Les Brèves de POUR (arrêtées au 31 juillet 2024)

LES BRÈVES DE LA QUINZAINE DE POUR

  La quinzaine sociale, économique et environnementale en Belgique
vue par POUR en 7 BRÈVES.

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 BRÈVE 1 

Analyse des résultats des élections résultats du 9 juin 2024 en Région Wallonne
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” Quelles évolutions pour la DROITE et pour la GAUCHE en Région Wallonne ?”

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Après nous être intéressés aux résultats des élections du 9 juin 2024 en Région de Bruxelles-Capitale (Brève 1 du 28 juin 2024) et en Région Flamande (Brève 1 du 17 juillet 2024), nous nous sommes intéressés aux résultats en voix en Région, du même point de vue, ” Quels glissements de voix à Droite et à Gauche en Région Wallonne ?”.
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Par DROITE, on considère tous les partis qui s’en réclament, MR, Les Engagés, DEFI, les listes déposées par la NVA, les listes d’extrême droite.
Par GAUCHE, on considère les listes qui s’en réclament, PS, Ecolo, PTB, diverses listes de gauche extraparlementaire.
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Donc, de nouveau, on s’est livré à quelques calculs, additions et soustractions, dont on vous présente les résultats, sauf erreur mathématique de notre part.
Pour rappel, la Région Wallonne compte 11 circonscriptions électorales (4 en province du Hainaut, 3 en Province de Liège, 2 en province de Namur, 1 en province du  Brabant Wallon et 1 en province du Luxembourg).
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1.1. Comparaison des votes valables aux élections fédérales de 2024 et de 2019.
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DROITE telle que définie passe de 893308 voix en 2019 (y compris les 159570 voix des différentes listes d’extrême droite) à 1174809 voix en 2024 (y compris les 40720 voix de la liste NVA, animée par d’anciens proches du MR sur un discours très à droite propre a capturer certaines voix de droite extrême et d’extrême droite s’exprimant antérieurement via Les Listes Destexhe ou le Parti Populaire, et les 64058 voix de la liste d’extrême droite).
Les voix d’extrême droite régressent de 54892 voix, nourrissant probablement le MR dan sa campagne très droitière par certains aspects.
Les voix de DEFI (dont l’ambition de capturer une part significative des voix centristes wallonnes désaffiliées ou partiellement désaffiliées, dont le potentiel est parfois évalué à 20% des électeurs wallons, échoue de nouveau) régressent de 34926 voix, nourrissant probablement Les Engagés (qui se sont placés clairement sur le même créneau, qu’Ecolo occupe également à côté de ses électorats loyaux de gauche et/ou génétiquement écologistes).
Le MR, au pouvoir dans les législatures fédérale et wallonne précédentes, en participation-opposition au Fédéral (avec des déclarations fortes de son président GL.Bouchez visiblement corrélées à la pratique, fusse-t-elle verbale, de son vice-premier D.Clarinval, après le départ de Sophie Wilmes, ce qui autorisa, sur certains points, des gains politiques effectifs visibles au MR), gagne, après une longue campagne violente et aux accents illibéraux contre Ecolo (campagne qui a fait certainement le jeu de Les Engagés ) et contre les autres différentes nuances de GAUCHE, 169367 voix (un tiers au minimum provenant des anciennes listes de droite extrême et d’extrême droite, le MR récupérant également des voix qui le soutenaient antérieurement et qui, en 2019,  s’en étaient détournées pour soutenir Ecolo).
Les Engagés, dans l’opposition au Fédéral et en Région Wallonne sous les législatures fédérale et wallonne précédentes,  gagnent 201630 voix, soit plus de deux fois la perte des voix qu’ils avaient encaissée en 2019 par rapport à 2015 ( nouvelles voix dont 15% proviendraient d’anciens électeurs de DEFI, Les Engagés récupérant également une part très importante des voix qui les avaient quittés lors des élections de 2019 et absorbant très probablement des voix centristes qui antérieurement soutenaient le PS, outre l’habituelle prime à l’opposition).
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GAUCHE, telle que définie, passe de 1151686 voix en 2019 à 861772 voix en 2024, soit une perte  de 289914 voix, distribuées sur toutes les composantes de GAUCHE (165515 sur Ecolo, 76340 sur le PS, 39924 sur le PTB et 8035 sur Autres gauches).
Le PTB (Il ne se présentait pas en 2024 en  province du Luxembourg. Il y avait capturé  15424 voix aux élections fédérales de 2019, certains de ces soutiens non membres du PTB ayant ultérieurement rejoint le PS) recule de 39924 voix (tout en progressant de + 1938 voix en Brabant Wallon, il perd 13,4% de son électorat de 2019 en province de Namur, 10, 43% de son électorat de 2019 en province de Liège et 10,55% de son électorat de 2019 en province du Hainaut).
La question se pose pour le PTB (comme elle s’est posée par exemple pour le SP, parti similaire et de même origine historique aux Pays Bas, et parti “frère” du PTB), tant aux élections fédérales que régionales, si  dans ses bastions électoraux historiques de Wallonie (le PTB conservant par ailleurs des marges de progression importantes en Flandres, en Région de Bruxelles Capitale et en Wallonie, dans les provinces du Luxembourg et du Brabant wallon) le PTB n’aurait  pas atteint le plafond de ce qu’un tel parti (de gauche radicale, avec un programme de réformes radicales de rupture) peut atteindre.
