La Ferme La Campagne est bien nommée, vu le projet de Valériane Vilim d’accueillir tout un biotope autour de l’alimentaire et du logement. La jeune femme, qui arrive à la quarantaine, était loin de l’idée de relancer une ferme. Elle a commencé à travailler à 19 ans comme employée de bureau. À l’approche de 21 ans, elle est engagée au Palais de Justice pendant 8 ans. Enceinte de jumeaux, elle élève ses enfants jusqu’à leur scolarité puis entame une formation professionnelle en ressources humaines. Le petite famille file alors en Provence et revient après 2 ans suite au décès de la maman de Valériane. « Dans l’évolution de ma carrière, je suis d’abord arrivée à être secrétaire de direction puis j’ai repris des études en cours du soir pendant 4 ans. J’ai traversé plusieurs postes de travail ».
La multi-casquette se rebiffe
En 2015, Valériane opère un grand tournant. « J’en avais ras le bol de l’attitude des patrons et des entreprises qui s’en mettent plein les poches et mettent le personnel sous pression. Je m’investis beaucoup parce que je suis comme ça, je m’adapte vite, je peux assurer beaucoup de tâches différentes. Alors je me suis mis en recherche d’un changement radical en me disant qu’il devait bien exister des entreprises humaines ! »
La question de l’alimentation intéresse la jeune femme depuis longtemps. Elle fréquente les épiceries bio mais ne se rend pas encore directement chez les producteurs. Et puis elle participe comme volontaire dans l’ONG Quinoa, qui sensibilise à la manière de consommer et d’être responsable : « À travers ce projet, on avait des week-end de formation théorique et des rencontres dans les fermes urbaines et rurales. On était en immersion, on logeait sur place. »
La vache, c’est un bonheur
« J’ai une attirance particulière pour la vache. Quand j’étais enfant, j’étais dans la ferme de mes oncle et tante et, à 6 ans, j’allais traire les vaches. J’ai renoué ce lien et depuis lors c’est dans l’agriculture que j’ai décidé d’avancer J’ai alors passé quelques mois à temps plein dans une fromagerie. On y fabriquait le lait à la fois de la vache, de la chèvre et de la brebis. J’ai ensuite travaillé dans une ferme en biodynamie, où j’étais à l’élevage. Après un projet de reprise de cette ferme qui n’a pas abouti, j’ai pris la décision de créer ma micro ferme paysanne… Je suis devenue ambassadrice de la coopérative Terre-en-Vue et je travaille au lancement de la coopérative pour.press. Puis, en 2017, j’ai pris un poste de secrétaire de direction dans une association environnementale à Namur où je suis toujours maintenant à 4/5ème temps. »
Recherche ferme obstinément
« J’ai beaucoup réfléchi sur mon avenir et battu la campagne pour trouver une ferme. Mes enfants qui n’avaient que 10 ans s’impliquaient également dans le projet. En 2018, j’ai le coup de cœur pour ma ferme actuelle et la ruralité de Beauraing. En un éclair j’ai vu tout mon projet de micro ferme paysanne avec un élevage de vaches laitières, la transformation du lait, une partie maraîchage, une chambre à la Ferme, une épicerie, un verger, un hébergement insolite avec yourte d’hôtes, des ateliers de reconnexion à la terre, etc. »
Avec les actes signés en janvier 2019, le projet de micro ferme paysanne devient davantage qu’un projet. Ce dont Valériane rêve, c’est éveiller la conscience par le travail à la ferme, par le travail avec la terre, avec la vache car elle représente la sagesse et inspire une démarche de progression personnelle. Elle souhaite que les gens prennent conscience de l’environnement « vivant » par une alimentation saine, par la fabrication du fromages et par diverses activités associant les animaux de la ferme.
La jeune paysanne organise des séminaires et la ferme a été créée en ASBL pour permettre diverses évolutions, notamment de l’insertion sociale et professionnelle. « Je suis seule dans cette création. J’ai une vache et une jeune génisse. J’emménage la fromagerie et je lance une campagne de financement participatif pour l’achat de matériel de fromagerie. J’ai confiance en l’avenir ». Valériane vend ses fromages depuis 2 mois, et c’est un réel engouement! Il y a de la demande à Beauraing et ailleurs.
Un financement participatif lui permet de diversifier ses fromages et de commencer ses ateliers de fabrication de fromages fermiers. Déjà 111 contributeurs, 5.565€ récoltés sur les 8.600€ espérés. Fin le 1er mars, donc plus que 7 jours pour soutenir la micro ferme à finalité Sociale Écologique et de Conscience.
Godelieve Ugeux
Page Facebook : Ferme La Campagne
Tel : 0498.41 72 68