Table des matières du dossier général ÉPISODE I : Prostitué chez Rothschild – Détaché à l’Elysée Chapitre I : 🔴NOUVEAU ! Macron est un évadé fiscal. Il n’a RIEN DÉCLARÉ de ses revenus tirés de la transaction Nestlé-Pfizer à 9 milliards |
CHAPITRE II
Nous avons commencé par le chapitre I intitulé « Nouveau ! Macron est un évadé fiscal. Il n’a rien déclaré du tout des revenus tirés de la transaction Nestlé-Pfizer à 9 milliards ». Nous voulions ainsi faire précéder ce chapitre II, au caractère plus général, par une information inédite démontrant à quel point cette non appropriation peut conduire : faire accéder au pouvoir suprême un évadé fiscal.
« Les citoyens doivent s’approprier le débat sur la finance, sans complexe ! Face aux crises financières, c’est aux citoyens qu’il revient de prendre le relais des politiques et de s’approprier le débat sur la finance. Depuis une vingtaine d’années, la finance est devenue pour la plupart d’entre eux un monde impénétrable, d’une complexité infinie. Ou du moins le croient-ils. Les choses sont beaucoup plus simples que tout ce que l’on a bien voulu leur expliquer ».
C’est l’injonction que prononçait Jean-Michel Naulot[1] en conclusion de son livre « Crise Financière. Pourquoi les gouvernements ne font rien », publié en octobre 2013. Pourtant pas un gauchiste militant, couteau entre les dents, Monsieur Naulot : non, un Banquier pendant plusieurs décennies qui fut aussi membre du Collège de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) de 2003 à 2013.
Depuis, cette injonction n’a de cesse d’être toujours plus pertinente alors que, 11 années après, viennent des Etats-Unis, du Royaume-Uni ainsi que du tout récent rapport de Mario Draghi, commandé par la Présidente de la Commission Européenne – Ursula Van Der Leyen – les assertions selon lesquelles les quelques mesures de régulation financière mises en œuvre depuis la crise financière de 2007-2008 seraient devenues des obstacles au développement de l’économie : un appel à une sorte de contre-réforme de la part d’« Experts » dont certains ont précipité la planète entière dans une crise financière et économique qui a plombé la dette publique des Etats puisque ces derniers, et donc leurs citoyens, ont dû procéder au sauvetage des banques.
A l’exception des très légitimes interpellations nées de son énigmatique première déclaration d’intérêts et de patrimoine auprès de la HATVP (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique) effectuée en 2014 relativement à ses revenus perçus dans le cadre de ses activités au sein du Groupe Rothschild, que sait-on précisément de la banque dans laquelle il a fait son entrée en septembre 2008 pour la quitter le 15 mai 2012 ?
Pour, le même jour, en « traversant la rue » rejoindre François Hollande, tout juste élu Président de la République, qu’il avait conseillé aussi discrètement qu’assidûment pendant sa campagne électorale sous le regard bienveillant de son employeur qui n’a pas semblé le moins du monde effarouché par la fameuse déclaration du Bourget du 22 janvier 2012, selon laquelle le candidat F. Hollande à la Présidence de la République faisait de la finance son adversaire en déclarant :
“Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera pas élu. Et pourtant, il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance”.
Et pour cause ! L’Employeur en question savait à quoi s’en tenir, lui qui trouvait parfait de voir son associé-gérant, qu’il payait à prix d’or, passer son temps à conseiller un candidat à l’élection présidentielle.
Alors que la crise financière 2007-2008 a dévasté toutes les économies et que les Etats ont dû venir au secours des banques, on aurait pu s’attendre à ce que le jeune E. Macron, devenu Inspecteur des Finances à sa sortie de l’ENA et exerçant cette fonction de 2004 à 2008, trouve là le moyen de témoigner de son sens de l’Etat- dont il est alors débiteur à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros au titre de ses frais d’études- en plein chaos financier, en se mettant à sa disposition. Eh bien non, il a fait l’inverse et au lieu de se mettre au service de l’Etat, il s’est mis au service d’une banque d’affaires en se mettant « en disponibilité » pour aller s’enrichir plutôt que de se consacrer, par exemple, à la régulation financière ! Tout un symbole alors que son entrée au sein du groupe Rothschild s’effectue précisément 10 jours avant la chute de Lehman Brothers.