Le PS, qui était au pouvoir au Fédéral et en Région Wallonne (sans logique de participation-opposition au Fédéral et sans que les déclarations fortes de P.Magnette, président du PS, ne soient, pour ce qui était visible, corrélées à la pratique,  fusse-t-elle verbale, de son Vice-Premier PY.Dermagne,   et sans aucune visibilité des gains politiques obtenus quant à ces déclarations fortes) passe de 541428 voix en 2019 à 465088 voix en 2024, la perte en voix étant probablement celle d’électeurs centristes qui suivaient le PS (au delà de l’erreur stratégique, pour nous mais pas pour le PS, et tactique, pour nous et pour le PS,
 de se protéger excessivement à gauche contre le PTB  sans réellement couvrir stratégiquement, pour nous mais pas pour le PS, et tactiquement, pour nous et pour le PS, son flanc droit, car “on” cherche, sans l’avouer,  une alliance avec les Engagés permettant d’ éliminer le MR et sans se soucier de l’impact électoral de telles stratégies et tactiques. L’impact des “affaires” dans lesquelles certains mandataires socialistes, considérés comme des figures historiques de premier plan ou de second plan en Wallonie, sont impliqués, sous réserve de la présomption d’innocence, ne doit par ailleurs pas être sous estimé sur les électorats centristes qui suivent  ou suivaient le PS).
Ecolo, au pouvoir au Fédéral et en Région Wallonne (dont les 2 co-présidents furent, l’un,  wallon,  quasi mutique, l’autre, bruxelloise,  plus présente sans réellement convaincre) passe de 311308 voix en 2019 à 145793 voix en 2024, soit une perte de 165515 voix, une partie significative de l’électorat de 2019 d’Ecolo retournant chez Les Engagés qu’il avait quitté sous sa dénomination CDH en 2019 ou gagnant Les Engagés en 2024).
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1.2. Comparaison des votes valables aux élections européennes de 2024 et de 2019.
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Aux élections européennes, en Région wallonne, GAUCHE passe de 1214798 voix en 2019 à 962283 voix en 2024, soit une perte de 252515 voix.
Le score de GAUCHE en Région Wallonne, supérieur aux élections européennes de 2019 aux scores de GAUCHE aux élections fédérales et régionales de 2019, reste en 2024 supérieur aux élections européennes comparé aux scores de GAUCHE aux élections fédérales et régionales de 2024, la perte de GAUCHE aux élections fédérales (289914 voix) étant par ailleurs supérieure à la perte de GAUCHE aux élections européennes (252515 voix), celle-ci étant supérieure à la perte aux élections régionales (243970 voix).
Le PS passe de 554864 voix en 2019 à 438517 voix en 2024, perdant 116347 voix,  le premier de liste E.Di Rupo n’y faisant pas un score magnifique.
Ecolo passe de 365748 voix en 2019 (un score plus élevé que ses scores aux élections fédérales et régionales de 2019) à 189068 voix (un score plus élevé que son score aux élections fédérales et régionales de 2024) en 2024, soit une perte de 175680 voix plus importante aux élections européennes qu’aux élections fédérales et régionales de 2024.
Le PTB passe de 295186 voix en 2019 à 289538 voix en 2024, soit une perte de 5648 voix.
Gauche Anticapitaliste, dont les animateurs contestaient que le PTB puisse représenter seul l’alternative de la gauche radicale anticapitaliste en Wallonie et à Bruxelles, rassemble en 2024 45160 voix, aucune candidature équivalente ou similaire n’existant en 2019. Vu la faible perte de voix du PTB, oserait-on penser que Gauche Anticapitaliste a surtout pris des voix au PS et à Ecolo ?
Aux élections européennes, en Région wallonne, DROITE passe de 792289 voix en 2019 à 1148188 voix en 2024, soit une progression de + 355359 voix, supérieure à la perte de  voix de GAUCHE, DROITE ayant absorbé nombre d’électeurs qui ne votaient qu’aux élections européennes.
Le score de DROITE, qui était aux élections européennes de 2019 (792289 voix) inférieur à ses scores aux élections fédérales (8993308voix) et régionales (838696) de 2019, est en 2024 relativement proche dans les trois élections (1148188 voix aux élections européennes, 1154328 voix aux élections régionales et 1174809 voix aux élections fédérales liste NVA incluse).
Le MR passe de 396316 voix en 2019 à 766910 voix en 2024, soit une progression de + 370594 voix, absorbant l’essentiel des 102297 voix que le Parti Populaire (Droite extrême, dissous) avait collecté en 2019 et bénéficiant également de la popularité, en grande partie personnelle et non politique, de Sophie Wilmes.
Les Engagés passe de 192153 voix en 2019 à 327649 voix en 2024 (un niveau inférieur de près de 100000 voix à  leur niveau atteint en 2024 aux élections fédérales et de 100000 voix inferieur à leur niveau atteint aux  élections régionales, une bonne mesure de l’effet Sophie Wilmes aux élections européennes, attirant en Région Wallonne au MR  100000 voix se sentant proche de Les Engagés) soit une progression de + 135496 voix.
DEFI passe de 102061 vœux en 2019 à 53629 voix en 2024, soit une perte de – 48432 voix.
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1.3. Comparaison des résultats aux élections  régionales de 2024 et de 2019.
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DROITE, telle que définie,  passe de 838696 voix en 2019 ( les élections régionales de 2019,  où le MR collectait 435878 voix et où le CDH collectait 223775 voix, étaient celles où MR et CDH avaient atteint le niveau le plus faible depuis les  élections régionales de 1995 où le PRLFDF collectait 447542 voix et où le CDH collectait 407741 voix,  la DROITE collectant en 1995 976186 voix dont 120903 voix d’extrême-droite) à 1154328 voix en 2024, soit une progression de 314632 voix, plus importante de 70662 voix  que les pertes de GAUCHE de 243970 voix.
