On le voit bien à tout ce qui précède, un des principaux obstacles, et de loin, à tout véritable changement radical et rapide dans nos façons de conduire les « activités humaines » (essentiellement, évidemment économiques et gestionnaires) reste obstinément et profondément lié aux idéologies et doctrines, pour ne pas dire dogmes, dominants et régissant notre planète : tout ce qui est lié au néolibéralisme. Et nous savons à présent combien les variantes, ramifications, tentacules… en sont immenses
Je ne pense pas avoir besoin de revenir ici sur les incommensurables dégâts et calamités engendrés par l’application de cette idéologie : depuis la non-tenue en compte des gâchis engendrés tous azimuts par les « mesures » mèmes des dits progrès économiques et sociaux, depuis le PNB, jusqu’aux taux d’inflation, de croissance… J’ai déjà montré que, à la limite, on ne sait tout simplement pas de quoi on parle !
Omar Dr Aktouf, PhD
[1] Je l’ai aussi mentionné : la très grande majorité – ou plutôt la presque totalité – des penseurs officiels du paradigme néolibéral ne sont nullement armés intellectuellement, ne serait que pour comprendre les plus évidentes des raisons de ce caractère mortifère de leur paradigme : il leur manque culture générale, non domination de la mathématisation de la pensée, culture « alternative » telle que marxienne, tiers-mondiste…
[2] En fait pas si nouveau que cela puisque les bases articulées et solides s’e trouvent déjà exposées dans les travaux et analyses des classiques, d’Aristote lui-même, des tiers-mondistes…
[3] Ceci lorsque l’on ne brandit pas triomphalement le non moins sempiternel « échec définitif de ces idées avec la chute du Mur de Berlin, de l’Union soviétique »
[4] Encore récemment, en congrès webinaire, je dus pour la énième fois demander à un de ces inévitables perroquets de cette objection : « Pourquoi ne parlez-vous jamais de la nécessité de réformer les idées de A. Smith, A. L. Walras et M. Friedmann représentent-ils donc LA Vérité immuable pour les siècles des siècles !?. Sont-ils donc eux et leurs émules l’alpha et l’oméga de tout projet social et/ou économique ? ».
[5] Dans mon livre La stratégie de l’autruche, je montre comment et pourquoi les 4 dites « révolutions économiques » (industrielle, mécanisation, robotisation, Information) ont toutes trahis les idéaux humanistes issus de la phase « romantique » de la Révolution de 1789 : Liberté, égalité, fraternité. Et ce plus que jamais de nos jours avec la 5ème, celle dite de l’intelligence artificielle qui, dans son appellation même, est un oxymore inadmissible ! Ce sera l’objet de futures analyses.
[6] En fait, ordre « Chrématistique » au sens aristotélicien du mo, et qui en fait est l’antithèse totale de toute idée réellement « économique » ! (voir La stratégie de l’autruche).
[7] C’est proprement croire au Père Noël ! Encore récemment, lors d’un webinaire international concernant les cas de l’Algérie et du tiers-monde, on me posa, pour la millième fois la plus absurde de toutes les questions en ces domaines : « SVP, dites-nous quel modèle économique pourrait-on appliquer pour développer nos pays ? » Pour la millième je répondis : « SVP : 1- donnez-moi une définition de ce que vous dénommez « développement » ? Et 2- donnez-moi une idée du genre de pays et de société et de nature que vous désirez, afin que je puisse esquissez un modèle économique « qui irait avec », car un « modèle économique en soi » n’a strictement aucun sens » !
[8] Sauf pour venir au secours des riches, des banques, des bourses, des milieux d’affaires. Voir à ce sujet l’étonnant et combien révélateur extraordinaire The Roaring Nieteens (La grande désillusion) de Joseph Stiglitz.
[9] La Terre ne saurait supporter ne serait qu’un seul autre pays au monde vivant au niveau des USA !
[10] Comparatif de l’évolution des quantités (et donc valeur) de produits et services qui s’échangent entre pauvres et nantis, qui ne fait que se dégrader scandaleusement au profit des seconds. Ainsi, par exemple, il fallait 14 sacs de café du Congo pour se procurer une Jeep américaine en 1959, environ 10 ans plus tard il fallait autour de 60 !
[11] Les « périphéries » de l’économie centrale occidentale comme les appelait Samir Amin.
[12] Par exemple, les pays de l’Afrique de l’Ouest toujours dépendants du Franc CFA (Colonies Françaises d’Afrique, sic !), même si on lui a donné depuis quelques temps le nom de Eco…, savent fort bien ce que signifie ne pas contrôler sa monnaie !
[13] Vu ce que ces multinationales engrangent (87% des bénéfices du commerce mondial se ferait strictement entre elles, leurs filiales… selon OXFAM), et ce qu’elles ont engrangé depuis pratiquement 2 siècles ou plus pour les plus anciennes comme La Baie D’Hudson, Sears & Roebeck, Du Pont de Nemours… qui remontent aux XVIIème XVIIIème siècles !
[14] Par exemple, j’ai déjà montré comment « le profit » est en fait une 5ème ou une 6ème façon dont le capital s’autorémunère. Ce qui met à bas, évidemment, les sempiternelles affirmations que « sans les profits », l’économie s’effondrerait par fautes de capacités d’investissements, R&D, etc.
[15] D’abord besoins les besoins incompressibles, puis indispensables, puis essentiels, puis secondaires… Surtout pas une économie-gestion qui est là afin de produire pour produire ! Aveuglément, insatiablement.
[16] Notoire précurseur des idées écologistes étayées par de solides connaissances agroéconomiques, auteur du fameux l’Afrique est mal partie dès après les indépendances africaines, pour signifier qu’il n’y aura rien de bon à imiter les folies « industrialisantes » occidentales.