Utopistes de tous pays, unissons-nous !

POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur. La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier  textes et vidéos qui illustrent quelles seront les leçons que nous devrons retenir collectivement pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ».

Nous avons reçu un texte d’une écrivaine libanaise, auteure de pièces de théâtre, qui prouve qu’il n’y a évidemment pas qu’en Occident qu’une « autre manière d’habiter le monde » est impatiemment espérée.

A.A.

Utopistes de tous pays, unissons-nous !

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D’un coup, les humains ensemble prennent la mesure de leur mortalité. Chacun, immobile, à partir de son lopin de Terre. Les hommes et les femmes qui habitent des lieux meurtris par des siècles de ravages de toutes sortes découvrent que ceux qui vivent dans des lieux tranquilles meurent aussi. Qu’ils sont de chair, d’os et de peur ; comme eux. Ceux qui habitent des lieux tranquilles découvrent leur propre mortalité ; ils connaissaient celle des autres, du moins théoriquement.

D’un coup, foisonne une multitude de voix qui aspirent à une nouvelle appropriation de l’existence ; elles questionnent la violence d’un système politique et financier global qui, sous prétexte de gouverner les sociétés, détruit leur habitat, les transforme en produit de communication, en chair à finance. Certaines s’élevaient bien avant l’épidémie ; elles sont aujourd’hui plus audibles et plus nombreuses. Plus encore, ces voix d’économistes, de philosophes, d’écrivains ou de politologues se projettent désormais dans l’ère du post-capitalisme, dans la réinvention de la Terre et donc de notre être au monde, dans la refonte du relationnel humain. En prônant la nécessité de « repenser nos paradigmes », de « faire place au vivant », de penser « une communauté de destin », elles s’attèlent à réfléchir au monde de demain, qu’elles désirent différent de celui d’aujourd’hui. Ce faisant, elles esquissent les contours d’utopies nécessaires.