DROITE, telle que définie, retrouve aux élections régionales de 2024 un niveau en voix (1154328 voix dont 55794 voix d’extrême droite)  supérieur de + 84597 voix au niveau que DROITE, telle que définie, avait atteint aux élections régionales de 2014 (1069731 voix, dont 160771 voix d’extrême droite).
Le MR passe de 435878 voix en 2019 à 612490 voix en 2024, soit une progression de 176612 voix, intégrant une partie des voix d’extrême droite.
Les Engagés passe de 223775 voix en 2019 pour le CDH à 427479 voix en 2024, soit une progression de 203775 voix, une progression plus du double de la perte encaissée entre 2014 et 2019 de 86720 voix. Les Engagés retrouve aux élections régionales de 2024 un niveau de voix supérieur à celui, le plus important,  atteint lors des premières élections régionales de 1995 (407441 voix).
DEFI passe de 84219 voix en 2019 (le niveau le plus élevé atteint par ce parti se présentant seul en Wallonie) à 55794 voix en 2024, soit une perte de 24825 voix.
L’extrême droite  passe de 94824 voix en 2019 à 58565 voix en 2024 (sur 1 liste), soit son niveau le plus bas aux élections régionales depuis 1995 (120903 voix sur 4 listes), loin des sommets atteints en 2004 (185866 voix sur 5 listes) et en 2014 (160771 voix sur 6 listes).
GAUCHE, telle que définie (les résultats des listes spécifiquement wallonnes de 2014 et de 2009 n’ont pas ete rattachés à GAUCHE pour la comparaison en voix de  1995 à 2024 pour chaque élections régionales), passe de 1118938 voix en 2019 (son plus haut niveau depuis les  élections régionales de 1995 où GAUCHE captait 881586 voix) à 874968 voix en 2024 (soit un niveau quasi similaire à celui de GAUCHE aux  élections régionales de 1995 et son niveau historique le plus bas), soit une perte de 243970 voix par rapport aux résultats de 2019.
Le PS passe de 532442 voix en 2019 à 480418 voix en 2024, soit une perte de 52024 voix.
Ecolo passe de 294631 voix en 2019 à 144489 voix en 2024, soit une perte de 150442 voix et le score le plus bas aux élections régionales depuis 1995 ( 52799 voix en moins que son score de 1995 et 23727 vois en moins que son score de 2004, les 2 scores les plus bas d’Ecolo aux élections régionales), Ecolo étant comprimé à son électorat historique.
PTB passe de 278343 vois en 2019 à 250361 voix en 2024, soit une perte de 27982 voix (mais ne se présentait pas dans le Luxembourg où il avait collecté 14933 voix en 2019, certains de ses soutiens non membres du PTB étant passés ultérieurement au PS).
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En examinant les résultats du PS depuis 2004 (son plus haut niveau aux élections régionales depuis 1995), on remarque que :
● en 2004 (MR et CDH étant à un niveau un peu supérieur de leurs scores de 1999), le PS avait gagné quelques 166914 voix au détriment  essentiellement d’Ecolo ( ce dernier  avait conquis en 1999 150000 voix  essentiellement sur le CDH et sur le PS)  et très subsidiairement de l’extrême gauche (16370 voix soit 60 % des scores de l’extrême gauche en 1999);
● en 2009, le PS perd 69978 voix, le PTB progressant de 12659 voix par rapport à 2004, près de 56000 voix du PS retournant vers Ecolo, qui  capte également des voix du MR et du CDH;
● en 2014, le PS perd 25150 voix par rapport à 2009, le PTB progressant de 93007 voix et captant, outre des voix PS, par ailleurs une partie plus significative de la perte d’Ecolo de 196121 voix (notamment  des voix qu’Ecolo avait pris au PS en 2009), perte dont une partie est également captée par le MR;
● en 2019, le PS perd 100231 voix par rapport à  son résultat de 2014, le PTB progressant de 160461 voix (prenant fortement  des voix au PS mais également à d’autres sources dont très certainement  Ecolo) et Ecolo progressant de 118145 voix (prenant des voix au MR et au CDH) , dans un contexte où MR perd 110485 voix, le CDH perd 86720 voix, l’extrême droite perd 65947 voix et DEFI gagne 32309 voix.
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Si on peut tirer de ce court examen que le PTB s’est construit en capturant des voix de gauche (certaines provenant de la gauche chrétienne non socialiste, certaines de la gauche socialiste, certaines d’autres groupes de la gauche radicale dont le PC, certaines originelles de la gauche écologiste, qui ont notamment, avant d’arriver au PTB, fait un détour, pour ces 4 composantes, par Ecolo ou par le PS, et vice versa), ce court examen montre également l’existence d’un électorat centriste désaffilié naviguant entre MR, CDH, ECOLO, DEFI et PS.
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On peut tirer la conclusion raisonnable que c’est essentiellement (hors une partie des électorats d’extrême droite et de DEFI qui ont migré, a l’intérieur de DROITE, vers le MR et Les Engagés) cet électorat centriste qui a migré en 2024 de GAUCHE vers DROITE, retournant pour certains à leurs bercails originels.
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Également, si on examine l’évolution en voix  au niveau des résultats par province en Région Wallonne entre 2019 et 2024, les résultats suivants apparaissent :
● Si en 2019, GAUCHE hors PTB est supérieur en voix à DROITE hors extrême droite dans les provinces du Hainaut et de Liège, cette domination en voix  a disparu en 2024 et en 2024, DROITE hors l’extrême droite domine en voix GAUCHE hors PTB dans les provinces de Liège, Hainaut, Namur, Luxembourg et Brabant Wallon.
