L’humanité a toujours été attirée par les grands défis d’exploration, mais cette fois elle ferait bien de se poser les bonnes questions. Que penser d’une espèce vivante qui saccage son environnement en espérant trouver une solution à ses problèmes existentiels en rêvant de s’installer sur autre planète totalement minérale, remplie de poussière, sans atmosphère respirable et constamment exposée à un fort flux de radiations c’est à dire parfaitement inadaptée aux nécessités de notre vie biologique ?
L’argent investi là-bas au détriment des besoins d’ici !
Nous sommes capables de faire des fusées énormes, mais nous restons complètement démunis face au problème de l’approvisionnement en eau douce
Le problème n’est pas que quelques-uns veuillent y aller, mais que cet objectif mobilise une grande quantité d’énergie tant physique qu’humaine (force de travail et de recherche) et engendre une pollution supplémentaire sur la planète qui n’en a vraiment pas besoin. La compétence scientifique et technique mobilisée par de tels projets pourrait être utilisée de manière plus judicieuse pour résoudre plus efficacement les problèmes vitaux qui se posent de manière de plus en plus urgente.
André Rulmont
Professeur émérite, Université de Liège.