Lafarge, Daesh et la DGSE. La raison d’État dans le chaos syrien

Ce mardi 19 septembre avait lieu une audience à la Cour de cassation concernant l’affaire Lafarge en Syrie dans laquelle le cimentier et ses dirigeants sont par ailleurs accusés de financement du terrorisme. Alors que le terme terrorisme plane frauduleusement autour du désarmement de l’usine de Bouc-bel-Air, voilà l’occasion d’un petit retour en arrière.

 

Audience de Lafarge à la cour de cassation, pour statuer sur le maintien de la mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui.

En octobre 2022, le volet américain de l’affaire Lafarge se clôturait. Le premier producteur de ciment au monde était poursuivi aux États-Unis pour avoir porté atteinte à la « sécurité nationale » afin de maintenir son activité en Syrie au prix du versement de commissions à divers groupes terroristes comme le Front Al-Nosra (à l’époque affilié à Al-Qaida) mais aussi à Daesh. La firme décidait de plaider coupable et de débourser 778 millions de dollars en échange de l’abandon des poursuites. Le volet français de l’affaire est loin d’être terminé. En France, Lafarge n’a pas la possibilité de se débarrasser du fardeau en faisant briller la monnaie. Il n’est pas sûr pourtant que ce soit la vertu qui pousse la justice française à traiter cette affaire encombrante, dans laquelle l’industriel, le pouvoir politique et les services de renseignement du pays des droits de l’homme traitent l’éthique comme une balle de flipper.