● Si en 2019, GAUCHE, PTB inclus, est supérieur en voix à DROITE hors extrême droite dans les provinces du Hainaut et de Liège, cette domination en voix ne persiste en 2024 que dans les votes de la province du Hainaut, et DROITE hors l’extrême droite domine en 2024 en voix GAUCHE, PTB inclus, dans les provinces de Liège, Namur, Brabant Wallon et Luxembourg.
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On précise que le PS est actuellement absent de la seule députation permanente (qui gère chaque province) de la province de Namur et gère avec le MR les provinces de Liège, du Hainaut et du Brabant Wallon, et avec Les Engagés celle du Luxembourg.
Les élections provinciales d’octobre 2024, si les résultats de juin 2024 devaient être confirmés, pourraient être l’occasion d’une redistribution des cartes, défavorable au PS, dans la gestion des provinces wallonnes (provinces que la nouvelle majorité régionale MR Les Engagés veut supprimer…en 2030).
L’Union des Gauches de GAUCHE, à défaut de s’être un jour faite en Région Wallonne pour y exercer le pouvoir, s’y fait visiblement aujourd’hui à la Région Wallonne (à la Communauté Française) et demain peut être aux Provinces pour y siéger dans l’opposition.
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1.4. Comparaison des élus régionaux en 2024 et en 2019.
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En 2024, en comparaison de 2019,
– MR obtient 26 députés régionaux, soit + 6;
– Les Engagés 17 députés régionaux, soit + 7;
Soit 40 députés régionaux pour DROITE;
– PS, 19 députés régionaux, soit – 4;
– Ecolo, 5 députés régionaux, soit – 7;
– PTB, 8 députés régionaux, soit – 2;
Soit 32 députés régionaux pour GAUCHE.
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De 1995 à 2024, les évolutions de GAUCHE et DROITE en nombre de députés régionaux ont été les suivantes:
● GAUCHE domine DROITE en 1995 (38 G pour 37 D), en 1999 (39 G pour 36 D), en 2009 (43 G pour 32 D) et en 2019 (45 G pour 30 D);
● DROITE domine GAUCHE en 2004 (38 D pour 37 G), en 2014 ( 39 D pour 36 G) et en 2024 (43 D pour 32 G).
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1.5.Les électorats centristes, désaffiliés ou partiellement désaffiliés, présents depuis 25 ans en Région Wallonne et fortement volatils, que tous les partis classiques (Les Engagés, DEFI, Ecolo, PS, MR) (re)capturent ou ont l’ambition de (re)capturer, avec plus ou moins de bonheur, de manière plus ou moins importante, avec plus ou moins de régularité, ont quitté en 2024 PS, Ecolo et DEFI et ont rejoint, selon leurs sensibilités centristes, Les Engagés et le MR, soit une migration de GAUCHE vers DROITE.
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Dans des prochaines BRÈVES de la QUINZAINE de POUR, nous reviendrons sur l’évolution en longue période de GAUCHE et de DROITE en Belgique et dans ses Régions et sur l’évolution des composantes de celles-ci.
Également, nous espérons vous offrir, dans nos articles hors BREVES, quelques articles d’interventions et de réflexions sur les résultats des élections du 9 juin 2024.
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 BRÈVE 2 

Fraude fiscale et évasion fiscale illégitime

– Episode 2 –
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Les grands courants de fraude fiscale contrôlés par l’ISI et non contrôlés par l’ISI, ceux qui existent toujours  et ceux qui ont disparu et pourquoi, et les résultats, ceux obtenus ou pas par l’ISI et ceux obtenus par d’autres structures administratives suppléants à l’ISI, et quelques réflexions (Pièce en trois actes).
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Premier Acte
L’Inspection Spéciale des Impôts, La Vieille Dame et la Mort, hommage à Franz Liszt et au Capitaine Marleau 
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Constituée en 1980 à la demande du Gouvernement de l’époque par la fusion des Sections Spéciales de l’Administration des Contributions Directes et de l’Administration de la TVA en une Administration de l’Inspection Spéciale des Impôts, appelée ISI, et opérationnelle dès 1981, elle regroupe à son origine quelques 400 agents en 5 directions territoriales, dont 2 à Bruxelles, qui traitent par an  quelques 400 dossiers de grande fraude fiscale en matière d’impôts directs et de tva. Début des années 1990, les 2 directions bruxelloises sont fusionnées en une seule. En 1995, par le Gouvernement de l’époque, un Administrateur général adjoint (AGAI) est mis en place, en charge de la coordination de la lutte contre la fraude fiscale, des méthodes de sélection et de contrôle des dossiers et de supervision des activités de sélection et de contrôle des dossiers, l’AGAI et ses services, notamment le Comité Anti Fraude ( mis en place en 1980 mais rapidement tombé en inactivité, il se voit doté à partir de 1995 d’ un minimum de personnel permanent et de la possibilité de mettre en place des task force antifraude), exerçant l’autorité hiérarchique sur toutes les Administrations fiscales, leurs services et leurs agents (comme le précisait notamment le rapport au Roi de la mise en place et la lettre de mission du Ministre des Finances de l’époque).
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En 1996, 4000 dossiers d’impôts directs traités par l’ISI (dont 510 dossiers relatifs aux  trois courants de  fraudes QFIE, sélectionnés via les premières sélections informatisées mises en place par l’Administration fiscale, rectifiés par l’ISI Bruxelles, sur instruction du Gouvernement de l’époque, de 1991 à 1995, et  pour lesquels un groupe d’appui en charge du traitement du contentieux concerné sera mis en place en 2000, placé directement sous la supervision du Comité Anti Fraude CAF  et non plus de l’ISI ou de l’Administration des Contributions Directes ) font l’objet de réclamations des contribuables imposés et, du fait que l’ISI n’a pas de compétences réglementaires à traiter son propre contentieux (celui-ci végétait dans  les ou au dessus des  armoires des services classiques de contentieux sans traitement réel),  des inspections spécialisées en contentieux ISI sont mises en place dans les directions régionales de l’Administration des Contributions Directes (qui , après examen du litige, ne peuvent prendre décision qu’avec l’accord du directeur régional de l’ISI dont la direction a établi la cotisation contestée) , l’ISI ne devenant compétente pour le traitement de son propre contentieux qu’à partir de 2007 pour les impositions établies à partir de cette année, quelques 90 agents de l’ISI traitant actuellement le contentieux administratif et judiciaire de cette Administration.