A noter d’ailleurs que cette mise en disponibilité[7], « déclarée » comme telle par E. Macron lui-même, aurait dû donner lieu à un arrêté ministériel de disponibilité publié au Journal Officiel et dans les bulletins officiels des Ministères, resté pourtant introuvable selon le média Marianne. Cela aurait pourtant dû être le cas selon le Président Adjoint de la section du contentieux du Conseil d’Etat et membre de la Commission de déontologie de la fonction publique, Monsieur Jacques Arrighi de Casanova, lequel déclare :
« il est absolument impossible de quitter l’Inspection des Finances pour partir dans le privé sans qu’un arrêté soit publié au Journal Officiel ».
Critiqué pour ne pas avoir remboursé ses études (on parle de « la pantoufle » dans le jargon de la haute fonction publique) au moment où il filait chez Rothschild en 2008, Emmanuel Macron – alors devenu Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique depuis le 26 août 2014 – avait déclaré le 16 octobre 2014 à France Inter :
« J’ai quitté l’Etat pendant quatre ans, je suis revenu, j’ai été mis en disponibilité et j’ai réintégré la fonction qui était la mienne ».
Le Cabinet du Ministre s’en était alors allé à sa rescousse en indiquant qu’il n’y avait là rien d’anormal, le Corps de l’Inspection des Finances ne publiant pas les arrêtés ministériels concernant la carrière de ses membres.
Voilà donc un sujet où l’évidence devrait s’imposer d’elle-même, mais où l’ambiguïté s’installe : une constante, comme le « en même temps » chez E. Macron, qui ne craint pas d’encourager les jeunes à devenir milliardaires[9] tout en expliquant que ce ne sera pas son cas, ayant fait le choix – lui -, de se consacrer à la conduite de son peuple, après s’être présenté comme le moins fortuné des candidats à la Présidence de la République de 2017 (mais Poutou a quand même été le seul à le battre sur ce plan-là) après avoir expliqué sans ciller à la HATVP (Haute autorité pour la Transparence de la Vie Publique) qu’il était quasiment sorti fauché après avoir passé 4 années chez Rothschild, dont les 2 dernières aux plus hautes fonctions.
Une autre affaire que nous allons traiter dans un autre chapitre de ce premier épisode « Prostitué chez Rothschild, Détaché à l’Elysée ».
Christian Savestre
[1] Editions du Seuil, sous-titré « Un banquier sort du silence ». Jean-Michel Naulot a ensuite publié « Eviter l’effondrement », sous -titré « Les banquiers nous préparent une catastrophe financière pire que la précédente » paru en janvier 2017, chez le même éditeur.
[2] Le Monde du 20 septembre 2024.
[3] Lien donnant accès à la vidéo complète et à la vidéo résumée de la Rencontre avec Marlène Benquet :
https://pour.press/la-finance-autoritaire-vers-la-fin-du-neoliberalisme-3/
[4] https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/12/industrie-macron-appelle-a-une-pause-dans-la-reglementation-environnementale-europeenne_6173001_823448.html
[5] Rawi Abdela est économiste, Professeur à la Harvard Business School. Son ouvrage est publié par les Editions « Harvard University Press ». Dans un article publié en 2005 intitulé Le consensus de Paris : la France et les règles de la finance mondiale (Critique internationale, no. 28 (juillet/septembre 2005): 87–115) il démontre que la dérégulation des marchés financiers a été principalement faite par des personnalités françaises, notamment Jacques Delors (président de la Commission européenne de 1985 à 1995), Michel Camdessus (président du FMI de 1987 à 2000) et Henri Chavranski (président du Comité des mouvements de capitaux et des transactions invisibles (CMIT) de l’OCDE de 1982 à 1994). Selon lui, « c’est le consensus de Paris et non le consensus de Washington, qui est avant tout responsable de l’organisation financière mondiale telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire centrée sur des économies dont les codes libéraux constituent le socle institutionnel de la mobilité des capitaux.
[6] https://pour.press/chine-etats-unis-le-capitalisme-contre-la-mondialisation-avec-benjamin-burbaumer/
Extrait : https://pour.press/chine-etats-unis-le-capitalisme-contre-la-mondialisation-avec-benjamin-burbaumer/
[7] Mediapart du 26 octobre 2014: https://www.mediapart.fr/journal/france/261014/quand-macron-etait-fonctionnaire-et-banquier-la-fois
[8] Engagement qu’ils ont signé en application de l’article 50 quinquies du décret du 10 janvier 2002.
[9] https://www.youtube.com/watch?v=roJpZftZvFE (vidéo jeune milliardaire)