Les activistes, ces militants qui se mobilisent selon des modalités originales pour défendre un monde meilleur, développent de plus en plus souvent un mode d’action : des marches ou des « vélodyssées » lors desquelles, à pied ou à vélo, ils vont à la rencontre des populations afin de les sensibiliser à leurs combats.
Les discours, les publications, les envois sur les réseaux sociaux…, cela permet de faire passer des messages mais ceux-ci sont froids, impersonnels et touchent rarement le cœur. Par contre, voir arriver chez soi, accueillir, entendre des paroles simples et directes, c’est souvent bien plus efficace. En Belgique, les Acteurs des Temps présents sont parmi les adeptes de cette méthode qui selon eux, permet de « reconquérir un territoire politique au rythme lent de la marche ». C’est ainsi qu’en 2017 ils ont organisé deux marches à travers Wallonie et Bruxelles. Déjà à cette époque, POUR parlait de leurs (dé-)marches…
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Plaisir et efficacité
Il faut aussi noter le triple avantage pour les participants à ces voyages : non seulement ils diffusent leurs idées mais ils découvrent des réalités de terrain souvent peu connues et trouvent aussi plaisir et réalisation personnelle. C’est un peu ce que vivent depuis 23 ans les participants à Dynamobile,ces 150 cyclistes qui, chaque année, pédalent 10 jours sur près de 600 km pour « soutenir la mobilité à vélo » tout en s’offrant de belles vacances, écologiques et économiques.
Les militants qui tentent de mobiliser contre les changements climatiques sont eux aussi adeptes des randonnées au long cours. C’est ainsi que lors des COP géographiquement pas trop lointaines, la n°21 à Paris et la n°23 à Bonn, des pelotons de cyclistes se sont rendu vers ces grands-messes officielles pour faire pression sur les décideurs souvent si timides et sous pression des lobbies industriels. De même, nombreux sont ceux qui rejoignent les militant allemands qui, chaque année, lors des actions « Ende Gelande » (« Fini les bêtises » en allemand), envahissent pacifiquement les gigantesques mines de charbon à ciel ouvert.
2018 : Alternatiba revient
C’est en 2010, qu’une organisation écologiste basque, Bizi !, a commencé à agir pour sensibiliser face au dérèglement climatique. Basé à Bayonne (Alternatiba veut dire alternative en basque) ce mouvement citoyen s’oppose aux projets qui accroissent les menaces sur le climat. Leurs modes de mobilisation sont divers mais, notamment, ils organisent à travers toute les France et les pays voisins des tours sur des vélos multiplaces afin de valoriser les initiatives locales. Au cours de l’été 2015 des équipages en vélos tandem de 3 et 4 places ont traversé 6 pays d’Europe, soit un périple de 5.000 km. Ils étaient accompagnés de cyclistes lors de chaque arrivée d’étape et ce grâce à une multitude mouvements locaux qui popularisaient ainsi des réalisations concrètes dans leurs régions. Le but était de montrer que de telles alternatives étaient possibles dès aujourd’hui. Le tour s’est terminé à Paris ou une vélorution a rassemblé 1.500 cyclistes dans le cœur de la capitale française.
En cet été 2018, en présence de 1.000 personnes, un nouveau Tour Alternatiba s’est lancé de Paris le 9 juin 2018 (vidéo ici). 200 étapes sont prévues jusqu’au 6 octobre : de Paris à Bayonne, en passant notamment par Orléans, Lille, Strasbourg, Bruxelles, Lyon, Marseille, Toulouse. Une telle initiative itinérante durant 4 mois, cela demande pas mal d’organisation et la nécessité de garder le contact en permanence avec les relais locaux. Une intendance informatique les accompagne donc et, régulièrement, des vidéos relatent leurs aventures.
Alternatiba en Belgique
Tout comme le Tour de France des cyclistes pros, Alternatiba ne peut éviter de passer en Belgique et cette année encore plusieurs étapes se dérouleront chez nous. Soutenus par la coalition climat, Associations21, Rencontre ses Continents et Greenpeace, sous le slogan « Changeons le système, pas le climat », nos joyeux pédaleurs entreront sur le territoire de notre monarchie via Tournai, où ils seront à midi dans les jardins de la Pépinière avant d’atteindre Ath le soir.
Le samedi 28 juillet, parti de Rebecq, le peloton arrivera vers 16-17h00 à l’intersection du boulevard Paepsem et de la digue du canal, d’où sera donné le départ d’une masse critique cycliste le long du canal à Anderlecht et Molenbeek, le Bruxelles qu’on ne montre jamais aux touristes, et pourtant il y a tant à dire! Les cyclistes bruxellois qui ne seront pas en vacances se jours sont donc invités à rejoindre le groupe qui ira à l’U-zinne, à Molenbeek, où un repas convivial à prix libre sera offert par le collectif Up’ Cooking en présence de représentants de la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. De 20h00 à 22h00 aura lieu une conférence-débat sur le dérèglement climatique et les alternatives et actions à notre portée au niveau local.
Le dimanche 29 juillet à 16h00, une formation à l’action non-violente et des préparations d’actions auront lieu à La Serre de l’asbl Communa au 171 rue Gray, à Ixelles.
Par la suite, des étapes sont prévues à Louvain-la-Neuve, Charleroi et à l’étang de Virelles. Pour sûr, tout au long de ces journées, l’on entendra résonner le cri de guerre des acteurs d’Alternatiba : « Plus chauds, plus chaud, on est plus chauds que le climat… ».