Le marronnage : l’histoire d’un oubli

Il est une phrase que nous n’avons eu de cesse d’entendre ânonner inlassablement jusqu’à ce que sa logique viciée pénètre nos synapses perturbés. Non, les hommes, femmes, enfants tombé.es sous le joug de l’esclavage ne sont pas restés bras croisés. Ils et elles n’ont pas accepté leur sort avec l’indolence qu’on leur prétend. Leurs luttes sont pléthores, leurs armées discrètes, leurs victoires silencieuses, encore aujourd’hui. L’heure est venue d’éclairer leur combat qui n’a jamais cessé d’être légitime.

Le terme de marron nous viendrait de l’espagnol cimarron qui se traduit par « vivant sur les cimes ». En effet, nous remarquerons que les villages de marrons étaient souvent dans les montagnes et autres lieux, jadis, inhabités. Le marronnage, qui d’abord s’appliquait aux animaux fugitifs, s’est élargi pour définir les esclaves fuyant le système oppressif dans lequel ils ou elles vivaient. L’histoire de l’esclavage est longue et est loin d’être terminée.Dans cet article nous parlerons de la période de la période s’étendant à l’aune de la controverse de Valladolid à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 censée abolir l’esclavage, en son article 4 « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».

POUR lance un “Dossier décolonisation” au sein duquel nous analyserons, durant plusieurs mois, le fonctionnement de nos sociétés occidentales sous le prisme décolonial. Chaque mercredi, nous vous proposerons un nouvel article ou vidéo qui participera à approfondir ce sujet plus que jamais d’actualité.

[1] La Controverse entre Las Casas et Sepúlveda (introduit, traduit et annoté par Nestor Capdevila), Vrin, 2007.
[2] Justhom, De l’esclavage au colonialisme» Les éditions Libertaires, 2019, p. 93-94
[3] Termes juridiques de l’époque, ces Africain∙e∙s n’étaient pas des êtres humains mais des objets dont on a la propriété.
[4] Indépendance qu’il ne pourra savourer. Il fut assassiné 6 mois avant la libération guinéenne. Comme beaucoup trop souvent, les autorités portugaises (force coloniales en place à l’époque) sont impliquées dans son meurtre.