur de détenir tout ce dont il a besoin pour se forger sa propre opinion.
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Le projet Wikileaks est sur le point d’être conceptualisé
Un des vieux amis hackers de Julian amène un témoignage précieux sur ce qui aurait déclenché le passage à l’acte de Julian dans la création de WikiLeaks :
Julian m’a dit qu’à l’université de Melbourne, son travail de diplômé avait été financé par une subvention du gouvernement américain, plus précisément par l’argent de la NSA et de la DARPA, qui était censée servir à la recherche fondamentale en matière de sécurité. C’était une époque où l’administration Bush et le Ministère de la Défense étaient perçus comme classifiant une grande partie de la recherche fondamentale et se retirant des fonds universitaires. Ces universités recevaient le message qu’elles ne pouvaient plus travailler sur les recherches qu’elles menaient et que ce qu’elles avaient déjà fait était classifié. Les universités n’étaient même plus autorisées à avoir accès à leurs propres découvertes ! Selon Julian, la recherche scientifique générale, dont les résultats avaient jusque-là toujours été publiés ouvertement, s’est retrouvée prise dans les filets du secret américain. Comme vous pouvez l’imaginer, cela n’a pas plu à Julian. Ses propres travaux se sont vu frappés par la censure…(…) C’est à ce moment, m’a dit Julian, qu’il a décidé de se consacrer à la dénonciation des organisations qui tentaient de garder des secrets et de dissimuler des informations dans le but de maintenir les masses ignorantes et défavorisées.
Voilà. C’était le 6ème épisode de la série WANTED qui vous emmène au cœur du réacteur de notre monde et vous en dévoilera les faces cachées.
Julian Assange est désormais prêt à inventer WikiLeaks…
Belgium4Assange
Texte écrit par Delphine Noels,
Avec la collaboration de Marc Molitor, Pascale Vielle et Bogdan Zamfir
Le 4 janvier 2021 sera une date historique : à Londres, la justice britannique rendra son verdict dans le procès d’extradition de Julian Assange. Quels sont les enjeux de ce procès ? En quoi nous concernent-t-ils directement ? Difficile d’avoir les idées claires à ce sujet tant la mésinformation et la désinformation ont été grandes.
A partir du 1er décembre et jusqu’au 4 janvier, Belgium4Assange diffusera quotidiennement un épisode de WANTED, série Facebook qui raconte la vie de Julian Assange en 34 épisodes.
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Source
The most dangerous man in the world, Andrew Fowler, Skyhorse Publishing, 2011.
The unauthorized autobiography, Julian Assange, Canongate Books Ltd, 2011.
Témoignage de l’ami hacker de Julian : https://pando.com/2013/09/14/how-the-us-government-inadvertently-created-wikileaks/
Julian nous recommande de lire Empire and Communications, Harlod Innis, Oxford: Clarendon, 1950.
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