Une histoire populaire du 1er Mai

Le premier mai n’est pas une « fête du travail. Cette interprétation relève d’une instrumentalisation vichyste d’une date fondatrice pour le mouvement ouvrier international. Je vous propose un voyage historique, en partant de Chicago jusqu’à Fourmies, pour saisir ce qui se cache derrière cette date si importante pour la classe ouvrière.

Le capitalisme, contrairement aux autres modes de production, est le premier à inscrire la mort au sein même du processus de production. 
Pour comprendre cette date historique, il faut partir aux Etats-Unis et plus précisément à Chicago. A la fin du 19e siècle, l’industrialisation du pays est intense. La ville de Chicago est en plein développement économique. Elle est désignée comme la « capitale industrielle » grâce à son industrie agroalimentaire, qui, par son activité, devient rapidement le première fournisseuse de viande de toute l’Amérique du Nord d’une part, et stimule le secteur de l’industrie métallurgique du pays d’autre part. Pour subvenir à son besoin de main-d’œuvre, la bourgeoisie locale se fournit en travailleurs européens, principalement allemands et irlandais, afin de compléter la division du travail avec les travailleurs locaux. Comme en Europe, les conditions de travail sont rudes. Les ouvriers travaillent 60 heures par semaine, six jours sur 7, pour seulement 1$ par jour. Les accidents du travail sont quotidiens et les morts trop souvent réguliers. Comme l’écrit le philosophe Emmanuel Renault, le capitalisme, contrairement aux autres modes de production, est le premier à inscrire la mort au sein même du processus de production.