Un humain nommé Julian

Nous vivons des temps obscurs et sombres. Bien entendu, le plombeur d’ambiance qu’est le Coronavirus y est pour quelque chose : pour beaucoup d’entre nous, l’année 2020 restera comme celle où il a fallu vivre confiné, rester enfermé chez soi, ne plus voir ses amis, être obligé de porter un masque dans la rue et se tenir à distance des gens qu’on aime. L’horreur intégrale. Autant de choses auxquelles nous ne sommes pas habitués. Autant de choses auxquelles nous ne voulons pas nous accoutumer. Car la vie, ce n’est pas ça.

La vie, c’est aimer, recevoir, donner, rencontrer, découvrir, voyager, faire des rencontres, flâner sans penser à rien, la vie c’est échanger des points de vue, des mots, des impressions, des sentiments, des baisers, des gestes de tendresse, des élans d’amitié, et une foule d’autres choses qui nous donnent envie de nous lever le matin et la satisfaction de nous coucher le soir venu.

Pourtant, ce bonheur simple échappe à une multitude de personnes qui s’échouent de diverses manières sur les récifs de l’existence. Pour certains, le quotidien rime avec solitude, déprime ou angoisse de n’avoir personne sur qui compter. Pour d’autres, il s’enlise dans la pauvreté, un logement insalubre, des factures impayés et pas un rayon de lumière financière en vue pour échapper à un avenir morose, lugubre, incertain… Victimes d’accident ou de maladie, d’autres doivent faire le deuil de leur santé, endurer des douleurs chroniques, s’habituer à être handicapé ou marcher à pas forcés vers le néant de leur disparition imminente. Si l’on est proche du malade, si l’on aime celle qui dépérit de jour en jour, si l’on estime celui qui s’amenuise inéluctablement, la douleur est atroce et le choc terrible…