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En 1996 et en 1997, tout d’abord, la saisine par l’ISI des dossiers de fraude fiscale est resserrée sur les dossiers relatifs aux grands courants de fraude fiscale et aux mécanismes particuliers de fraude, de manière à éviter le traitement par l’ISI de petits (par les enjeux techniques et. budgétaires) dossiers non pertinents dont la présence au plan de travail de l’ISI augmentait depuis 1986. Les inspections ISI en charge de la lutte contre les carrousels TVA  (antérieurement généralistes et localisées)sont spécialisées selon les types de produits faisant l’objet de carrousels, leur compétences territoriales étant étendues, une seule inspection localisée à la Direction de Bruxelles étant spécialisée dans les carrousels sur les huiles minérales dans l’ensemble de la Belgique.
Également, en 1997, un seul service est mis en place à l’AFER (fusion des Administrations des Contributions Directes et de la TVA), en charge de la lutte contre les carrousels TVA au sein de cette Administration, lutte précédemment dispersée entre 9 directions régionales TVA, service qui sera intégré ensuite vers 2000 à l’Administration de l’ISI, cette Administration devenant ainsi la seule compétente pour la lutte contre les carrousels TVA aux nombreux aspects internationaux et judiciaires.
Durant la seconde moitié des années 1990, des cellules juridiques et des cellules recouvrement sont également créées au sein des directions régionales ISI et les cellules douanes, désaffectées, sont réactivées et renforcées en personnel.
Les cellules informatiques de l’ISI sont également renforcées et servent de modèle à la création, hors règlement organique, sur base d’une instruction opérationnelle, vers 2000, des cellules informatiques de l’AFER qui sont  intégrées ensuite lors de la réorganisation Coperfin au CNR (Centre National des Recherches de l’AFER devenue AGFisc).
En 2003, l’ISI évite la dissolution et l’absorption de ses directions régionales par l’AFER, proposition formulée par le courant libéral essentiellement du côté flamand.
En 2010, elle obtient la possibilité de contrôler les prix de transfert des multinationales en cas de fraude fiscale, le contrôle des prix de transfert en Impôt des Sociétés étant jusqu’à cette date le monopole d’un service spécialisé de l’AFER.
En 2016, l’Administration Générale de l’ISI est mise en place, composée de 4 directions territoriales et d’une direction nationale, chaque direction dotée d’une unité de gestion des données, l’ISI est dotée en principe de plus de 700 agents comme le prévoyait la réforme Coperfin  et consolide ainsi les divers processus de renforcement mis en place à compter de la dernière moitié des années 1990. L’ISI développe une approche couplant gestion des risques et affaires de fraude (en principe, une approche plus large que celle de dossiers individuels ou liés) et conserve la possibilité de développer ses propres approches interprétatives et jurisprudentielles.
Elle traite depuis la moitié des années 2010  plus de 2000 dossiers par an en moyenne, générant également certaines années, au départ d’une ou plusieurs affaires de fraude, plusieurs dizaines, parfois plusieurs centaines, de dossiers individuels à traiter par les services opérationnels des Piliers de l’AGFisc, dans le cadre d’opérations de contrôle dites a ramification.
A partir de la seconde partie des  années 1990, au travers du CAF et notamment de certaines Task Force AntiFraude, en association des  diverses Administrations opérationnelles AFER, ISI et Douanes et Accises et leurs services de recherche, le SPF Finances expérimente et développe les concepts d’opérations sectorielles et d’opérations thématiques  dans divers secteurs de risque (notaires, huissiers de justice, mécaniciens dentistes, dentistes, chirurgiens esthétiques, fraudes aux huiles minérales, caisses enregistreuses, secteur de la farine et boulangeries industrielles, sociétés de leasing de voitures, sociétés de liquidités, notes de crédit, repas à emporter du secteur des fast food).
Est développé également , notamment au départ de dossiers ISI, le concept d’opérations à ramification. Ces concepts et plusieurs mises en œuvre sont présentés en 2000 lors d’un séminaire international à Bruxelles (Salle Pachéco) organisé par le SPF Finances auquel participent également plusieurs Administrations fiscales étrangères.
Dans le cadre des procédures de mise en commun préalables à la fusion officielle en 2005 des Administrations britanniques Inland Revenue (Impôts sur les revenus) et VAT & Customs (TVA, Douanes et Accises) et de leurs services en une Administration unique HMRC, organisée par groupes cibles de contribuables (le groupe PME étant par ailleurs fragmenté en divers groupes cibles Très Petites Entreprises, Petites Entreprises et Moyennes Entreprises contrairement à la Belgique où il constitue un groupe cible unique), l’Administration fiscale du Royaume Uni expérimente et  implémente les outils d’opération sectorielle, d’opération thématique et d’opération à ramification pour harmoniser et unifier les sélections de dossiers et les opérations de vérification de ses services de contrôle.
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Ces trois outils sont intégrés en Belgique en 2001 au travers du programme gestion des risques de Coperfin comme outils  conceptuels et opérationnels d’analyse de risques de fraude fiscale et de sélection ( y compris pour ce qui concerne les aspects logiciels tels le datamining ) des dossiers à contrôler ou pour lesquels pratiquer un recouvrement actif (distinct de la simple perception) pour les différentes Administrations fiscales belges.
