La révolte, année après année (1789-1804)

Pour plus de clarté, reprenons les événements année après année, de 1789 à 1804.

 1789 

A l’opposé, C’est dès 1784 que Julien Raymond (1744-1800, voir encadré ci-dessous) s’embarqua pour la France pour remettre un rapport sur la question au ministre de la Marine et des Colonies de Louis XVI. Porte-parole des « libres de couleur », il adhèrera en 1789 à la Société des colons américains résidant à Paris, créée par Vincent Ogé.

La Révolution française fut d’ailleurs perçue par les colons comme l’occasion de mettre fin à l’Exécutif. Fin 1789, ils éliront d’ailleurs des municipalités dans cette perspective.

A l’opposé, dès août 1789, la Société des Amis des Noirs[1] œuvra auprès de l’Assemblée constituante[2] afin d’obtenir l’égalité politique des « libres de couleur ». Un Cahier de doléance des gens de couleurs libres[3], fut déposé. Les pétitionnaires s’appuyaient sur la Déclaration des Droits de l’Homme adoptée le 26 août. Vincent Ogé (1755-1791, voir encadré ci-dessous) fit entendre devant l’Assemblée constituante le mécontentement des affranchis privés de citoyenneté. Comme le note Vertus Saint-Louis[4], les Amis des noirs ne revendiquaient « que l’égalité de classe, qui reconnaît le droit de cité aux libres propriétaires »… Mais ils durent affronter l’hostilité des colons blancs qui avaient pu faire accepter six des leurs comme députés à l’Assemblée constituante et qui qualifièrent le Cahier de Sortie des mulâtres…  Le 20 août 1789, un « lobby » de quelque septante colons blancs résidant à Paris[5] commença à se réunir à l’Hôtel de Massiac afin de combattre l’influence des Amis des Noirs. Ce Club de Massiac[6], dont le député Antoine Barnave (1761-1793)[7] se fit l’avocat, réussit à suspendre dans les colonies l’application de la Déclaration des Droits de l’Homme. Sous les pressions des planteurs, l’Assemblée maintint donc l’esclavage. Condorcet commenta : « Ajoutons un mot à l’article premier de la Déclaration des droits [de l’Homme] : Tous les hommes blancs naissent libres et égaux en droits »…