Les Brèves de POUR (arrêtées au 26 mai 2024)

LES BRÈVES DE LA QUINZAINE DE POUR

  La quinzaine sociale, économique et environnementale en Belgique
vue par POUR en 7 BRÈVES.

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 BRÈVE 1 

L’ÉPINGLÉ DE LA QUINZAINE
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400 RICHES BELGES AU MOINS ET LA CRAINTE D’UN IMPÔT SUR LEUR FORTUNE PERSONNELLE

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Publiée ce samedi 25 mai 2024 dans 4 quotidiens dont 3 en français (Echo de la Bourse, Le Soir, La Libre) et 1 en néerlandais (De Tijd), quelques 400 RICHES BELGES AU MOINS, se présentant sous leur casquette d’entrepreneurs, ont choisi une Tribune Libre pour s’opposer à un éventuel Impôt sur la Fortune, en fondant l’essentiel de leurs arguments sur les vertus économiques de la mise en œuvre du patrimoine professionnel  “de” nos RICHES BELGES,  signataires et non signataires, et non pas sur la “situation fiscale” de leur patrimoine non professionnel direct ou indirect ou patrimoine privé, ce  bien que ce soit ce dernier que ceux-ci cherchent à protéger d’un impôt sur la fortune (et/ou d’un assujettissement effectif aux droits fiscaux de succession).
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L’opération médiatique est visiblement bien coordonnée.
Elle réagit  notamment aux enquêtes et analyses sur le patrimoine des Belges, lesquelles mettent en évidence, au travers des données de la Banque Nationale de Belgique,  l’accroissement du patrimoine du dernier décile et des derniers centiles (dont les signataires font partie).
La Tribune de nos 400 RICHES BELGES AU MOINS est surtout orientée vers l’électorat francophone (c’est dans cet électorat que le débat politique se concentre, exception faite du PVDA et un peu de GROEN en Flandres), 2 des quotidiens francophones étant des journaux “de masse”  (Le Soir et La Libre), l’Echo et De Tijd n’étant pas des journaux de masse mais spécialisés.
La Tribune paraît le lendemain de la publication du sondage électoral des journaux LE SOIR-RTL-TVI- Het Laatse Nieuws-VTM publié le 24 mai 2024. Mais, est-ce vraiment un hasard ?
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Beaucoup de ces 400 RICHES BELGES AU MOINS sont  inconnus à Bruxelles  et en Wallonie car domiciliés en Flandres, même si les holdings et entreprises “de certains” ont des activités à Bruxelles et en Wallonie. Parmi les signataires, relevons Luc Bertrand (AVH), Jan Clarebout (Clarebout, vous mangez ses frites), Dominik De Clerck (groupe Beaulieu), Jacques Delen (Banque Delen), Marc du Bois (Spadel, vous buvez ses eaux), Evelyn du Monceau (UCB), Christian Dumoulin (Koramic), Marnix Galle (Immobel), Gaetan Hannecart (Matexi), Charles Beauduin (Barco), Filip Balcaen (Batisse), Cedric Van Belle (Puratos), Guido Van Herpe (La Lorraine, vous mangez ses pains et sa pâtisserie), Henri-Jean Velghe (Bekaert).
N’y figurent pas quelques TRÈS RICHES BELGES du haut du classement, domiciliés à l’étranger,  à Monaco (pas d’IPP), en Suisse (dans le très favorable régime de taxation sur la dépense réservé dans certains cantons aux résidents étrangers très fortunés ) ou au Royaume-Uni (dans le régime anglais  des NON-DOM ou Résidents Non Domiciliés, lequel autorise une non-imposition des revenus de source non UK, par exemple de source belge, et que l’actuel Gouvernement anglais vient de durcir).
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Beaucoup d’entre eux “ont” des STAK hollandaises [1] (soumises depuis peu à la Taxe Caïman sur les revenus qu’elles distribuent ) et d’autres des Fondations liées à des AdministratieKantoor/ Bureaux d’Administration (équivalent belge de la STAK hollandaise mais non soumise à la Taxe Caïman qui ne concerne que les constructions étrangères, les revenus distribués étant soumis aux impositions belges, notamment le précompte mobilier).