Hors certaines mesures législatives qui en ont découlé ou qui y étaient liées par des initiatives notamment européennes, les recommandations des deux Commissions Parlementaires d’Enquête de 2008- 2009 sur divers courants et dossiers de grande fraude fiscale et de 2017 consécutive aux Panama Papers auront peu d’impact réel sur la dimension organisationnelle des activités de contrôle de  l’ISI et sur les dimensions conceptuelles et technologiques de son approche en matière de lutte contre la grande fraude fiscale et contre l’évasion fiscale illégitime.
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En 1986, suite notamment à l’affaire Kirschen, par l’adoption de la Charte du Contribuable, le Gouvernement de l’époque met un frein à la collaboration de certains services de l’ISI avec la justice pénale d’instruction par la Charte du Contribuable, laquelle prévoit notamment que les fonctionnaires du fisc (à l’exception des matières douanières et accisiennes dans lesquelles ils disposent de compétences quasi judiciaires) ne peuvent plus être entendus que comme témoins (ils ne peuvent donc plus participer aux actes d’instruction comme des agents administratifs sans statut particulier) et qu’en ce qui concerne les plaintes et informations pénales d’un directeur régional de l’ISI, les parquets doivent requérir, avant mise à l’instruction éventuelle, l’avis préalable des directeurs régionaux des Administrations fiscales classiques sur le contenu et l’opportunité des plaintes et informations (ce qui, outre un facteur de lenteur supplémentaire dans les mises à l’instruction, autorise certains de ceux-ci à bloquer la pénalisation de dossiers de fraude qu’ils ou leurs services auraient négligés, sous-evalués ou protégés).
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Début des années 1990, par le Gouvernement de l’époque, deux mécanismes légaux de détachements d’assistants fiscaux avec pouvoir d’officier de police judiciaire sont mis en place, le premier vers l’OCDEFO (Direction de la Police Judiciaire de la  Police Fédérale), le second vers les 5 principaux parquets territoriaux, mécanismes par lesquels les fonctionnaires du fisc y affectés sont principalement des agents de l’ISI ou le devenant. Au sein du Collège des Procureurs Généraux, un réseau des magistrats d’appui en matière fiscale et financière est également mis en place.
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En 1997, dans le cadre de diverses instructions judiciaires pénales, relatives aux opérations QFIE, aux dossiers auteurs (mécanisme par lequel quelques 250 fonctionnaires du cadre intermédiaire et supérieur essentiellement des services centraux des Administrations fiscales  obtenaient des rémunérations complémentaires, taxées pour l’essentiel  en revenus divers et non en revenus professionnels, pour des collaborations, autorisées ou clandestines, avec des revues fiscales) et à divers dossiers financiers et fiscaux, certains liés à des situations de corruption de fonctionnaires fiscaux, le Ministère des Finances et ses services centraux sont perquisitionnés plusieurs fois (avec l’appui d’une partie de la hiérarchie administrative et de l’aile marchante de plusieurs administrations fiscales dont l’ISI), sur instruction du parquet de Bruxelles, par plusieurs juges d’instruction et quelques 140 policiers et gendarmes.  Les dossiers judiciaires et administratifs liés aux aspects auteurs et corruption s’éteindront progressivement jusqu’en 2012.
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L’existence de ces dossiers judiciaires et administratifs  aura cependant comme vertu de réduire fortement le nombre de fonctionnaires auteurs (40 d’entre eux, dont les plus importants, quitteront sur plusieurs années le Ministère des Finances) et de consacrer pendant près de 10 ans la défaite des secteurs des Administrations fiscales partisans, en matière de lutte contre la fraude fiscale, de l’immobilisme tel que consacré notamment par la Charte du Contribuable de 1986, une approche de non systématisation en courants de fraude fiscale et une lecture très étroite des pouvoirs d’investigation du fisc.
Fin 1998, le Collège des Procureurs Généraux approuve et diffuse (auprès des services de la Justice Pénale et des services de police et de gendarmerie concernés par les fraudes fiscales et financières) une ColPol, supervisée et rédigée par le réseau des Magistrats d’appui en matière financière et fiscale,  avec l’appui des Avocats Généraux auprès de la Cour de Cassation, précisant le cadre légal, jurisprudentiel et opérationnel de la collaboration entre Justice Pénale-Police- Administration fiscale et réouvrant des possibilités de collaboration considérées comme fermées par certains des initiateurs de la Charte du Contribuable. L’obligation des parquets de requérir l’avis préalable des directeurs régionaux des services classiques est transformée légalement en faculté et tombe,  sans réelle protestation, à la satisfaction de tous, en désuétude.
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A compter de 1999, suite au rapport et aux recommandations de la Commission d’Enquête Sénatoriale de 1998 sur les courants de criminalité et aux lettres de cadrage de 1998 du Ministre des Finances (proposées et rédigées par le CAF et approuvées par le Ministre des Finances de l’époque),  plusieurs protocoles de collaboration Justice Pénale-Police- Finances sont négociés entre ces Autorités Publiques et signés par le nouveau Gouvernement de l’époque, dont l’un relatif à la lutte contre les carrousels TVA, qui voit la mise en place  d’une structure de coordination tripartite et au sein de l’OCDEFO d’une cellule administrative de soutien en charge de l’analyse de ce courant de fraude et de ses typologies à côté de la colonne policière en la matière, et un autre, signé en 2006, relatif à la lutte contre les mécanismes et constructions de fraudes offshores et les mécanismes de fraude transfrontaliers (hors carrousels TVA), qui ne sera opérationnalisé que pour le détachement d’assistants fiscaux à l’OCDEFO et que le Ministre Koen Geens refusera  en 2010 d’opérationnaliser pour les autres dispositions du protocole (notamment la mise en place au sein de l’OCDEFO d’une cellule administrative de soutien et d’analyse des mécanismes et typologies des fraudes offshores).
