LES NOUVEAUTÉS DE LA TAXE CAÏMAN
ou
“ Pour vivre heureux, nous ne pouvons plus vivre cachés et nous serons (un peu) imposés sur nos revenus, pas encore sur notre patrimoine”.
Quelques 15.000 Belges utiliseraient des structures étrangères à faible fiscalité, selon une évaluation de Maitre Typhanie Afschrift il y a plusieurs années. Depuis l’introduction de la Taxe Caïmans, certaines de ces structures étrangères à faible fiscalité sont imposées (généralement au taux de 30% du précompte mobilier) de manière transparente à l’égard des personnes physiques y liées, soit le fondateur (concept propre à la Taxe Caïman couvrant le fondateur, les héritiers et toute personne liée à la structure inscrite au registre UBO) ou à l’égard des bénéficiaires d’une distribution. La Taxe Caïman est un impôt fédéral sur des revenus ( distribués ou capitalisés) et n’est donc pas applicable en matière de droits de succession, ces derniers étant des impôts régionaux. Fin 2023, cette législation, très complexe, a été modifiée pour tenir compte notamment de diverses recommandations, notamment d’un audit de la Cour des Comptes (l’audit peut être consulté sur le site www.courdescomptes.be, domaine Etat Fédéral, sous domaine Rapports spécifiques).
1)SCI française (structure par laquelle des nationaux belges et des nationaux français domiciliés en Belgique détiennent des propriétés immobilières en France), STAK néerlandaise (structure par laquelle Albert Frère, décédé, avait organisé, via 2 STAK, son patrimoine depuis la fin des années 1980 et son transfert à ses 2 enfants et par laquelle la famille Colruyt a organise son patrimoine familial ; généralement, le mécanisme est le suivant : transfert des actions belges par les fondateurs à la STAK qui exercera les droits de votes dans les sociétés participées et en percevra les dividendes, les fondateurs obtiennent en contrepartie des certificats sans droit de vote de la STAK donnant droit à un dividende annuel, les fondateurs apportent ensuite les certificats à leurs successeurs par donation enregistrée hollandaise pour laquelle aucun droit de donation n’est dû en Hollande et n’était dû en Belgique jusqu’à décembre 2020, loi fermant la Kaasroute) et certains véhicules luxembourgeois (SPF et certaines Soparfi) seront soumis à la Taxe Caïman.
2) Les distributions de plus-values exonérées d’impôts sur les actions ou sur les biens immobiliers étrangers seront imposées.
3) Une exigence de substance plus stricte est mise en place, soit une activité opérationnelle effective dans le pays étranger d’établissement pour prouver qu’il ne s’agit pas de structures boites aux lettres.
4)Les conditions d’imposition à la Taxe Caïman des (compartiments de) fonds d’investissements propres (fonds familiaux) sont renforcées pour contourner l’utilisation d’hommes de paille permettant d’éviter la non imposition à la Taxe Caïman.
5)L’interposition de structures intermédiaires ne permet plus de contourner la Taxe Caïman. Il s’agit d’une extension significative du champ d’application de la Taxe Caïman.
6) Une Exit Taxe (Taxe finale au départ au taux de 30%) est mise en place en cas de départ du fondateur tel que cette notion est comprise pour la Taxe Caïman, en cas de transfert de la structure étrangère du pays étranger de résidence vers un autre pays que la Belgique et en cas d’apport d’une construction juridique à une autre construction juridique.
Malheureusement, cette Exit Tax ne sera pas appliquée aux riches Belges (tels les 2 premières fortunes, Mr Eric Wittouck et Mr Alexandre Van Damme ) qui, ces dernières années, ont émigré et se sont domiciliés dans des paradis fiscaux ou des régimes fiscaux très favorables notamment européens (le premier à Monaco, pas d’Impôt des Personnes Physiques; le second en Suisse, bénéficiaire du régime de l’imposition sur la dépense).
Ces modifications de la Taxe Caïman sont fortement contestées par certains des “fondateurs” concernés et par les avocats fiscalistes qui les représentent.
C’est juré, c’est promis, les BRÈVES DE LA QUINZAINE DE POUR continueront à vous informer des mesures prises pour aider nos amis les riches à “ Vivre heureux en ne vivant plus cachés et en étant imposés (un peu) sur leurs revenus, pas encore sur leur patrimoine”. |