Mouvement Agora : le Parlement bruxellois sur la voie du renouveau démocratique ?

Avec ses 3 629 voix, le mouvement Agora rentre au parlement bruxellois. Avec l’ambition de porter un changement institutionnel.

C’est une belle victoire pour cette liste électorale citoyenne constituée au printemps 2019 qui défend comme seul programme la création d’une assemblée citoyenne permanente tirée au sort au niveau de la région bruxelloise. Pas de revendication thématique donc mais la volonté de réformer le système politique de l’intérieur, faisant de l’implication des citoyen.ne.s dans les décisions politiques bruxelloises leur cheval de bataille.

Fort de leur siège obtenu ce dimanche 26 mai, le mouvement Agora mettra en place dès l’automne 2019 une assemblée composée de 89 citoyen.ne.s tiré.e.s au sort, en respectant trois critères (genre, âge, niveau de diplôme) afin que celle-ci soit la plus représentative possible de la réalité sociale bruxelloise. Cette assemblée travaillera en parallèle au parlement régional sur les matières concernées (logement, mobilité, formation, emploi, politique environnementale, aménagement du territoire, …).

Pepijn Kennis, le député Agora élu, provenant du secteur associatif, se fera donc le porte-parole au sein du parlement bruxellois des travaux de cette assemblée. Si celle-ci ne sera à priori pas officiellement reconnue dans le mécanisme institutionnel de la région bruxelloise, elle posera tout au long de la législature la question de la participation politique des citoyen.ne.s aux enjeux de cette ville-région, quatre fois capitale et 6ème aire métropolitaine de l’UE (en terme de production de richesse).

Bien que la plupart des partis traditionnels ne font que peu de place dans leurs programmes aux questions de gouvernance, la limitant principalement aux décumuls des mandats et à la lutte contre la corruption, reste à voir comment ils accueilleront cette proposition qui siégera dès le mois de septembre à leurs côtés sur les bancs de l’hémicycle bruxellois, faisant d’une certaine façon passer le nombre de députés de 89 à 178.

Si à terme, la proposition portée par Agora impliquerait une modification importante de notre fonctionnement institutionnel, la question de la participation des citoyen.ne.s à la vie politique, au-delà du vote, est plus que jamais posée.

Julian Lozano Raya,
Citoyen, politologue et formateur en ECMS