On est sur Lilo !

Publié le par Cyril Iskada Wintjens

Nous sommes fier.e.s de pouvoir l’annoncer : nous allons apparaître sur le catalogue de Lilo qui vise à soutenir des associations ou des coopératives engagées pour un monde résilient et juste. Petite présentation de ce projet enthousiasmant.

Lilo, c’est quoi ?

En France, chaque année, ce sont 2 milliards d’euros de bénéfices qui sont générés uniquement par les recherches réalisées sur Internet. En 2021, le chiffre d’affaire de Google s’élevait à 257,64 milliards d’euros, l’on comprend mieux pourquoi. On estime à quelques 7 milliards le nombre de requêtes google effectuées chaque jour.
C’est partant de ce constat, que Lilo, un moteur de recherche participatif, s’est lancé dans la mission de reverser 80% de leurs bénéfices effectués par nos recherches au profit d’associations.

Depuis peu, POUR écrire la liberté apparaît dans les projets soutenus par Lilo. Mais Lilo, c’est quoi ? Lilo en hawaien signifie “qui est généreux“. Et pour cause.
Ce moteur de recherche participatif et écologique propose à ses internautes de pouvoir faire vivre des projets citoyen.ne.s et militant.e.s tout en restant derrière leur ordinateur.

 

Un moteur éthique

Fondée en 2014 par Marc Haussaire et Clément le Bras, deux ingénieurs français, avec un principe assez simple : reverser 50% du chiffre d’affaire réalisé par le placement d’annonce à des associations.
En effet, à chaque requête lancée sur un moteur de recherche, vous pourrez toujours observer des annonces publicitaires. Ces sociétés ont dû payer le moteur de recherche afin d’obtenir cet encart. La différence, c’est que Lilo assure ne pas revendre les données personnelles de ses utilisateurs. A l’inverse de Google, qui par le passé a essuyé plusieurs procès pour revente illégale de données personnelles. Ils ont été condamnés à payer 170 millions d’euros en 2019 et 50 millions en 2020.

En 8 ans d’existence, Lilo est parvenu à récolter près de 5 millions d’euros, et ce, uniquement sur base de 676.365 utilisateurices.

Avec un modèle économique assez atypique donc, et une claire volonté d’apporter sa pierre à l’édifice. Parce que Lilo c’est plus d’une centaines d’associations financées. Selon trois thématique distinctes mais liées : agir pour l’environnement, aider ceux qui en ont besoin et défendre la cause animale.
En 8 ans d’existence, Lilo est parvenu à récolter près de 5 millions d’euros, et ce, uniquement sur base de 676.365 utilisateurices. Un potentiel de levée de fonds assez hallucinant et exponentiel, donc.

Un.e internaute crée de la richesse. Approximativement 30 euros par an et par personne, majoritairement du fait de la publicité présente sur le Web. Dans le monde, selon les estimations de l’Union Internationales des Télécommunications (UIT), nous serions quelques 4,9 milliards d’internautes. Imaginez donc les folles possibilités de moteur de recherche solidaire comme Lilo.

Des enchères singulières

En 2020, plusieurs moteurs de recherche alternatifs (Qwant, Ecosia, Lilo, DuckDuckGo et Seznam) ont décidé d’interpeler la Commission Européenne au sujet de l’imposition de Google sur l’entièreté des Smartphones avec le système d’exploitation Android. En France, en 2020, Google représentait 93% des recherches Web et 97% sur smartphone, selon un article de La Tribune.

Ces moteurs de recherches réclamait à l’époque, une réunion triparite avec le géant du Web et la Commission Européenne. Le système d’exploitation Android, détenu par Google, équipe 80% des smartphones dans le monde, sur lesquels Google est installé directement.
Ce qui leur a valu, en 2018, une amende pour abus de position dominante à hauteur de 4,34 milliards d’euros. La réponse de la firme, en dehors d’un pourvoi en cassation, fut de proposer un système de vente aux enchères pour que les différents moteurs de recherche puissent être proposés sur les smartphones, dépendant de la somme investie par ces entreprises. La vente aux enchères a lieu chaque trimestre et laisse place à 4 moteurs de recherche différents.

CROYEZ-VOUS QUE NOUS POUVONS VIVRE SANS VOUS ?


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« Chez Lilo, nous n’avons pas participé à ces enchères et nous renouvelons notre refus de cautionner cette approche. Notre modèle et notre mission sont incompatibles avec le fait d’acheter des utilisateurs. Défendre un web éthique, c’est aussi refuser de céder à l’arbitraire »

Inutile de dire que ce système n’a pas plu aux différents moteurs de recherche alternatifs, qui ont dénoncés une manoeuvre de manipulation de la part de Google qui nuit autant aux internautes qu’aux moteurs de recherche. Certains ont pourtant réussi à tirer leur épingle du jeu, comme DuckDuckGo ou Ecosia qui apparaissent désormais dans les choix proposés lors de l’installation.
Lilo, à l’inverse, n’a pas voulu participer à ces pratiques, comme l’indique Sophie Bodin, directrice générale : « Chez Lilo, nous n’avons pas participé à ces enchères et nous renouvelons notre refus de cautionner cette approche. Notre modèle et notre mission sont incompatibles avec le fait d’acheter des utilisateurs. Défendre un web éthique, c’est aussi refuser de céder à l’arbitraire »

La directrice déplore, également, que ces méthodes oblitèrent le panel, qui tend à s’élargir, de moteurs de recherches alternatifs qui visent à déboulonner l’image monopolistique de Google afin de rendre Internet un peu plus libre et participatif.

Les data centers, épineux problème à venir

Il est primordial, de garder cependant en tête, que malgré la providentielle démarche de ce genre de moteur de recherche, cela ne doit pas nous amener à nous dédouanner totalement de notre empreinte numérique. Qui ne fait que croître de manière exponentielle. Si le numérique ne représente aujourd’hui “que” 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, ces émissions pourraient croître jusqu’à 60% d’ici à 2040 selon les études menées par GreenIT ainsi que par The Shift Projet. 

Bien que l’extractivisme des minerais rares soit largement le premier responsable de ces émissions de gaz à effet de serre. Les datas centers, qui sont en croissance constante dû au flux numérique incessant et à nos données qui chaque secondes se font plus nombreuses; doivent être garder en tête lorsque l’on parle d’empreinte numérique. Les data centers, ces nouvelles villes de stockage représentent 4 à 22% de la totalité des émissions dûes au numérique. Ils représentent 2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, soit autant que le trafic aérien.
Seulement, avec les avancées de l’intelligence artificielle ou de technologies comme la blockchain, le facteur d’expansion de ce coût est démesuré.  De 500.000 en 2012, ils étaient déjà 8 millions en 2021. Et la demande ne cesse de croître, à mesure que nos données s’amoncellent sur le “cloud”. On estime qu’en 2040, ils représenteraient 14% des émissions mondiales. Et que d’ici à 2030, ils utiliseraient 10% de la production d’électricité mondiale.

Le plus inquiétant, sans doute, réside dans l’aspect le plus énergivore de ces data center : le système de refroidissement. (80% des besoins energétiques des data centers)
En sachant la hausse de température mondiale dans les années à venir, il semble inexorable que ce besoin énergétique de refroidissement ne fera que croître.
Des initiatives comme celles de Lilo sont donc providentielles mais ne sont probablement pas la panacée face à une situation climatique d’urgence qui appelle à instamment à la décroissance. Gageons qu’on saura la construire ensemble, notamment grâce à ce types d’initiatives plus que nécessaires.