Il reste des langes à disposition !; Philippe Defeyt; POUR; www.pour.press;

Il reste des langes à disposition ! (2)

PARTIE 2

Nous avons vu dans la chronique précédente les limites et défauts de toutes ces aides inventées au cours des dernières décennies pour lutter contre la précarité ou aider le citoyen en général. Voici la suite de l’analyse.

Que des aides spécifiques soient conditionnées ou pas à un seuil de revenu ou à un statut, il n’y a aucune vue d’ensemble de l’impact de ces mesures sur la redistribution des revenus. Par ailleurs, leur mise au point  dégénère souvent en compromis plus ou moins lisibles et se perd dans la complexité du monde réel.

L’exemple de l’aide au koteurs qui habitent loin de leur université – voulue par un député luxembourgeois (la fameuse exception luxembourgeoise!) – l’illustre à suffisance. A partir de quel kilométrage ?, comment mesurer la distance ?, si deux logiciels donnent des différences en km, lequel, retenir ?, quid s’il y a un déménagement en cours d’année  académique ?, comment respecter la liberté philosophique dans le choix de l’institution ?, donne-t-on cette prime même à des étudiants qui bénéficieraient d’un kot bon marché (chez de la famille par exemple) ?, intègre-t-on aussi les hautes écoles dans le dispositif ?, comment la donner et quand ?, etc. D’une manière générale j’ai du mal à comprendre la ratio legis de cette aide. Certes, un étudiant qui est éloigné de son institution en km est en quelque sorte contraint à koter ; mais pourquoi pas, dès lors, de ne pas accorder la même aide à tous ceux qui, pour d’autres raisons, sont aussi contraints de le faire. Je pense par exemple à des étudiants vivant dans une zone rurale très mal desservie par des transports en commun (qui mettent donc parfois plus de temps qu’un étudiant habitant à 80 km mais sur un axe ferroviaire bien desservi) ou à ceux qui ont des horaires tardifs pendant les stages.

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