LE JOUR (ou le mensonge… ?) LE PLUS LONG

6 juin, à 80 ans du débarquement

Des chefs d’État, des rois et princes par douzaines, des journalistes par centaines et, bien entendu, les médias avec tout leur arsenal seront là pour fêter le débarquement ou, plus exactement, ce script cherchant à présenter les États Unis comme les artisans uniques de la liberté retrouvée en Europe, comme les héros, quasi solitaires, de la victoire sur le nazisme. Cette année, la mystification risque d’être encore plus bruyante à l’occasion du 80ème anniversaire de cet événement.

Loin de nous, l’intention mesquine de minimiser la bravoure, le courage de ces jeunes américains, britanniques, français et canadiens, souvent adolescents, qui furent largués des avions ou débarqués des bateaux et qui devaient plonger dans une mer hostile avec une moyenne de 60kg de matériel sur les épaules pour aller combattre l’armée du IIIe Reich. Bien au contraire, leur mémoire mérite tous les hommages.

Mais de là à détourner l’histoire et chercher à faire oublier que ce fut bien l’Union soviétique, avec l’action combinée de la résistance de son peuple, organisé dans des milliers de groupements de partisans et l’héroïsme de son armée, qui eut le mérite de contenir, puis de briser complètement le rouleau compresseur hitlérien lors de batailles mémorables, chercher à inverser si grossièrement les rôles, c’est une entreprise digne d’un Goebbels. C’est pourtant ce qui caractérise la pratique des médias de masse occidentaux suivant les instructions de leurs gouvernements sur la manière de traiter le débarquement et, au-delà, l’ensemble des faits de la Deuxième Guerre mondiale.

C’est pourquoi ils taisent le fait que 75% des pertes allemandes d’avant le débarquement furent le fait de l’Armée rouge et que la seule bataille de Stalingrad a éliminé deux fois plus de divisions allemandes que l’ensemble des opérations menées à l’Ouest entre le débarquement et la capitulation nazie.