Le mois de FÉVRIER de Reporterre

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 ARTICLE 1 

Ces mains invisibles qui recyclent nos déchets

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Précaires et déconsidérés, quelque 800 000 Brésiliens font vivre l’industrie du recyclage du pays. Ils luttent pour un emploi digne.

Brésil, reportage

Tac, tac, tac ! L’écho du bâton métallique qu’abat à bon rythme Antonio Marcos Fagundes résonne dans l’immense entrepôt, où s’étendent des montagnes multicolores d’objets en plastique, cartons et autres matériaux recyclables. « J’ouvre les boîtiers de ces alarmes incendie, je retire les circuits électriques et je trie les différentes parties », explique le Brésilien de 50 ans, un énorme sac à ses pieds déjà rempli de centaines de boîtiers démontés. Le butin est ensuite racheté par des entreprises de recyclage. C’est sur ces agents environnementaux, les « catadores », que repose toute l’industrie du recyclage au Brésil.

Un peu plus loin, Vanessa, 37 ans, perce des bouteilles en plastique avec un simple couteau, une étape indispensable avant leur compression mécanique, explique la catadora aux traits tirés. « Je remplis 40 sacs par jour environ. C’est beaucoup, mais ce qu’on fait ici, c’est encore très peu pour l’environnement », ajoute-t-elle, réaliste face à l’ampleur du défi du recyclage dans le pays.

Dans le pays, qui a produit près de 81 millions de tonnes de déchets en 2023, seuls 8,3 % ont été recyclés. Un faible indice qui s’explique en partie par des programmes de tri des déchets municipaux à la source encore limités, malgré une politique nationale entrée en vigueur il y a quinze ans. Le centre de tri de la Centcoop, où travaillent Antonio et Vanessa, est la deuxième plus grande centrale de coopératives de ramasseurs de déchets du Brésil, en périphérie de la capitale Brasília.

 

 ARTICLE 2 

Climat : une échéance cruciale ignorée par 95 % des pays

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Seulement 5 % des signataires de l’Accord de Paris ont rendu leur plan pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et ceux qui l’ont fait n’ont rien présenté d’ambitieux.

À peine plus de 5 %. Telle est la proportion des pays signataires de l’Accord de Paris sur le climat à avoir rendu leur copie à temps. Ils avaient jusqu’au 10 février pour publier leur nouveau plan de réduction des émissions, baptisé « contributions déterminées au niveau national » dans le jargon des diplomates. Malheureusement, faute de caractère contraignant, seuls 10 des 195 signataires ont respecté cette échéance.

En signant le traité international parisien, lors de la COP21 en 2015, les États s’étaient engagés à soumettre tous les cinq ans une feuille de route détaillant leurs objectifs climatiques à l’horizon 2035. Une première série a ainsi été dévoilée en 2015. Une autre en 2020, la troisième étant attendue cette année. Si cette mise à jour tarde, la COP30 — prévue en novembre au Brésil — pourrait bien être chaotique.

Le pays de Lula da Silva a affiché l’ambition d’intensifier la lutte contre le changement climatique lors de ce grand raout. Objectif : que la Terre entre enfin dans les clous de l’Accord de Paris, autrement dit que la température mondiale soit maintenue à +1,5 °C ou 2°C maximum au-dessus des niveaux préindustriels. Seulement, tant que les nouveaux plans ne seront pas publiés, les gouvernements continueront de s’appuyer sur ceux établis il y a cinq ans. Or, d’après les Nations unies, ceux-ci nous mènent droit vers une hausse des températures de 2,6 à 2,8 °C d’ici la fin du siècle.


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