Le communisme de tous les jours (2)

Dans une précédente publication, vous avez pu lire le premier volet d’une analyse réalisée par Fabio Bruschi de l’asbl d’éducation permanente Action et Recherche culturelles (ARC). Il y développait l’hypothèse que les désastres causés par les bouleversements écologiques avaient déjà commencé. Dans ce second volet (sur trois), il étudie comment, par le passé, les sociétés ont réagi lors de catastrophes de grande ampleur.

Les leçons anthropologiques des catastrophes du passé

Dans Paradise Built in Hell [Un paradis construit en enfer], Rebecca Solnit analyse les réactions de la population à la suite de catastrophes comme les tremblements de terre de San Francisco de 1906 et de Mexico City de 1985, l’ouragan Katrina à New Orleans en 2005, les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Ses analyses révèlent combien est infondée la croyance courante selon laquelle les désastres révèlent le pire dans la nature humaine – un égoïsme calculateur amplifié par l’effondrement de l’ordre social. « Horrible en soi, le désastre est parfois une porte vers le paradis, du moins un paradis dans lequel on est ce qu’on espère être, faire le travail qu’on désire, et chacun et chacune est le protecteur et la protectrice des autres. (…) Dans le désastre les gens font front commun, et bien que certains craignent ces rassemblements comme une horde, de très nombreuses personnes les chérissent comme une expérience de la société civile qui se rapproche assez du paradis »[1]