Retour sur la répression subie par les antifascistes à liège ce 28 mai

Ce mardi 28 mai, une action contre le parti d’extrême droite « Chez Nous » a mené à une vingtaine d’arrestations.

Cette action fait suite à la propagande accrue de l’extrême droite en cette période électorale. Plusieurs jours de suite, des membres de « Chez Nous » se sont placés aux abords d’un rond-point en heure de pointe avec des banderoles affichant des messages xénophobes, sans que cela ne soulève la moindre réaction des autorités communales.

Ce petit manège se déroule depuis une semaine au n°2 Avenue de l’Observatoire dans le Laveu, au niveau de l’échangeur autoroutier et des voies ferrées, à partir de leur nouveau QG à Liège : la maison de Marc Léon Levaux. Cet avocat, compagnon de route de la plupart des formations d’extrême droite wallonnes, condamné à plusieurs reprises et nostalgique du mouvement collaborationniste REX, est la tête de liste « Chez Nous » à Liège pour les élections régionales.

Notre action pour contrer la propagande fasciste s’est tenue en face de la maison afin d’occuper le terrain et de visibiliser d’autres messages. Elle s’est déroulée calmement, avec plus d’une trentaine de personnes, recevant le soutien de nombreux.ses passant.es et riverain.es.

Plus tard, nous avons été prévenu.es de la présence de militants de « Chez Nous » dans le bar « TGV », près des Guillemins. Nous avons décidé d’y aller afin de prévenir les gérants de l’établissement que l’extrême droite tenait une réunion dans leur bar. Malheureusement, après que deux personnes aient été parler avec lui, le barman n’a pas voulu demander au groupe d’extrême droite de partir. Les antifascistes ont alors commencé à déployer une banderole pour dénoncer cette présence d’infréquentables dans le bar. Mais pendant qu’un membre bien connu de « Chez Nous » (Patrice Eggen) essayait de porter des coups aux antifascistes et que des client·es le retenaient, le barman a commencé à lancer des cendriers, tasses et chaises sur les antifascistes avec d’autres membres de « Chez Nous ».

Des antifascistes se sont défendu.es et, quelques minutes plus tard, la police est intervenue en grand nombre : 4 voitures classiques, 7 combis et 2 voitures du PAB (peloton anti-banditisme) ont arrêtés 21 personnes, y compris des personnes qui n’étaient pas présentes pendant l’altercation et y compris un simple passant (qui heureusement a été relâché au bout de deux heures), tandis que les agresseurs d’extrême droite n’ont, à notre connaissance, pas été inquiétés.
La police (2 voitures) était encore en train de parler avec eux au café plus d’une heure après les faits alors que les antifascistes avaient déjà été arrêté.es, contrôlé.es, fouillé.es et commençaient à être emmené.es au poste.

Présentées d’abord comme des arrestations administratives pour trouble à l’ordre public, après 8h de privation de liberté les antifascistes ont été relâché.es vers 2h du matin avec des convocations pour « coups et/ou blessures volontaires (non spécifiés) ». Toutes les 21 personnes. Une solidarité s’est mise en place pour les accueillir à leur sortie, leur offrir un soutien moral et les ramener chez elleux.

La rapidité d’intervention et la présence totalement disproportionnée de policiers, qui plus est avec la mobilisation du PAB, censé intervenir en cas de présence d’armes, sont interpellantes. Les échanges avec les policiers soulignent que l’ordre venait de plus haut et qu’il s’agit d’une arrestation à caractère politique. De nombreuses altercations ont lieu sans cesse à Liège et n’ont pas droit à ce traitement spécial. Un traitement qui laisse songeur quand on sait qu’il y a seulement deux semaines, la police a mis plus de 40 minutes à arriver après avoir été appelée un grand nombre de fois pour une agression raciste en cours durant laquelle plusieurs personnes racisées se sont faites frapper par des personnes qui les insultaient et appelaient à voter « Chez Nous » dans la rue, alors qu’il s’agissait d’un samedi soir en plein centre-ville de Liège.

Au lendemain du vote d’une motion par la Ville de Liège comme « Ville antifasciste », nous avions déjà rappelé que les déclarations symboliques ne suffisaient pas. Force est de constater, une fois encore, que lorsque l’extrême droite s’affiche sans gêne, agresse et menace en pleine journée, nulle réaction des autorités. Tandis que lorsque des antifascistes joignent le geste à la parole, la réaction des autorités est toute autre puisque c’est elleux qui sont arrêté.es, fiché.es, poursuivi.es et présenté.es comme de « méchant.es extrémistes » (voirici et ).

Nous restons curieux.euses de connaître les mesures concrètes que la ville met en place pour empêcher ces actes de haine de se répandre à Liège. Nous avions déjà posé la question par mail aux autorités communales à d’autres occasions et n’avons jamais reçu réponse.

Le trouble à l’ordre public ce sont les fascistes qui le produisent avec des banderoles haineuses affichées dans l’espace public, en toute impunité. Il suffit de voir les réactions de citoyen.nes dégoûtées par ces banderoles, mais les autorités ne font rien et s’étonnent que cela provoquent des incidents. Incidents qui sont reprochés aux personnes qui interviennent contre cette propagande d’extrême droite, sans se questionner sur le déclencheur ni sur le réel déroulé des faits.
Lorsque les membres de « Chez Nous » font pendre leurs banderoles à des ponts d’autoroutes en faisant des signes aux voitures, les autorités ne font rien non plus contre ce « trouble à l’ordre public ». Par contre, plusieurs habitations qui affichent un drapeau palestinien ont reçu la visite de la police liégeoise qui leur a demandé de les retirer car cela causerait un « trouble à l’ordre public ».

Un deux poids deux mesures qui en dit long sur les priorités de la ville de Liège à la veille des élections…

 

Malgré la répression, Liège est et restera antifasciste !

Prochains rendez-vous :

  • Le 1 juin, à la Cité Miroir pour une aprem’ quizz antifasciste, suivi à CcKali du café antifasciste #35 qui sera un atelier affiches, fanzines et banderoles
  • Le 7 juin à l’esplanade du B3 pour la Nuit Blanche contre Listes Noires
  • Le 8 juin à Bruxelles pour une manifestation antifasciste pré-élections
  • Le 11 juin à Liège pour une manifestation antifasciste post-élections
  • Le 16 juin à Bruxelles pour une manifestation nationale antifasciste

Vous pouvez soutenir le FAL2.0 financièrement, l’argent récolté servira à soutenir les 21 personnes poursuivies pour leurs frais d’avocat·e : compte Amorce, BE64523081419552, en spécifiant la communication « soutien front antifasciste de liège ».

Collectif : Front Antifasciste de Liège 2.0


Source : https://stuut.info/Retour-sur-la-repression-subie-par-les-antifascistes-a-Liege-ce-28-mai-4031