Si depuis les années 2010 existe la possibilité de doter temporairement des agents des Inspections Sociales ou de l’Administration fiscale des pouvoirs d’Officier de Police Judiciaire dans teams mobiles associant des policiers de la Police Judiciaire, cette mesure ne fut développée et mise en œuvre que pour la fraude sociale au travers du Protocole de collaboration Justice Pénale – Auditorats du travail – Inspections Sociales – Police Judiciaire. Pour les fraudes fiscales, il fallut attendre 2022  pour que 24 agents de l’ISI soient sélectionnés pour être affectés temporairement, selon les besoins et les secteurs ou dossiers de fraude considérés par la Justice pénale, dans des teams mobiles pluridisciplinaires avec statut d ‘officier de  police judiciaire.
L’actuel Gouvernement fédéral en affaires courantes, mis  en place fin 2020, met également en œuvre un renforcement de l’ISI en personnel vers le niveau prévu par la reforme Coperfin.
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Jusqu’en 2021, les recommandations des Commissions Parlementaires d’Enquête de 2008-2009 sur divers courants et dossiers de grande fraude fiscale et de 2017 consécutive aux Panama Papers ont été sans incidences réelles significatives immédiates et de court terme sur le niveau du personnel de l’ISI et  l’octroi effectif du statut d’officier de police judiciaire, et sans incidences significatives sur les pratiques concrètes de sélection et de contrôle de l’ISI pour ce qui concerne les grands courants de fraude fiscale et d’évasion fiscale illégitime. Elles sont également sans effets significatifs sur l’organisation et le renforcement en compétences et en moyens de la chaine pénale,  laquelle traite, sur sa propre initiative, suite aux dénonciations de la CTIF ou suite à des plaintes ou informations de l’ISI, les dossiers judiciaires de fraude fiscale.
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 BRÈVE 6 

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.Avantages extra salariaux

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Que nous en dit l’étude de l’ONSS pour les salariés de secteur privé et ce que l’ONSS ne dit pas pour les salariés du secteur public (représentant près de 30% de l’emploi public), le SPF Personnel et Organisation pour les fonctionnaires statutaires et  l’INASTI  pour les 900.000 indépendants et dirigeants d’ entreprises, non salariés.
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L’étude a été demandée en 2020 par le Comité de gestion de l’ONSS et porte sur les années 2018 à 2022. Elle est publiée le 28/06/2024. Une seconde étude a été demandée par le Comité de Gestion de l’ONSS pour la période 2022 à 2024.
L’étude est composée de diverses parties relatives a chacune des années 2019 à 2022 ainsi que d’une section distincte de synthèse et d’analyse pour la période 2019 à 2022. Une présentation pour le Comité de gestion de l’ONSS est également rendue publique. Tous les documents sont en accès libre sur le site de l’ONSS.
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L’étude s’intéresse à 14 avantages et à leur évolution.
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Que nous apprend elle ?
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1) Quant aux avantages les plus octroyés.
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En 2022, pour les salariés (ouvrier et employé) du secteur privé :
■ 80% d’entre eux souscrivent au second pilier de pension;
■ 70% bénéficient des titres repas;
■50% bénéficient des éco-chèques (dont la suppression et le remplacement est envisagée) et de l’intervention patronales dans les déplacements en voiture privée entre le domicile et le lieu de travail ( un nombre important de salariés du secteur privé ne bénéficie  pas de cette intervention car ils bénéficient d’un véhicule mis à disposition par l’employeur ou voiture-salaire);
■ 1 salarié sur 6 du secteur privé a droit à une indemnite vélo.
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L’étude permet de visualiser qu’il subsiste des groupes importants de salariés du secteur privé qui ne bénéficient d’aucun des avantages et des groupes importants qui ne bénéficient que de quelques avantages, les plus fréquents.
Pour les salariés du secteur privé bénéficiant d’un avantage, dans le cas de plusieurs avantages précis, l’analyse par décile de salaires montre que le nombre le plus important de bénéficiaires se rencontre dans les déciles moyens et supérieurs.
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2)Quant au coût de chacun des avantages.
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En 2022 :
■ Le second pilier de pension des salariés du secteur privé représente 5 Milliards d’euros versés par les employeurs, sur lesquels ils paient une cotisation de 8,86%.
■Les titres repas des salariés du secteur privé représentent 2,6 Milliards d’euros. Ils sont exonérés de cotisations sociales, non imposés et le travailleur paie une faible intervention personnelle.
■Les options sur actions bénéficient à un nombre relativement faible de travailleurs du secteur privé (151212) pour un coût de 1,7 Milliard d’euros. Elles sont exonérées de cotisations sociales (ce qui n’est pas le cas dans tous les pays de l’Union Européenne) et sont imposées dans le chef du travailleur au taux progressif de l’Impôt des Personnes Physiques.
■ L’usage privé de la voiture de société par les salariés du secteur privé qui en dispose représente un avantage en nature (évalué très favorablement) pour les salariés du secteur privé de 1,2 Milliard d’euros. Ce montant est soumis au précompte professionnel et une cotisation patronale de solidarité, dépendant des émissions de CO2, est perçue par l’ONSS.
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3) Quant au coût total des avantages.
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Le coût total des avantages extrasalariaux des salariés du secteur privé a augmenté de 5, 016 Milliards d’euros en 2018 à 13,5 Milliards d’euros en 2024, essentiellement  sous l’effet de l’augmentation du nombre de bénéficiaires dans certains avantages.
