L’évasion fiscale :  un crime inscrit dans les traités européens

Les traités européens portent presque expressément l’évasion fiscale dans leurs textes. En effet, le principe de concurrence fiscale y est érigé en dogme et l’Union européenne est même dotée d’une instance juridique faite pour sanctionner tout pays réfractaire : la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Pourtant, les traités actuels, tout comme l’interprétation qui en est faite par la CJUE, relèvent de choix idéologiques purement néo-libéraux…

Il est d’une hypocrisie totale de faire semblant de s’étonner que les 28 pays autour de la table n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une nouvelle loi fiscale qui serait homogène et unique pour l’ensemble de l’Union européenne. La cause ? Les traités ! Et cela n’est pas être anti-européen que de le dire, au contraire, c’est ne pas le dire, qui est anti-européen. Il convient même de dénoncer tous les médias, politiques et économistes, qui, en mentant par omission et donc en entravant la bonne compréhension du problème par les peuples, entretiennent l’escroquerie généralisée. Parce qu’en continuant comme ça, en ne dénonçant pas cette aberration que constitue la concurrence fiscale, on fait le lit des régimes de droite et d’extrême droite qu’on voit peu à peu s’installer dans certains pays de l’Union européenne.

Alors que l’Union européenne ne reconnaît que huit paradis fiscaux dans le monde –  et l’OCDE un seul, c’est dire… -, il est pourtant évident que les paradis fiscaux se comptent par dizaines à travers le globe, dont plusieurs en Europe. Le 9 novembre 2017, Pierre Moscovici déclarait « Il n’y a pas de paradis fiscal à l’intérieur de l’Union européenne ». On ne le remerciera pas pour la clairvoyance de son analyse. En effet, pour lui, le Luxembourg n’est pas un paradis fiscal, les Pays-Bas ne sont pas un paradis fiscal, l’Irlande, dont on parle tous les jours, n’est pas un paradis fiscal, Malte, n’est pas un paradis fiscal, Chypre n’est pas un paradis fiscal… Bref, il n’y a plus de paradis fiscaux dans l’Union Européenne, merci M. Moscovici, pour votre mauvaise foi et votre soutien au dogme de la concurrence fiscale !