POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur
La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier textes et vidéos qui illustrent quelles seront les leçons que nous devrons retenir collectivement pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ». Nous reproduisons ici le constat, quelque peu pessimiste, dont le philosophe Michel Weber a publié une première version sur le site du mouvement politique de Objecteurs de Croissance. A.A. |
Parmi les thèmes qui sont récurrents ces jours-ci sur les réseaux sociaux, celui de la révolution ou, pour le dire de manière plus policée, celui d’un renouveau de la bonne gouvernance, est fréquent. Afin de comprendre les possibles, et de les contraster avec les tempêtes passées, il suffit de s’en remettre à Orwell1, que je vais légèrement actualiser en simplifiant autant que faire se peut (tout en sachant le prix à payer pour cette simplification).
La prémisse est sociologique
Au sommet de la hiérarchie sociale on trouve ceux que l’on nomme traditionnellement la (plutôt invisible) très haute bourgeoisie. Ils savent que pour « que tout reste tel que c’est, il faut que tout change » (Lampedusa 2), et ils ont les moyens de créer périodiquement un chaos sur lequel ils seront d’autant plus à même de surfer très facilement qu’ils en sont l’origine.
Étymologiquement, une crise est une opportunité, et, pour eux, c’est économiquement vrai ; c’est le moment où on fait de bonnes affaires car le petit porteur doit vendre, le petit commerce doit fermer, et le salarié doit se taire. C’est également politiquement vrai : souvenons-nous du capitalisme de catastrophe et de la doctrine de choc de N. Klein.
Pour ce faire, ils s’appuient sur leurs fidèles lieutenants de la haute bourgeoisie, eux-mêmes experts marionnettistes disposant des ressources médiatiques (tout a été acheté au fil des ans, même le Monde Diplomatique ne ressemble plus à grand-chose depuis 2006), des leviers politiques (idem) et des poulies idéologiques (surtout depuis 1989).
La thèse est orwellienne
Selon Orwell, les révolutions ne sont jamais que des révolutions de palais, durant lesquelles la haute bourgeoisie (le « parti extérieur ») remplace, plus ou moins subrepticement, la très haute bourgeoisie (le « parti intérieur ») en s’appuyant sur les 99% d’exploités (les « prolos »).