Les soins d’affirmation de genre ont une longue histoire aux Etats-Unis – et pas seulement pour les personnes transgenres

En 1976, une femme de Roanoke, en Virginie, nommée Rhoda, s’est vu prescrire deux médicaments : des œstrogènes et de la progestérone. Douze mois plus tard, un journaliste local a remarqué la peau étonnamment douce et les seins visibles de Rhoda. Il a écrit que les médicaments l’avaient rendue « si complètement féminine ».

C’était d’ailleurs le but recherché. Le centre médical de l’université de Virginie, situé à Charlottesville, non loin de là, disposait d’une clinique spécialement destinée aux femmes comme Rhoda. En fait, les médecins y prescrivaient des hormones et pratiquaient des interventions chirurgicales – ce que nous appellerions aujourd’hui des soins d’affirmation du genre – depuis des années.

Le fondateur de cette clinique, le Dr Milton Edgerton, avait fait ses armes en s’occupant de personnes transgenres à l’université Johns Hopkins dans les années 1960. Il faisait partie de l’équipe qui a créé la première clinique universitaire spécialisée dans l’identité de genre aux États-Unis en 1966.