Ce coût total est une combinaison de différents avantages qui sont totalement, partiellement ou non soumis aux cotisations sociales et Impôts.
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L’étude montre également un tableau présentant le montant moyen pondéré de chaque avantage pour les salariés du secteur privé qui en bénéficient.
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L’étude regorge également de données par statut ouvrier et statut employé, par tranche d’âges, par tranches de salaires, par sexe et par secteurs économiques.
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Une étude bienvenue quand on sait que l’essentiel de ces avantages extrasalariaux des salariés du secteur privé échappent aux cotisations sociales, comme le rappelait un secrétaire général flamand de la CSC.
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Dommage cependant qu’aucune étude de l’ONSS ne nous dise rien des avantages extrasalariaux des travailleurs salariés des pouvoirs publics (30% des travailleurs de ces pouvoirs publics), qu’aucune étude du SPP Personnel et Organisation ne nous dise rien des avantages extrasalariaux des fonctionnaires statutaires des pouvoirs publics et qu’aucune étude de l’INASTI ne nous dise rien des avantages extra rémunérations des 900000 indépendants et dirigeants d’entreprises, qui ne sont pas des salariés du secteur privé.
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Dont les montants échappent également aux cotisations sociales, notamment.
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Sachant que le définancement des missions de la Sécurité Sociale, compensé partiellement  par les interventions de l’Etat Fédéral, n’est que le reflet des multiples réductions de cotisations sociales (pour encourager l’emploi) et des exonérations de cotisations sociales sur les avantages extrasalariaux des salariés du secteur privé et du secteur public, des fonctionnaires et des indépendants et dirigeants d’entreprises (lesquels avantages gonflent de l’absence d’augmentations salariales)
Un phénomène qui est bien entendu sans rapport avec le fait qu’en matière de soins de santé, la Belgique soit un des pays européens dans lesquels la quote part des patients soit la plus élevée.
On ne vous donne pas le pourcentage, établi très officiellement, vous frémiriez.
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On vous parle de cette étude car la presse en a peu fait état, à peine un entrefilet ou quelques mentions des avantages les plus distribués.
Vous devinez pourquoi, je suppose.
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 BRÈVE 7 

Quelques informations sur le secteur de la distribution alimentaire après la franchisation de Delhaize.

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● La franchisation de 128 magasins statutaires de Delhaize (qui se termine fin  2024) crée un déséquilibre entre magasins statutaires et magasins franchisés dans le secteur de la distribution  alimentaire en Belgique au profit de ces derniers, lesquels ouvrent le dimanche (ce sera le cas de la majorité des franchisés Delhaize). Également, on observe un changement dans les modes d’achats alimentaires d’une partie de la clientèle en conséquence de l’ouverture des magasins franchisés le dimanche et de l’extension du nombre de franchisés : alors que la fréquentation d’un magasin le dimanche était pour de l’achat de dernière minute, dorénavant une partie de la clientèle y fait le dimanche ses grosses courses de la semaine.
Ce qui occasionne des déplacements de volumes d’achats significatifs.
Un phénomène qui pourrait avoir des conséquences sur la possibilité d’ouverture le dimanche matin  de certains magasins des  chaînes statutaires (Colruyt, Aldi, Lidl) ou de type statutaire (les hyper Carrefour), tous fermés le dimanche. Chez Colruyt, en effet,  on réfléchit, rien n’est décidé ni fait, mais une décision de Colruyt en ce sens constituerait un basculement important pour les chaînes statutaires.
Rappelons que la France connaît une ouverture assez répandue le dimanche matin (fermeture à 12h30 ou 12h45) des magasins statutaires, affiliés ou franchisé,  y compris hypermarchés, des chaînes Carrefour et Auchan, également Géant avant leur reprise (statutaire pour les hypermarchés et généralement franchisés pour les autres types de magasins), Leclerc  et SuperU (statut d’affiliés et pour certains coopérateurs, quel.que soit le type de magasin) et Lidl (chaîne statutaire), aucune information n’ayant été collectée pour Aldi France.
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● On nous parle beaucoup de la concurrence sur les prix dans la distribution alimentaire entre la Belgique et la France, mais une autre concurrence sur les prix existe et est mise en évidence, celle existant en Flandres entre chaînes d’origine batave aux magasins franchisés (Jumbo, Albert Heyn, le nouveau frère des Delhaizes Le Lion désormais franchisés) et magasins statutaires ou franchisés des autres chaînes,  les chaînes bataves tirant les prix vers le bas, d’où des prix de distribution qui peuvent être moins chers en Flandres dans les magasins des diverses chaînes qu’à Bruxelles ou en Wallonie (la franchisation autorisant une certaine variation des prix au niveau sous régional ou local, contrairement au modèle statutaire qui organise des prix fixes identiques dans tous les magasins de  la chaîne, sauf exception du mécanisme de Colruyt Moins cher ailleurs, nous remboursons). Question : l’intégration de Delhaize au modèle Albert Heyn (construit sur la franchisation, en cours                  d’opérationnalisation, et la concurrence sur les prix et les volumes) signifiera-t-elle dans les années à venir qu’Albert Heyn, non implanté à Bruxelles et en Wallonie, utilisera le réseau des franchisés Delhaize pour initier une concurrence sur les prix en Wallonie et à Bruxelles, contre les prix des  magasins statutaires et franchisés des autres chaînes ?
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● Situation financière et bénéficiaire des magasins alimentaires franchisés en Belgique en 2023 ( avant franchisation.des magasins Delhaize statutaires) : 25% sont en perte. Par ailleurs, aucun chiffre n’est disponible pour les magasins indépendants non liés à un distributeur et non franchisés.

Victor Serge