Lors de leur constitution, les fondateurs apportent aux STAK et à la Fondation liée au  Bureau d’Administration, les actions qu’ils détiennent dans les holdings familiaux et dans les sociétés participées et reçoivent en échange des certificats sans droit de vote (ne créant légalement aucun lien d’actionnaire) donnant droit à un dividende annuel de la part de la STAK ou du Bureau d’Administration.
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Les détenteurs du patrimoine professionnel ne sont donc plus les Personnes Physiques fondatrices ou familles (ceux qui signent la Tribune et qui seraient soumis à un Impôt sur la Fortune qu’ils détiennent) qui n’ont plus qu’un droit à dividende (revenu),  mais  dans les 2 cas, les STAK ou les Bureaux d’Administration, qui ne seraient pas (dans les propositions des partis politiques socio-démocrate, écologiste et de gauche radicale, qui, tous, lors de débats, ont réfuté vouloir s’opposer à la mise en cause entrepreneuriale)  soumises à un impôt sur la fortune. (Sauf si, comme en Suisse ou au Luxembourg, une telle imposition sur la fortune était appliquée également sur le patrimoine des entités collectives statutaires).
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Ces structures, STAK hollandaise et équivalent belge, permettent également d’échapper ou de diminuer fortement le paiement des droits de succession, qui sont en Belgique un impôt régional et sont dus  en cas de décès du fondateur ou d’un détenteur des certificats,  au motif que la valeur patrimoniale de certificats  sans droit de vote donnant droit uniquement  à un dividende est  inférieure à la valeur patrimoniale d’une participation en actions dans les sociétés contrôlées par la STAK ou par le Bureau d’Administration (ces actions, outre le droit de vote y liées, perçoivent également des dividendes venant des sociétés participées supérieurs aux dividendes redistribués aux détenteurs des certificats). En Belgique, les Fondations liées aux Bureaux d’Administration sont soumises à une taxe compensatoire aux droits de succession, dont le taux à été relevé par la Vivaldi mais reste insuffisant pour compenser la perte de droits de succession selon Luc De Broe, professeur de fiscalité à la KUL et un des experts en fiscalité du CDV. 500 grandes familles de RICHES BELGES évitent ainsi les droits fiscaux de succession.
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Les certificats donnant droit à un dividende annuel détenus sur les Stak et sur les AdministratieKantoor ne participent donc pas d’un patrimoine professionnel pour leurs détenteurs mais d’un patrimoine privé.
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Pour ne pas allonger cette chronique et bien que les 400 RICHES BELGES AU MOINS évitent les questions du ruissellement de leurs richesses via leur contribution personnelle aux ressources de l’Etat, on vous épargnera la liste de ceux des 400 RICHES BELGES AU MOINS qui ont, eux ou des membres de leur famille, des offshores dans divers paradis fiscaux, la liste de ceux des  400 RICHES BELGES AU MOINS dont certaines de leurs entreprises ont payé ces 30 dernières années des suppléments d’impôts pour évasion fiscale illégitime et/ou fraude fiscale, la courte liste de ceux des 400 RICHES BELGES AU MOINS qui, à l’occasion d’une succession familiale, ont bénéficié d’évaluations très basses du patrimoine soumis aux droits fiscaux de succession, et la liste de ceux des 400 RICHES BELGES AU MOINS qui ont construit la fortune personnelle, qu’ils retirent des activités économiques mises en œuvre, de la privatisation des biens publics et des subsides bienvenus des Autorités Publiques européennes ou régionales.
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Bref, un peu beaucoup manipulatoire et faux cul cette Tribune d’une partie de nos grands assistés fiscaux quant à leur patrimoine personnel ?
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N’oubliez pas :
SOYEZ FIÈR.E.S, NOUS SOMMES LES CINQUANTE NUANCES DE GAUCHE, NOUS  CHANGEONS LE MONDE EN MIEUX, EUX PAS.