Le Transnational Institute (TNI)[1] vient de publier un document qui met en évidence une tendance réconfortante : dans de nombreux pays on assiste à la (re)municipalisation de nombreux services publics. Des analyses argumentées et de nombreux exemples détaillés montrent que le dogme néolibéral qui prétend que le privé est plus efficace que le public est un mensonge que l’on finit par croire à force de l’entendre répéter. On peut dès lors espérer que s’amplifiera ce mouvement que décrit L’avenir est au public. Vers la propriété démocratique des services publics, la synthèse de l’étude réalisée par 22 chercheurs universitaires, aidés par les enquêtes de terrain menées par de nombreuses associations et syndicats
La crise sanitaire que nous vivons a montré que les autorités publiques sont le meilleur rempart contre des événements imprévus qui frappent l’ensemble de la société. Au pic de l’épidémie, même les responsables politiques de droite avaient des discours qui faisaient la louange de l’État qui méritait plus que jamais le qualificatif de « providence ». Il semble hélas que les mauvaises habitudes reviennent vite et déjà certains veulent à nouveau favoriser le privé. Or, la recherche du Transnational Institute montre que ce n’est pas qu’en période de crise que l’on a tout intérêt à s’appuyer sur la logique du public. C’est d’ailleurs ce que comprennent de plus en plus de municipalités de par le monde.
L’avenir est public
Sur une dizaine d’années, les chercheurs du TNI ont dénombré pas moins de 1.408 (re)municipalisations de services publics concernant 2.400 municipalités dans 58 pays (voir la carte ci-dessous).
Cette évolution touche certes principalement des pays dit développés mais des exemples très encourageants ont aussi été observés dans le sud. Cela incite les auteurs de la recherche à tirer un constat plutôt enthousiaste : « L’avenir est public. Aujourd’hui, partout dans le monde, les gens mettent en place de meilleurs services publics, plus démocratiques et inclusifs. Dans le contexte actuel de crise climatique, d’accroissement des inégalités et de montée de l’instabilité politique, ces services publics sont plus importants que jamais. Ce rapport montre qu’un autre monde est possible, et qu’élu∙e∙s, travailleu∙r∙se∙s et citoyen∙ne∙s ont déjà commencé à le construire ensemble. ».