Covid : l’ombre de la CIA plane sur les données de santé européennes

C’est bien de question de souveraineté et d’espace de liberté qu’il s’agit 
D’un côté, il y a la perspective de progrès fabuleux en matière de prévention des maladies et d’aide au diagnostic. De l’autre, il y le risque d’une mainmise par des opérateurs privés sur des données essentielles à la vie privée : celles de notre santé. À ce niveau, la crise du Covid est un révélateur des questions et des tensions que la collecte et l’exploitation à grande échelle des données de santé posent. Au-delà de l’omniprésence des GAFA dans la nouvelle économie de l’e-santé, c’est bien de question de souveraineté et d’espace de liberté qu’il s’agit lorsque, avec les contrats décrochés par Palantir sur le vieux continent, c’est l’ombre de la CIA qui plane sur les données de santé en Europe.

Retour sur images. En mars, lorsque la première déferlante de la Covid secoue l’existence de toute la population belge, la ministre de la Santé de l’époque Maggie De Block met en place, avec le concours du ministre de l’Agenda numérique et de la Protection de la vie privée Philippe De Backer, la Data Against Corona Taskforce. Au centre des préoccupations du groupe de travail, la donnée de santé et les conditions de son traitement, notamment encadrées en Belgique par la plate-forme belge des applications mobiles de santé mHealth. L’enjeu dépasse largement la crise sanitaire et, sur le plan local, le lancement de l’application StopCovid.