Un “empire arabe” renaît

Derrière les ambitions footballistiques de Riad, il y a bien plus

Sur le vol pour Taïwan, je ne sais pas si l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale Roberto Mancini a accepté l’offre d’aller travailler en Arabie Saoudite. Cependant, je sais que les ambitions de l’Arabie saoudite en tant que puissance du football ne devraient pas nous surprendre. Ils ne sont que la dernière manifestation d’un rôle géopolitique d’une véritable superpuissance régionale que l’on rencontrera de plus en plus souvent, dans ses projections non plus seulement moyen-orientales et africaines. Voir, par exemple, la candidature de l’Arabie saoudite pour rejoindre le consortium aéronautique composé du Royaume-Uni, de l’Italie et du Japon pour produire le chasseur militaire de nouvelle génération. Voir aussi le récent sommet de Djeddah où, en hommage aux Saoudiens, la Chine a accepté des pourparlers avec l’Ukraine où le dégel a commencé avec l’Iran. À quoi peut-être pourrait-on ajouter à l’avenir l’ouverture de relations diplomatiques même avec Israël (sur le modèle des Émirats Arabes avec les accords d’Abraham). Ou le rôle fantôme du capital saoudien pour sauver l’Égypte de la faillite. Ou celle de la diplomatie saoudienne intervenant pour faciliter les évacuations d’étrangers dans la guerre au Soudan. J’oublie certainement quelque chose, mais l’essentiel est le suivant : un “empire arabe” est de retour avec lequel nous devrons composer.