L’année 2021 connaîtra sans nul doute, une vedette planétaire : le vaccin anti-Covid-19. Par contre, des doutes, il y en reste beaucoup sur l’efficacité, l’innocuité, la nécessité… de la vaccination que les autorités nous présentent comme indispensable et les résistants comme très dangereuse. Et si, évitant l’ultracrépidarianisme[1], nous osions tenter une approche se voulant du « juste milieu », se basant sur les connaissances scientifiques, mais tenant compte de la part d’irrationnel qui, heureusement, vit en chacun de nous. En espérant que comprendre mieux aidera à éviter les discours excessifs[2].
Les premières immunisations par injection de substances protectrices contre une maladie, la variole, furent scientifiquement enregistrées en 1796
Vaccin : peut-être vous êtes-vous déjà interrogé sur l’origine étymologique de ce substantif. En fait, il provient du mot latin
vacca, la vache. En effet, les premières immunisations par injection de substances protectrices contre une maladie, la variole, furent scientifiquement enregistrées en 1796 par le médecin anglais Edward Jenner qui inocula la maladie assez bénigne, la vaccine, commune aux humains et aux bovins et qui protégeait de la variole
[3] (il y eut de nombreuses expériences proches de variolisation auparavant, notamment en Inde en médecine ayurvédique et en Chine dès le XI
e siècle).
Par la suite, la guerre des vaccins contre les microbes, virus ou bactéries, connut d’autres combats, avec des victoires sur le rage (Pasteur) ou la poliomyélite dont, rappelons-le, les « inventeurs » des vaccins, Jonas Salk et Albert Sabin, n’ont pas breveté leurs découvertes, se privant ainsi de gains mirifiques, à l’opposé des cupides multinationales de 2021. Aujourd’hui, dans nos contrées, les vaccins les plus distribués sont ceux contre la grippe annuelle, contre l’hépatite et, pour les plus jeunes surtout, contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et le fameux « DéTéPér » (diphtérie-tétanos-pertussis (coqueluche)). En France, on propose même une vaccination contre 9 maladies d’un seul coup. Quand on aime, on ne compte pas…
Les différents types vaccins
Alain Adriaens
[1] L’ultracrépidarianisme est un terme inventé en 1819 par l’essayiste britannique William Hazlitt, désignant les personnes qui donnent un avis sur des sujets pour lesquels ils n’ont guère de compétence. Il a été récemment sorti de l’oubli par Étienne Klein dans son ouvrage Le goût du vrai où ce physicien et philosophe des sciences aborde la question de la vérité, notamment en sciences. Ce mot un peu pédant est construit à partir de la locution latine, Sutor, ne supra crepidam (cordonnier, pas plus haut que la chaussure) signifiant que l’on ne doit pas pontifier sur des sujets que l’on ne connaît pas. Rééquilibrage : dans le paragraphe précédent, Klein utilise un autre néologisme, l’ipsedixitisme signifiant que lorsqu’un maître illustre l’a dit (ipse dixit), on ne discute pas. Si vous pensez à certains membres de groupes d’experts très présents sur le devant de l’actualité sanitaire, ce n’est pas un hasard…
Pour ce qui est de ma compétence à aborde le sujet des vaccins, mon mémoire de licence en biologie moléculaire partait sur la génétique des virus de bactéries (bactériophages).
[2] « L’outrance des discours n’est que le miroir d’une nouvelle ère géopolitique, post-démocratique, à couteaux tirés. », Alexandre Lacroix, dans l’article « Vol au-dessus de la mêlée » de Philosophie magazine n°145, décembre 2020.
[3] Au XVIIIe siècle la variole était la cause de 10% des décès dans de nombreux pays, dont la France. Les campagnes de vaccinations ont progressivement réduit les cas de variole et en 1980 l’OMS déclarait la variole éradiquée de la surface de la Terre. Des débats ont lieu pour savoir s’il faut détruire les derniers virus de variole enfermés à triple tour dans 2 laboratoires de haute sécurité, aux États-Unis et en Russie. L’histoire de la lutte de l’humanité, durant 2 siècles, contre la variole est riche en enseignements pour toutes les épidémies, présentes ou à venir.
[4] Lors de mon service civil dans l’Algérie des années 70, j’ai pu constater que les coopérants débutants, belges ou français, souffraient de l’inévitable tourista durant 2 ou 3 semaines alors que les pauvres Suisses traînaient en général les désagréments quelques mois. Trop propre, vous avez dit trop propre ? (revoir le film Mon Oncle de Tati qui, dès 1957, avait compris les excès de la domotique et de l’hyperhygiénisme consuméristes).